The Ex
Paris [Point Ephémère] - mercredi 07 décembre 2005 |
C'est en novice que je suis allé voir les vétérans néerlandais. Quel meilleur endroit qu'un hangar en briques et béton pour voir une légende de l'anarcho-punk expérimental ?
La première partie est égayée par les furieux de Stanley Kubi, auteurs d'une prestation musclée et assez pittoresque dans la catégorie 'No Means No featuring Yann Tiersen'. Seul point noir : le chanteur n'arrête pas de déambuler dans la salle en emmerdant tous les spectateurs avec le fil de son micro. Il deviendra nettement plus sympathique à la pause, ayant échangé son micro contre un verre de Calva-miel particulièrement réconfortant, vu le froid extérieur. Mais l'ambiance se réchauffe fortement alors même que les héros de la soirée finissent de s'installer : la salle est bondée, et la batteuse doit même intervenir gentiment pour faire éteindre les cigarettes qui produisent un brouillard épais.
Dès les premiers morceaux, ça tangue au bord du Canal Saint-Martin. Il me faut quelques minutes pour me mettre dans l'ambiance : pas de bassiste, malgré un ersatz de ligne de basse obtenu par l'une des guitares. Et une musique de transe, avec une rythmique tribale. Déroutant puis envoûtant.
Je ferme les yeux et je décolle, aidé par la bière et le calva, et à peine troublé par le sale mioche de 1m90 qui a décidé de pogoter au fond de la salle, juste à côté de moi, alors que les conditions sont réunies pour le faire devant la scène. Je distingue à peine les structures musicales ; juste un motif qui s'imprime dans ma tête au début du morceau et ne me lâche plus jusqu'à sa fin, souvent brutale.
Mention spéciale au deuxième rappel : Kat la batteuse s'installe sur le devant de la scène avec un tom, pour nous exécuter un morceau à faire frémir de plaisir tous ceux qui ont découvert avec bonheur l'album de The Evens cette année ; puis elle se précipite derrière sa batterie pour le conclure dans un déluge d'électricité.
Après 25 ans de tournées des squats et des petites salles, nos vétérans ont encore faim : ils enchaînent les morceaux avec une régularité et une pêche qui ont quitté bien des groupes au bout de quelques années de scène. On sent derrière tout ça une volonté de faire passer une conception salutaire de la musique, à la fois autarcique [leur maison de disque existe depuis le premier single] et habitée [le propos militant n'est pas matraqué comme chez Rage Against The Machine, mais transpire en permanence de leur attitude].
A la sortie, je titube et ce n'est pas l'alcool. Je contemple mon trophée, une compilation de leurs 23 premiers singles, agrémentée d'un épais livret décrivant leur histoire et leur démarche, le tout vendu ... 10 euros.
Et je me demande encore comment j'ai pu passer à côté d'un tel groupe pendant plus de 10 ans ! ...
La première partie est égayée par les furieux de Stanley Kubi, auteurs d'une prestation musclée et assez pittoresque dans la catégorie 'No Means No featuring Yann Tiersen'. Seul point noir : le chanteur n'arrête pas de déambuler dans la salle en emmerdant tous les spectateurs avec le fil de son micro. Il deviendra nettement plus sympathique à la pause, ayant échangé son micro contre un verre de Calva-miel particulièrement réconfortant, vu le froid extérieur. Mais l'ambiance se réchauffe fortement alors même que les héros de la soirée finissent de s'installer : la salle est bondée, et la batteuse doit même intervenir gentiment pour faire éteindre les cigarettes qui produisent un brouillard épais.
Dès les premiers morceaux, ça tangue au bord du Canal Saint-Martin. Il me faut quelques minutes pour me mettre dans l'ambiance : pas de bassiste, malgré un ersatz de ligne de basse obtenu par l'une des guitares. Et une musique de transe, avec une rythmique tribale. Déroutant puis envoûtant.
Je ferme les yeux et je décolle, aidé par la bière et le calva, et à peine troublé par le sale mioche de 1m90 qui a décidé de pogoter au fond de la salle, juste à côté de moi, alors que les conditions sont réunies pour le faire devant la scène. Je distingue à peine les structures musicales ; juste un motif qui s'imprime dans ma tête au début du morceau et ne me lâche plus jusqu'à sa fin, souvent brutale.
Mention spéciale au deuxième rappel : Kat la batteuse s'installe sur le devant de la scène avec un tom, pour nous exécuter un morceau à faire frémir de plaisir tous ceux qui ont découvert avec bonheur l'album de The Evens cette année ; puis elle se précipite derrière sa batterie pour le conclure dans un déluge d'électricité.
Après 25 ans de tournées des squats et des petites salles, nos vétérans ont encore faim : ils enchaînent les morceaux avec une régularité et une pêche qui ont quitté bien des groupes au bout de quelques années de scène. On sent derrière tout ça une volonté de faire passer une conception salutaire de la musique, à la fois autarcique [leur maison de disque existe depuis le premier single] et habitée [le propos militant n'est pas matraqué comme chez Rage Against The Machine, mais transpire en permanence de leur attitude].
A la sortie, je titube et ce n'est pas l'alcool. Je contemple mon trophée, une compilation de leurs 23 premiers singles, agrémentée d'un épais livret décrivant leur histoire et leur démarche, le tout vendu ... 10 euros.
Et je me demande encore comment j'ai pu passer à côté d'un tel groupe pendant plus de 10 ans ! ...
Excellent ! 18/20 | par Myfriendgoo |
Photos par X_Girlfrommars.
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