The Wedding Present
Paris [Petit Bain] - mercredi 14 septembre 2022 |
On ne compte plus les tournées en France de Wedding Present. On sait que sauf pandémie, ils passent tous les 2 ans. Résultat, un peu comme les monuments proches de chez soit, on se dit qu'on a le temps, et au final, on ne va jamais les voir, alors qu'on sait qu'on ne perdra pas son temps.
Après la disette due au Covid, la frustration de l'annulation de Rage Against The Machine, et à la faveur de récents nouveaux morceaux très convaincants, je me décide à aller les voir, d'autant que la fois précédente remonte à loin. Par pudeur, je ne dirai pas combien de temps, mais 2005, c'était il y a longtemps quand même.
Comme le nom de la tournée l'indique, le concert démarre donc par Seamonsters, dans l'ordre. Et comme souvent dans ces cas-là, cette partie du concert s'avérera la moins intéressante.
Certes, les chansons sont typiques de la première époque du groupe, celle préférée par la majorité du public, mais elles sont expédiées rapidement. Le rythme est parfois accéléré, David Gedge ne décroche pas un mot entre les morceaux, il donne l'impression de vouloir se debarasser de cette partie au plus vite.
Dans le lot, "Suck", "Curdoroy" et "Carolyn" s'en sortent mieux.
"Octopussy" achevé, Gedge consent enfin à se montrer un peu bavard, expliquant que maintenant, ils allaient alterner le vieux et le récent. On a tout de suite l'impression que le groupe est libéré d'un poids, et même si on pouvait espérer un chouia mieux de "You Should Always Keep In Touch With Your Friends" et "Nobody's Tiwsting Your Arm", on passe tout de suite à une ambiance plus joyeuse.
Arrive enfin le premier grand moment de la soirée, avec la reprise du "Canada" de Low. Hélas, cette excellente surprise sera suivie dune mauvaise avec un "Mars Sparkles Down On Me" raté. 2 titre plus tard, le groupe reprend du poil de la bête avec "Brassneck" avant d'enchainer avec "I'm Not Going To Fall In Love With You", dont Gedge avait, à juste titre, vanté les qualités, sachant ce que pense en général le public des nouvelles chansons.
Le groupe, lancé, poursuivra sur cette lancée jusqu'à la fin, sans rappel, comme il se doit, avec un bémol sur "Come Play With Me".
J'aurais donc retrouvé par intermittence le groupe de mes souvenirs, aux guitares nerveuses, à la ligne des basse évoquant les Smiths, au rythme soutenu, et à la voix pas toujours juste mais sincère.
J'espère ne pas attendre aussi longtemps avant de les revoir, mais par pitié, plus de coup de l'album joué en entier.
Après la disette due au Covid, la frustration de l'annulation de Rage Against The Machine, et à la faveur de récents nouveaux morceaux très convaincants, je me décide à aller les voir, d'autant que la fois précédente remonte à loin. Par pudeur, je ne dirai pas combien de temps, mais 2005, c'était il y a longtemps quand même.
Comme le nom de la tournée l'indique, le concert démarre donc par Seamonsters, dans l'ordre. Et comme souvent dans ces cas-là, cette partie du concert s'avérera la moins intéressante.
Certes, les chansons sont typiques de la première époque du groupe, celle préférée par la majorité du public, mais elles sont expédiées rapidement. Le rythme est parfois accéléré, David Gedge ne décroche pas un mot entre les morceaux, il donne l'impression de vouloir se debarasser de cette partie au plus vite.
Dans le lot, "Suck", "Curdoroy" et "Carolyn" s'en sortent mieux.
"Octopussy" achevé, Gedge consent enfin à se montrer un peu bavard, expliquant que maintenant, ils allaient alterner le vieux et le récent. On a tout de suite l'impression que le groupe est libéré d'un poids, et même si on pouvait espérer un chouia mieux de "You Should Always Keep In Touch With Your Friends" et "Nobody's Tiwsting Your Arm", on passe tout de suite à une ambiance plus joyeuse.
