Baby Shambles
Londres - Royaume-Uni [Rhythm Factory] - jeudi 19 janvier 2006 |
Précédant d'une semaine la "réconciliation" avec l'erratique Pat Walden et les trois arrestations de Pete Doherty en autant de jours, la performance du 19 janvier fut le dernier concert en trio de Baby Shambles avant le retour de l'honni guitariste puis la semaine en prison de l'ex-Libertine. Un moment d'éternité.
Baby Shambles en trio est un véritable combo punk enervé, imprévisible, bordélique, violent... plus excitant que jamais. Après plusieurs excellentes premières parties (notamment The Romance et The Blondelles, deux très jeunes groupes à suivre), Wolfman s'empare de la scène, chancelant sur sa chaise de bluesman, incapable de jouer ou de chanter quoi que ce soit. Personnage éminemment impopulaire auprès des fans, ("Wolfman is the new Yoko" fut le slogan de l'année 2004), tenu responsable pour la déchéance narcotique de Doherty et la dissolution des Libertines, l'homme-loup se fait huer du début à la fin de ses pénibles marmonnements. Enervement, insultes au public, gestes obscènes... son départ est accueilli par des applaudissements. On n'aime pas Wolfman ici: le voir en ces lieux confirme que Doherty se fiche de sa santé – et de son art.
Quand les Baby Shambles arrivent, la salle explose. La Rhythm Factory est plus un bar qu'une salle de concert et paraît peu adaptée pour un groupe de cette envergure. Babyshambles ouvrent de façon idéale avec "Don't Look Back Into The Sun" qui met le public à genoux. Avec Walden, Doherty ne revisitait jamais son répertoire passé. Son retour à la guitare le laisse maître de ses choix, libre de jouer ses chansons. Le public en redemande. Las, on se rend rapidement compte que Doherty est perché ce soir. Plus qu'à l'accoutumée, il est hésitant et traîne sa carcasse désarticulée, le regard perdu... on se demande parfois s'il sait où il est.
Dans ces cas là, Drew McCornell, l'excellent bassiste, prend les choses en main. D'un coup d'œil complice au batteur, il lance la rythmique d'un morceau et attend la réaction de son frontman. Quand celui-ci est réceptif, la machine est lancée à plein régime et déclenche des réactions d'hystérie. "Time For Heroes", "Killamangiro", "Belle & La Bête", "Up The Bracket", "Fuck Forever", "Babyshambles" sont des hymnes au terme desquels Doherty se jette dans la foule et est porté en triomphe. Il retentera le coup plus tard pour de mauvaises raisons. Lassé d'un de ces nombreux moments de flottement entre les morceaux, un spectateur vide sa pinte sur le faciès du chanteur qui se réveille méchamment et tente par trois fois de se jeter sur l'agresseur du quatrième rang. La situation devient surréaliste, comique même. Les agents de sécurité agrippent Doherty et le ramènent sur scène à chaque tentative. Le chanteur feint de se lancer dans un morceau, ôte sa guitare et sauteb! – encore raté. A bout de nerfs, le batteur vient au premier plan insulter quiconque croise son regard, derrière lui Doherty s'arme d'un pied de micro et d'une violence inouïe le jette au visage d'un spectateur choqué. La salle entière dessaoule en même temps. La fièvre retombe, les esprits se calment et le concert reprend mais personne n'a oublié l'incident. Le public se réchauffera néanmoins pour un ultime "Albion" repris en chœur et s'en ira heureux malgré l'absence de rappel (il est 2h30 du matin quand le groupe quitte la scène).
Drôle de soirée où aura eu la sensation qu'absolument tout pouvait arriver – en bien comme en mal... mais n'est-ce pas là l'essence du punk ? Le Doherty d'avant son arrestation – il est désormais astreint à des tests réguliers sur sa consommation de drogue qui conditionnent sa liberté – était ce barde égaré aux tendances psychopathiques à mille lieues du monde réel. Encore une fois on espère des jours moins chaotiques... mais on sait que des spectacles comme celui de ce soir forment sa légende. Les Baby Shambles en trio sont plus incontrôlables que jamais et renouent avec le véritable esprit punk originel.
