Earth
Toulouse [Vent Du Sud] - dimanche 19 février 2006 |
Il est des évènements auxquels on se doit d'assister. La venue de Dylan Carlson, cerveau de Earth, après une absence de près de huit ans est de ceux là... L'attente est fébrile devant la salle, où, timidement, petit à petit, se masse une foule d'adeptes, discrets, disparates, bien que tous vétus de noir: dès la file d'attente, on annonce la couleur... Une fois entré, c'est l'incontournable bière, le passage au stand, t-shirts et vinyls rarissimes... On croise O'Malley, sans vraiment oser le regarder: c'est quand même l'homme de Khanate et Sunn O))), second groupe de la soirée... La scêne est petite au fond de la salle et le fond est littéralement bouché par des amplis, tous plus imposants les uns que les autres: ce soir c'est larsen et deflagration sonique, les earplugs sont distribués à l'entrée...
Après une longue attente, tout se met en place: la batterie, qui occupe le devant de la scêne est surmontée d'une batteuse, à sa gauche un jeune barbu émacié, chemise cowboy et fender Jaguar. Dans le coin, un homme s'occupera des machines et d'un... trombonne à coulisse ?... Une sorte d'orchestre symphonique pour le sieur Carlson, habitué des duos. Celui-ci fait son entrée, calme, comme revenu de tout : il est maintenant bien épais, la moustache tombante, casquette des Spurs et chemise cowboy... Lentement, il dégaine de son étui une telecaster, se place à gauche de la batteuse: début des hostilités.
Dès les premieres notes, on ne peut qu'être bluffé par la maîtrise du groupe: le son est pur, les notes, parcimonieusement égrénées par Carlson, flottent quelques secondes dans l'air, puis viennent s'ecraser sur le sol, poisseuses... La batteuse impressionne elle aussi, parvenant à se caler à la lenteur neurasthénique des morceaux, tout en tappant sourdement sur les fûts et symbales. Même si sa place apparaissait incongrue de prime abord, on s'aperçoit bien vite que c'est le trombone à coulisse qui apporte la touche particulière développée dans le dernier opus, le fabuleux Hex: Or Printing In The Infernal Method, album de country-drone, de blues anhestesié. Les anciens morceaux eux aussi, notamment ceux du Pentastar In The Style Of Demons, sont transfigurés, s'intégrant parfaitement au virage earthien.
Peu à peu, on se laisse remplir du son si lourd produit par le groupe. On pense à cette scène du Bon, la Brute et le Truand de Leone: Blondin est dans le desert avec la Brute, qui le traine, sans eau ni répit. On se prend alors à imaginer ce qui ce serait passer si la Brute était morte, laissant Blondin seul au milieu de l'immensité de sable. On le voit marcher, seul, écrasé par la chape de plomb d'un soleil insoutenable... Sans but, sans repères, la gorge grillée, comme dans un rève aride et sans fin... Ce soir là, Blondin a fendu la foule, comme un fantôme désseché. Au premier rang, il est venu s'asseoir, adossé à la scène, mourant paisiblement, son chapeau sur les yeux, avec pour requiem "Raiford (The Felon Wind)". Soyez en sûr, tout ceux qui ont correctement fermé les yeux l'ont vu.
Après une longue attente, tout se met en place: la batterie, qui occupe le devant de la scêne est surmontée d'une batteuse, à sa gauche un jeune barbu émacié, chemise cowboy et fender Jaguar. Dans le coin, un homme s'occupera des machines et d'un... trombonne à coulisse ?... Une sorte d'orchestre symphonique pour le sieur Carlson, habitué des duos. Celui-ci fait son entrée, calme, comme revenu de tout : il est maintenant bien épais, la moustache tombante, casquette des Spurs et chemise cowboy... Lentement, il dégaine de son étui une telecaster, se place à gauche de la batteuse: début des hostilités.
Dès les premieres notes, on ne peut qu'être bluffé par la maîtrise du groupe: le son est pur, les notes, parcimonieusement égrénées par Carlson, flottent quelques secondes dans l'air, puis viennent s'ecraser sur le sol, poisseuses... La batteuse impressionne elle aussi, parvenant à se caler à la lenteur neurasthénique des morceaux, tout en tappant sourdement sur les fûts et symbales. Même si sa place apparaissait incongrue de prime abord, on s'aperçoit bien vite que c'est le trombone à coulisse qui apporte la touche particulière développée dans le dernier opus, le fabuleux Hex: Or Printing In The Infernal Method, album de country-drone, de blues anhestesié. Les anciens morceaux eux aussi, notamment ceux du Pentastar In The Style Of Demons, sont transfigurés, s'intégrant parfaitement au virage earthien.
Peu à peu, on se laisse remplir du son si lourd produit par le groupe. On pense à cette scène du Bon, la Brute et le Truand de Leone: Blondin est dans le desert avec la Brute, qui le traine, sans eau ni répit. On se prend alors à imaginer ce qui ce serait passer si la Brute était morte, laissant Blondin seul au milieu de l'immensité de sable. On le voit marcher, seul, écrasé par la chape de plomb d'un soleil insoutenable... Sans but, sans repères, la gorge grillée, comme dans un rève aride et sans fin... Ce soir là, Blondin a fendu la foule, comme un fantôme désseché. Au premier rang, il est venu s'asseoir, adossé à la scène, mourant paisiblement, son chapeau sur les yeux, avec pour requiem "Raiford (The Felon Wind)". Soyez en sûr, tout ceux qui ont correctement fermé les yeux l'ont vu.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par William bla(k)e |
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