Arrive enfin le premier grand moment de la soirée, avec la reprise du "Canada" de Low. Hélas, cette excellente surprise sera suivie dune mauvaise avec un "Mars Sparkles Down On Me" raté. 2 titre plus tard, le groupe reprend du poil de la bête avec "Brassneck" avant d'enchainer avec "I'm Not Going To Fall In Love With You", dont Gedge avait, à juste titre, vanté les qualités, sachant ce que pense en général le public des nouvelles chansons.
Le groupe, lancé, poursuivra sur cette lancée jusqu'à la fin, sans rappel, comme il se doit, avec un bémol sur "Come Play With Me".
J'aurais donc retrouvé par intermittence le groupe de mes souvenirs, aux guitares nerveuses, à la ligne des basse évoquant les Smiths, au rythme soutenu, et à la voix pas toujours juste mais sincère.
J'espère ne pas attendre aussi longtemps avant de les revoir, mais par pitié, plus de coup de l'album joué en entier.
Sympa 14/20 | par Francislalanne |
Setlist :
Dalliance
Dare
Suck
Blonde
Rotterdam
Lovenest
Corduroy
Carolyn
Heather
Octopussy
You Should Always Keep in Touch With Your Friends
Nobody's Twisting Your Arm
Canada (reprise de Low)
Mars Sparkles Down on Me
The Queen of Outer Space
Click Click
Brassneck
I Am Not Going to Fall in Love With You
Crawl
Granadaland
Kennedy
Come Play With Me
My Favourite Dress
Crédit photo : Sylvie Thomas (une pote de Myfriendgoo)
Dalliance
Dare
Suck
Blonde
Rotterdam
Lovenest
Corduroy
Carolyn
Heather
Octopussy
You Should Always Keep in Touch With Your Friends
Nobody's Twisting Your Arm
Canada (reprise de Low)
Mars Sparkles Down on Me
The Queen of Outer Space
Click Click
Brassneck
I Am Not Going to Fall in Love With You
Crawl
Granadaland
Kennedy
Come Play With Me
My Favourite Dress
Crédit photo : Sylvie Thomas (une pote de Myfriendgoo)
Posté le 17 septembre 2022 à 14 h 56 |
Bienvenue au pays des mâles blancs dégarnis et/ou grisonnants, entre 45 et 60 ans, binoclards et pas très sportifs. Comme m'a dit ma copine Sylvie, je suis pile dans le cœur de cible pour ce concert. Le public de The Wedding Present n'est certes pas très mélangé, mais il est fidèle, respectueux et enthousiaste. J'ai eu l'occasion de m'en rappeler après huit ans de privation volontaire du groupe que j'ai vu le plus en concert dans ma vie (en dehors des groupes des potes). Il faut dire que la dernière fois, au Point Éphémère, pour les vingt ans de l'album Watusi, je commençais à me lasser. Voir un même groupe plus de cinq ou six fois, ce n'est clairement pas ce que je préfère. Mais ce soir, c'est particulier : on fête les trente ans de Seamonsters, l'un des deux indépassables chefs-d'œuvre du groupe - et l'un des classiques de la noisy-pop britannique. Mon dernier très bon souvenir de concert des Weddoes remontait d'ailleurs à la célébration des vingt ans de ce même album à la Boule Noire. Bonjour l'ancien combattant.
La première partie est assurée par le maître des lieux, Nico et son trop rare projet solo In My Head, une autre vieille connaissance pas vue en concert depuis longtemps. L'attrait de la terrasse sur le quai avec les potes m'a malheureusement fait manquer une bonne partie de son set. Les trois derniers morceaux m'ont tout de même donné envie de retourner faire un tour sur sa page Bandcamp : de belles chansons qui évoquent Grandaddy, Sebadoh ou Teenage Fanclub, jouées à la guitare électrique avec ce qu'il faut de disto et ce qu'il faut de sensibilité.
