Godspeed You Black Emperor !
Reims [Centre Des Congrés] - vendredi 09 mai 2003 |
Godspeed You ! Black Emperor est de ces groupes dont le nom circule dans toutes les pages des mags qui se veulent à la pointe du contre-courant, sur toutes les lèvres de ceux qui prétendent avoir découvert avant tout le monde la nouvelle sensation de l' alternatif. Alors on finit par se dire qu' il pourrait être bon d' y prêter une oreille, d' autant plus lorsque Godspeed You ! Black Emperor passe juste à côté de chez vous. J' avoue donc être allée ce soir là à leur concert vierge de tout a priori à l' égard du collectif canadien.
Après une première partie fort intéressante (malgré une interruption de leur set liée à un problème technique) assurée par un duo violon-batterie Hangedup, faisant preuve d' une complicité rythmique remarquable, les 9 musiciens de Godspeed You ! Black Emperor investissent humblement la large scène, avec la discrétion de membres d' un staff technique.Trois guitaristes, une violoniste, une violoncelliste et une double section rythmique avec deux bassistes et deux batteurs-percussionistes, la formation originaire de Montréal impressionne d' entrée par sa simple présence sur scène. Pendant près d' 1H40, GY!BE livre une performance saisissante qui, malgré un morceau d' ouverture suspendu (métaphoriquement mais aussi visuellement) au mot "HOPE" projeté sur un immense écran de fond de scène, installe cependant tout du long une atmosphère pesante, parcourue par les fibres d' un sentiment de malaise de plus en plus étouffant. Les surenchères de guitares qui se mêlent et s' enchevêtrent, se font l' écho des images répétitives, obsédantes -voire harcelantes-, matraquées en toile de fond. On comprend alors que si la musique de GY!BE n' est qu' instrumentale, c' est avec évidence parce que la présence d' une voix deviendrait superflue, tant la violence du son et des images se suffit à elle-même pour saisir l' auditeur-spectateur au plus profond de son être, sans le lâcher. S' il est vrai que les compos de GY!BE se construisent un peu systématiquement en crescendo et decrescendo (ce qui est peut-être le seul défaut notable du travail du groupe), il n' en demeure pas moins que l' odyssée chaotique dans laquelle nous plonge ces musiciens est profondément marquée d' une rage et d' un dégoût maladifs envers les excés de la société moderne. On se dit que GY!BE c' est un peu comme 50 ans de Rock digéré que l' on viendrait sans concession nous cracher à la figure, comme du Sonic Youth (sur)poussé à l' extrême. Faisant preuve d' une abnégation convenue, les 9 canadiens choisissent de rester dans la pénombre pendant l' intégralité de leur performance, comme s' il était indécent pour eux de vouloir exister à côté de l' urgence sonique (et politique, indubitablement) qui se déploie devant vous.
GY!BE s' inscrit finalement parmi ces rares groupes qui vous font repenser la musique dans son ensemble et vous amènent à envisager le monde extérieur et ses "détails" sous un angle différent. A découvrir sur scène, INCONTESTABLEMENT.
Après une première partie fort intéressante (malgré une interruption de leur set liée à un problème technique) assurée par un duo violon-batterie Hangedup, faisant preuve d' une complicité rythmique remarquable, les 9 musiciens de Godspeed You ! Black Emperor investissent humblement la large scène, avec la discrétion de membres d' un staff technique.Trois guitaristes, une violoniste, une violoncelliste et une double section rythmique avec deux bassistes et deux batteurs-percussionistes, la formation originaire de Montréal impressionne d' entrée par sa simple présence sur scène. Pendant près d' 1H40, GY!BE livre une performance saisissante qui, malgré un morceau d' ouverture suspendu (métaphoriquement mais aussi visuellement) au mot "HOPE" projeté sur un immense écran de fond de scène, installe cependant tout du long une atmosphère pesante, parcourue par les fibres d' un sentiment de malaise de plus en plus étouffant. Les surenchères de guitares qui se mêlent et s' enchevêtrent, se font l' écho des images répétitives, obsédantes -voire harcelantes-, matraquées en toile de fond. On comprend alors que si la musique de GY!BE n' est qu' instrumentale, c' est avec évidence parce que la présence d' une voix deviendrait superflue, tant la violence du son et des images se suffit à elle-même pour saisir l' auditeur-spectateur au plus profond de son être, sans le lâcher. S' il est vrai que les compos de GY!BE se construisent un peu systématiquement en crescendo et decrescendo (ce qui est peut-être le seul défaut notable du travail du groupe), il n' en demeure pas moins que l' odyssée chaotique dans laquelle nous plonge ces musiciens est profondément marquée d' une rage et d' un dégoût maladifs envers les excés de la société moderne. On se dit que GY!BE c' est un peu comme 50 ans de Rock digéré que l' on viendrait sans concession nous cracher à la figure, comme du Sonic Youth (sur)poussé à l' extrême. Faisant preuve d' une abnégation convenue, les 9 canadiens choisissent de rester dans la pénombre pendant l' intégralité de leur performance, comme s' il était indécent pour eux de vouloir exister à côté de l' urgence sonique (et politique, indubitablement) qui se déploie devant vous.
