Pitchshifter
Infotainment? |
Label :
Earache |
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À un moment donné, Pitchshifter fut sans doute l'un des plus gros groupes de metal industriel que la scène ait vu émerger. Mécanique, froid et puissant, le groupe rivalisait haut la main avec un Ministry, l'esprit de dérision en moins et l'esprit punk revendicatif en plus.
Cet Infotainment? réunit à lui seul tous les ingrédients qui font un très bon album d'indus : riffs lourds et martiaux, déshumanisation des instruments devenus des machines de mort, vocaux rêches crachés au visage. Pitchshifter ne fait pas dans la fioriture inutile, ne brosse pas dans le sens du poil.
Musicalement, la rythmique a un son tout droit sorti d'une usine. Les sons métalliques, les crissements, la régularité des beats, le vrombissement incessant des basses. Les riffs sont puissants et inspirés ("Virus"), lorgnant davantage du côté d'un hardcore traditionnel que du metal (mid tempo, mosh part, etc.), mais n'oubliant jamais les dissonances propres à faire grincer des dents.
L'autre bonne surprise de ce skeud, c'est qu'il ne fait pas trop ses quinze ans, peut-être parce qu'il incarne une époque. On prend le même plaisir à écouter Infotainment ? que Psalm 69 ou Meantime de Helmet. C'est basique, bassement méchant, brut de décoffrage.
Il n'y a certes rien de révolutionnaire dans cet album, il est même quelque peu roboratif sur la longueur et l'influence Ministry se fait parfois trop sentir, notamment au niveau du jeu et du son de guitares, mais l'on remarquera un effort indéniable pour amener des refrains accrocheurs qui rendent sans doute la musique plus abordable que par le passé.
Pour éviter la lassitude possible (l'album est relativement long pour le style pratiqué), Pitchshifter sait varier les climats, les incursions électro dub étant parfaitement maîtrisées ("Hangar 84") et permettant à la musique de gagner une dynamique nouvelle, même si cela baigne toujours dans une ambiance urbaine oppressante.
L'album s'achève sur deux titres uniquement composés de samplers, des brouillons, ébauches de travaux passés, présents ou à venir mais qui donnent une indication sur la méthode de composition du groupe, entre riffs bien gras, bruitages divers et agressions soudaines. Ce sont des bonus, mais ils valent bien plus qu'un simple remplissage pour une occupation maximale de l'espace numérique.
À sa sortie, Infotainment ? avait fait un carton, et ce à juste raison. En effet, l'écouter aujourd'hui ne remet pas en cause ce succès d'antan et démontre qu'au milieu des 90's, Pitchshifter était une alternative solide aux courants musicaux plus traditionnels. À la fois violent et vicieux, parfaitement produit et d'une grande inspiration (insuffisamment renouvelée sur la longueur cela dit), voilà une galette qui satisfera les nostalgiques du son d'une époque, abrasif et rugueux comme du papier de verre, puant l'huile de coude et le kérosène.
Cet Infotainment? réunit à lui seul tous les ingrédients qui font un très bon album d'indus : riffs lourds et martiaux, déshumanisation des instruments devenus des machines de mort, vocaux rêches crachés au visage. Pitchshifter ne fait pas dans la fioriture inutile, ne brosse pas dans le sens du poil.
Musicalement, la rythmique a un son tout droit sorti d'une usine. Les sons métalliques, les crissements, la régularité des beats, le vrombissement incessant des basses. Les riffs sont puissants et inspirés ("Virus"), lorgnant davantage du côté d'un hardcore traditionnel que du metal (mid tempo, mosh part, etc.), mais n'oubliant jamais les dissonances propres à faire grincer des dents.
L'autre bonne surprise de ce skeud, c'est qu'il ne fait pas trop ses quinze ans, peut-être parce qu'il incarne une époque. On prend le même plaisir à écouter Infotainment ? que Psalm 69 ou Meantime de Helmet. C'est basique, bassement méchant, brut de décoffrage.
Il n'y a certes rien de révolutionnaire dans cet album, il est même quelque peu roboratif sur la longueur et l'influence Ministry se fait parfois trop sentir, notamment au niveau du jeu et du son de guitares, mais l'on remarquera un effort indéniable pour amener des refrains accrocheurs qui rendent sans doute la musique plus abordable que par le passé.
Pour éviter la lassitude possible (l'album est relativement long pour le style pratiqué), Pitchshifter sait varier les climats, les incursions électro dub étant parfaitement maîtrisées ("Hangar 84") et permettant à la musique de gagner une dynamique nouvelle, même si cela baigne toujours dans une ambiance urbaine oppressante.
L'album s'achève sur deux titres uniquement composés de samplers, des brouillons, ébauches de travaux passés, présents ou à venir mais qui donnent une indication sur la méthode de composition du groupe, entre riffs bien gras, bruitages divers et agressions soudaines. Ce sont des bonus, mais ils valent bien plus qu'un simple remplissage pour une occupation maximale de l'espace numérique.
À sa sortie, Infotainment ? avait fait un carton, et ce à juste raison. En effet, l'écouter aujourd'hui ne remet pas en cause ce succès d'antan et démontre qu'au milieu des 90's, Pitchshifter était une alternative solide aux courants musicaux plus traditionnels. À la fois violent et vicieux, parfaitement produit et d'une grande inspiration (insuffisamment renouvelée sur la longueur cela dit), voilà une galette qui satisfera les nostalgiques du son d'une époque, abrasif et rugueux comme du papier de verre, puant l'huile de coude et le kérosène.
Sympa 14/20 | par Arno Vice |
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