White Rabbits

Je tenais à voir It's Frightening sur scène. Les White Rabbits l'ont compris, les percussions ont de plus en plus leur place dans le rock qu'elles soient servies avec mesure ou mènent le reste à la baguette. Alors en concert c'est forcément beaucoup de sueur, de matraquage de toms, de gestuelle communicative et ça prend peu de temps pour que le rythme nous colle la peau. Les morceaux de manoir du premier opus sont abandonnés au profit d'une dynamique prolifique et essoufflante. Le groupe a dépassé les formes un peu passives que Fort Nightly pouvait prendre ("Company I Keep") pour se focaliser sur un show avec puissance et altruisme qui se prête parfaitement à l'exercice scénique. Pas qu'il y ait des effets visuels en abondance et des lapinous qui sautent partout seulement le panache des Brooklynois s'apprécie à la fois en décibels et sur l'échelle de Richter. Les deux chanteurs Stephen Patterson (au piano) et Gregory Roberts (guitare) font la paire et alternent le mauvais traitement de leurs cordes vocales à travers "The Lady Vanishes", "Salesman (Tramp Life)", "Kid On My Shoulders" qu'on retrouve avec délectation ("The Plot" est aussi toujours très bon). Matt Clark, quant à lui, acharné sur ses fûts, ne se ménage pas une seconde notamment sur les deux points d'orgue en matière de percu : "They Done Wrong/We Done Wrong" et "Percussion Gun" terrific. Le reste du groupe faisant bien entendu corps dans chacune des oscillations. Certes on n'atteint pas un set du feu de Dieu qui dépasse l'entendement mais la setlist est suffisamment proportionnée pour passer un agréable moment, pleins de rebondissements (au premier sens du terme).