Dix minutes de retard sur l'horaire annoncé, ce n'est pas habituel dans une salle parisienne. Mais David Gedge, le leader et unique membre permanent du groupe de Leeds, n'est pas du genre à bâcler son entrée en scène. Le noir se fait tandis que retentissent des chants que j'identifie par déduction comme ukrainiens : peut-être un héritage de Peter Solowka, premier guitariste du groupe, artisan du son si particulier de Seamonsters et féru des musiques traditionnelles de l'un de ses pays d'origine, au point d'avoir monté un groupe baptisé The Ukrainians après s'être fait virer des Weddoes. Le quatuor débarque sur scène dans la foulée et, sans crier gare, attaque les premiers accords lancinants de "Dalliance", le premier morceau de l'album (qui fête ses trente ans : vous suivez, un peu ?). Tout l'album défile au pas de charge, avec des transitions fluides et bien pensées. Premier constat : si je reconnais bien le massif bonhomme au centre de la scène malgré sa chevelure blanchie, je ne reconnais aucun des autres musicos. Plus troublant encore, la bassiste-choriste au look Emma Peel semble avoir rajeuni en huit ans. D'après Wikipédia, la fraternité des ex-Weddoes compte 25 membres (sans compter la parenthèse Cinerama, le groupe qu'il avait formé avec sa compagne de l'époque), et aucun n'a tenu plus de dix ans. Le dernier changement de casting s'est opéré entre 2016 et 2021, et comprend désormais Jon Stewart, un ancien de Sleeper, à la guitare. Deuxième constat : quel que soit le casting, les chansons de Seamonsters sont à peu près toutes des tueries. Des chansons d'amour mélancoliques plus ou moins rapides taillées dans un mur de son : une sorte de réconciliation des deux versants de Lou Reed, celui de White Light, White Heat et celui de Berlin, agrémentée de breaks ravageurs empruntés aux Buzzcocks.
En showman et batteleur expérimenté, David Gedge n'oublie pas de faire des petites interventions, souvent dans un français hésitant mais tout à fait correct. Il improvise même une référence à Jacques Tati, la petite fenêtre en face de la scène lui évoquant la maison futuriste du film Mon oncle. A la fin de l'album, il annonce une deuxième moitié de concert consacrée à des chansons plus anciennes ou plus récentes. Il évoque le souvenir de son premier concert à Paris en 1986 pour annoncer le single qu'ils venaient de sortir à l'époque, "You Should Always Keep in Touch With Your Friends". La jolie voix de Melanie Howard autorise une très belle version de "Click Click", l'un des sommets de Watusi, que David présente comme l'album fantôme : le seul sorti lors de leur courte période chez Island records. Nous avons également droit à une reprise étonnante du sublime "Canada" de Low : l'été dernier, les Weddoes ont remplacé ce groupe à la dernière minute au Green Man Festival, suite aux ennuis de santé de la batteuse Mimi Parker, et ont décidé d'intégrer un morceau du groupe pour que leur musique soit présente au festival, puis l'ont gardé pour la suite de leur tournée. Une bonne idée, même si je préfère tout de même l'original. La tradition du pogo sur l'indépassable "Kennedy" est respectée, même si je me garde bien d'aller y risquer mes vieux os.
Si certains morceaux de cette deuxième partie de concert sont moins accrocheurs, ce n'est pas le cas du nouveau single, "We All Came From The Sea". Il y a trente ans, après la sortie de Seamonsters, le groupe avait égalé un record détenu par Elvis himself, en sortant un single par mois pendant un an, et en les casant tous dans les charts. Ils en avaient tiré les deux compilations Hit-parade 1 et 2. David Gedge et ses musiciens ne sortiront probablement jamais plus un album au niveau de Seamonsters, mais ils ont encore suffisamment d'inspiration pour me donner envie d'aller voir leurs concerts des dix prochaines années.
La première partie est assurée par le maître des lieux, Nico et son trop rare projet solo In My Head, une autre vieille connaissance pas vue en concert depuis longtemps. L'attrait de la terrasse sur le quai avec les potes m'a malheureusement fait manquer une bonne partie de son set. Les trois derniers morceaux m'ont tout de même donné envie de retourner faire un tour sur sa page Bandcamp : de belles chansons qui évoquent Grandaddy, Sebadoh ou Teenage Fanclub, jouées à la guitare électrique avec ce qu'il faut de disto et ce qu'il faut de sensibilité.