Depuis ce concert,le groupe s'est reformé en quatuor et propose des shows soporifiques, presque professionnels avec un Doherty vaguement sobre mais nettement plus concerné. On en vient à regretter aujourd'hui que cette courte période en trio n'ait été prolongée: n'est-il pas plus excitant d'osciller entre le très haut et le très bas que de proposer une heure de tièdeur ?
Baby Shambles en trio est un véritable combo punk enervé, imprévisible, bordélique, violent... plus excitant que jamais. Après plusieurs excellentes premières parties (notamment The Romance et The Blondelles, deux très jeunes groupes à suivre), Wolfman s'empare de la scène, chancelant sur sa chaise de bluesman, incapable de jouer ou de chanter quoi que ce soit. Personnage éminemment impopulaire auprès des fans, ("Wolfman is the new Yoko" fut le slogan de l'année 2004), tenu responsable pour la déchéance narcotique de Doherty et la dissolution des Libertines, l'homme-loup se fait huer du début à la fin de ses pénibles marmonnements. Enervement, insultes au public, gestes obscènes... son départ est accueilli par des applaudissements. On n'aime pas Wolfman ici: le voir en ces lieux confirme que Doherty se fiche de sa santé – et de son art.
Quand les Baby Shambles arrivent, la salle explose. La Rhythm Factory est plus un bar qu'une salle de concert et paraît peu adaptée pour un groupe de cette envergure. Babyshambles ouvrent de façon idéale avec "Don't Look Back Into The Sun" qui met le public à genoux. Avec Walden, Doherty ne revisitait jamais son répertoire passé. Son retour à la guitare le laisse maître de ses choix, libre de jouer ses chansons. Le public en redemande. Las, on se rend rapidement compte que Doherty est perché ce soir. Plus qu'à l'accoutumée, il est hésitant et traîne sa carcasse désarticulée, le regard perdu... on se demande parfois s'il sait où il est.
Dans ces cas là, Drew McCornell, l'excellent bassiste, prend les choses en main. D'un coup d'œil complice au batteur, il lance la rythmique d'un morceau et attend la réaction de son frontman. Quand celui-ci est réceptif, la machine est lancée à plein régime et déclenche des réactions d'hystérie. "Time For Heroes", "Killamangiro", "Belle & La Bête", "Up The Bracket", "Fuck Forever", "Babyshambles" sont des hymnes au terme desquels Doherty se jette dans la foule et est porté en triomphe. Il retentera le coup plus tard pour de mauvaises raisons. Lassé d'un de ces nombreux moments de flottement entre les morceaux, un spectateur vide sa pinte sur le faciès du chanteur qui se réveille méchamment et tente par trois fois de se jeter sur l'agresseur du quatrième rang. La situation devient surréaliste, comique même. Les agents de sécurité agrippent Doherty et le ramènent sur scène à chaque tentative. Le chanteur feint de se lancer dans un morceau, ôte sa guitare et sauteb! – encore raté. A bout de nerfs, le batteur vient au premier plan insulter quiconque croise son regard, derrière lui Doherty s'arme d'un pied de micro et d'une violence inouïe le jette au visage d'un spectateur choqué. La salle entière dessaoule en même temps. La fièvre retombe, les esprits se calment et le concert reprend mais personne n'a oublié l'incident. Le public se réchauffera néanmoins pour un ultime "Albion" repris en chœur et s'en ira heureux malgré l'absence de rappel (il est 2h30 du matin quand le groupe quitte la scène).
Drôle de soirée où aura eu la sensation qu'absolument tout pouvait arriver – en bien comme en mal... mais n'est-ce pas là l'essence du punk ? Le Doherty d'avant son arrestation – il est désormais astreint à des tests réguliers sur sa consommation de drogue qui conditionnent sa liberté – était ce barde égaré aux tendances psychopathiques à mille lieues du monde réel. Encore une fois on espère des jours moins chaotiques... mais on sait que des spectacles comme celui de ce soir forment sa légende. Les Baby Shambles en trio sont plus incontrôlables que jamais et renouent avec le véritable esprit punk originel.
Depuis ce concert,le groupe s'est reformé en quatuor et propose des shows soporifiques, presque professionnels avec un Doherty vaguement sobre mais nettement plus concerné. On en vient à regretter aujourd'hui que cette courte période en trio n'ait été prolongée: n'est-il pas plus excitant d'osciller entre le très haut et le très bas que de proposer une heure de tièdeur ?
Exceptionnel ! ! 19/20 | par PlanetGong |
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