GY!BE s' inscrit finalement parmi ces rares groupes qui vous font repenser la musique dans son ensemble et vous amènent à envisager le monde extérieur et ses "détails" sous un angle différent. A découvrir sur scène, INCONTESTABLEMENT.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par GirlfromMars |
Posté le 23 août 2005 à 18 h 12 |
Passée la première partie, assurée par le duo original Hanged'Up (violon et batterie) et momentanément interrompue par une corde cassée, les membres de Godspeed You! Black Emperor peaufinent leur derniers réglages sur leurs instruments.
La salle du Centre des Congrès s'emplit des premières notes, sur fond d'un grand écran où se projètent des images en noir et blanc donnant une nuance biblique et désolée, montrant des maisons semblant à l'abandon et des buissons qui bruissent en accélérée sous les vents mélancoliques des guitares de "Monheim". Le mot "Hope" y apparaît griffonné périodiquement. "Albanian" gronde et menace par sa symphonie arabisante. Des images apparemment boursières passent en rotations répétées. Là où on croit que ce morceau va s'achever, les cordes et les percussions reviennent en force dans une écume sonore rageuse, entre les stridences (violon) de ses accalmies finales. S'éternisant, le morceau peut agacer (une personne quitte la salle, saoulée).
Arrive l'incendiaire "World Police Friendly Fire", hanté par une flamme spectrale pétrolifère sur fond de bâtiments en feu et au crescendo chaotique, sans concession. A ces premiers et longs coups de semonce succèdent les deux parties de "Motherfucker=Redeemer", qui terminent l'album "Yanqui U.X.O.". La seconde clôt le show, écran éteint, en laissant supposer l'espoir derrière une atmosphère belliqueuse des sons surchargés par les effets de distorsions dominantes des guitares, qui, dans un ultime relâchement, libèrent les sons du violon et du violoncelle.
Le concert se termine réellement avec un morceau calme. Une partie du groupe continue de jouer sur scène tandis que d'autres membres se dispersent dans la salle, comme pour ramener le public en surface après les abysses, à l'aide d'ustensiles divers.
Voilà ce qu'est (était) un concert de GYBE! ce soir-là. Un grand film muet accompagné par un orchestre de la fin des temps. On sort abasourdi et pensif de ce spleen noir, violent et contestataire.
La salle du Centre des Congrès s'emplit des premières notes, sur fond d'un grand écran où se projètent des images en noir et blanc donnant une nuance biblique et désolée, montrant des maisons semblant à l'abandon et des buissons qui bruissent en accélérée sous les vents mélancoliques des guitares de "Monheim". Le mot "Hope" y apparaît griffonné périodiquement. "Albanian" gronde et menace par sa symphonie arabisante. Des images apparemment boursières passent en rotations répétées. Là où on croit que ce morceau va s'achever, les cordes et les percussions reviennent en force dans une écume sonore rageuse, entre les stridences (violon) de ses accalmies finales. S'éternisant, le morceau peut agacer (une personne quitte la salle, saoulée).
Arrive l'incendiaire "World Police Friendly Fire", hanté par une flamme spectrale pétrolifère sur fond de bâtiments en feu et au crescendo chaotique, sans concession. A ces premiers et longs coups de semonce succèdent les deux parties de "Motherfucker=Redeemer", qui terminent l'album "Yanqui U.X.O.". La seconde clôt le show, écran éteint, en laissant supposer l'espoir derrière une atmosphère belliqueuse des sons surchargés par les effets de distorsions dominantes des guitares, qui, dans un ultime relâchement, libèrent les sons du violon et du violoncelle.
Le concert se termine réellement avec un morceau calme. Une partie du groupe continue de jouer sur scène tandis que d'autres membres se dispersent dans la salle, comme pour ramener le public en surface après les abysses, à l'aide d'ustensiles divers.
Voilà ce qu'est (était) un concert de GYBE! ce soir-là. Un grand film muet accompagné par un orchestre de la fin des temps. On sort abasourdi et pensif de ce spleen noir, violent et contestataire.
Exceptionnel ! ! 19/20
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