Dix minutes de retard sur l'horaire annoncé, ce n'est pas habituel dans une salle parisienne. Mais David Gedge, le leader et unique membre permanent du groupe de Leeds, n'est pas du genre à bâcler son entrée en scène. Le noir se fait tandis que retentissent des chants que j'identifie par déduction comme ukrainiens : peut-être un héritage de Peter Solowka, premier guitariste du groupe, artisan du son si particulier de Seamonsters et féru des musiques traditionnelles de l'un de ses pays d'origine, au point d'avoir monté un groupe baptisé The Ukrainians après s'être fait virer des Weddoes. Le quatuor débarque sur scène dans la foulée et, sans crier gare, attaque les premiers accords lancinants de "Dalliance", le premier morceau de l'album (qui fête ses trente ans : vous suivez, un peu ?). Tout l'album défile au pas de charge, avec des transitions fluides et bien pensées. Premier constat : si je reconnais bien le massif bonhomme au centre de la scène malgré sa chevelure blanchie, je ne reconnais aucun des autres musicos. Plus troublant encore, la bassiste-choriste au look Emma Peel semble avoir rajeuni en huit ans. D'après Wikipédia, la fraternité des ex-Weddoes compte 25 membres (sans compter la parenthèse Cinerama, le groupe qu'il avait formé avec sa compagne de l'époque), et aucun n'a tenu plus de dix ans. Le dernier changement de casting s'est opéré entre 2016 et 2021, et comprend désormais Jon Stewart, un ancien de Sleeper, à la guitare. Deuxième constat : quel que soit le casting, les chansons de Seamonsters sont à peu près toutes des tueries. Des chansons d'amour mélancoliques plus ou moins rapides taillées dans un mur de son : une sorte de réconciliation des deux versants de Lou Reed, celui de White Light, White Heat et celui de Berlin, agrémentée de breaks ravageurs empruntés aux Buzzcocks.
En showman et batteleur expérimenté, David Gedge n'oublie pas de faire des petites interventions, souvent dans un français hésitant mais tout à fait correct. Il improvise même une référence à Jacques Tati, la petite fenêtre en face de la scène lui évoquant la maison futuriste du film Mon oncle. A la fin de l'album, il annonce une deuxième moitié de concert consacrée à des chansons plus anciennes ou plus récentes. Il évoque le souvenir de son premier concert à Paris en 1986 pour annoncer le single qu'ils venaient de sortir à l'époque, "You Should Always Keep in Touch With Your Friends". La jolie voix de Melanie Howard autorise une très belle version de "Click Click", l'un des sommets de Watusi, que David présente comme l'album fantôme : le seul sorti lors de leur courte période chez Island records. Nous avons également droit à une reprise étonnante du sublime "Canada" de Low : l'été dernier, les Weddoes ont remplacé ce groupe à la dernière minute au Green Man Festival, suite aux ennuis de santé de la batteuse Mimi Parker, et ont décidé d'intégrer un morceau du groupe pour que leur musique soit présente au festival, puis l'ont gardé pour la suite de leur tournée. Une bonne idée, même si je préfère tout de même l'original. La tradition du pogo sur l'indépassable "Kennedy" est respectée, même si je me garde bien d'aller y risquer mes vieux os.
Si certains morceaux de cette deuxième partie de concert sont moins accrocheurs, ce n'est pas le cas du nouveau single, "We All Came From The Sea". Il y a trente ans, après la sortie de Seamonsters, le groupe avait égalé un record détenu par Elvis himself, en sortant un single par mois pendant un an, et en les casant tous dans les charts. Ils en avaient tiré les deux compilations Hit-parade 1 et 2. David Gedge et ses musiciens ne sortiront probablement jamais plus un album au niveau de Seamonsters, mais ils ont encore suffisamment d'inspiration pour me donner envie d'aller voir leurs concerts des dix prochaines années.
Excellent ! 18/20
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