Serpentwithfeet
Blisters EP |
Label :
Tri Angle |
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Depuis la transformation (prévisible) d'Antony Hegarty en ANOHNI, qui quitta ses Johnsons de toujours pour devenir une diva pop avec l'ambition de marier dance et slogans politiques 1er degré, quelque chose manquait à mon cœur. Qui reprendra le flambeau de cette sensibilité introspective maniérée de transgenre écorché vif qui avait su toucher ma corde sensible ? Je n'aurai finalement pas eu à attendre longtemps car cet héritier spirituel n'a pas tardé à se manifester : Josiah Wise, alias serpentwithfeet. Accompagné du producteur Haxan Cloak il tisse cette année son premier EP. Blisters est bref, mais il n'en faudra pas plus pour me bouleverser.
La comparaison avec Antony est bien pratique pour attirer le chaland (et repousser l'allergique), mais elle s'arrête là. Wise impose immédiatement son propre style, et si on peut s'amuser à comparer les vibratos des deux divas, ça n'ira pas plus loin. Serpentwithfeet développe une musique au carrefour du RnB (pour les manières vocales), du gospel (pour l'emphase religieuse) et la musique de chambre (pour les orchestrations léchées). Que voilà un tableau inhabituel, pourtant ces trois genres se voient liés par une alchimie qui paraît tout à fait naturelle. Rien de forcé, comme peuvent parfois l'être certains avatars de notre époque qu'aucun métissage n'effraie. Sur Blisters, l'emphase maniérée se marie parfaitement avec le solennel, le dramatique devient intime, le spirituel se fait sensuel et le théâtral trahit une grande sincérité. Le serpent de la Genèse déploie ses ailes diaphanes dans l'écrin idéal que lui tisse Haxan Cloak, lui qui a aboli la frontières stylistique entre claps, beats, dark-ambient et orchestre classique.
Vu l'audace du projet, tout cela pourrait être insupportablement pompeux mais la sensibilité de Josiah Wise touche au cœur, à la fois grandiose, opératique et personnelle. Alors que la vague spirituelle qui s'empare du hip-hop et du RnB dernièrement grandit de plus en plus, serpentwithfeet est le premier à proposer une œuvre qui ne paraît pas forcée et me convainc totalement. Blisters n'est qu'un EP, donc, mais quel EP ! Après cela, on est en droit d'attendre un album fantastique dans un futur proche.
La comparaison avec Antony est bien pratique pour attirer le chaland (et repousser l'allergique), mais elle s'arrête là. Wise impose immédiatement son propre style, et si on peut s'amuser à comparer les vibratos des deux divas, ça n'ira pas plus loin. Serpentwithfeet développe une musique au carrefour du RnB (pour les manières vocales), du gospel (pour l'emphase religieuse) et la musique de chambre (pour les orchestrations léchées). Que voilà un tableau inhabituel, pourtant ces trois genres se voient liés par une alchimie qui paraît tout à fait naturelle. Rien de forcé, comme peuvent parfois l'être certains avatars de notre époque qu'aucun métissage n'effraie. Sur Blisters, l'emphase maniérée se marie parfaitement avec le solennel, le dramatique devient intime, le spirituel se fait sensuel et le théâtral trahit une grande sincérité. Le serpent de la Genèse déploie ses ailes diaphanes dans l'écrin idéal que lui tisse Haxan Cloak, lui qui a aboli la frontières stylistique entre claps, beats, dark-ambient et orchestre classique.
Vu l'audace du projet, tout cela pourrait être insupportablement pompeux mais la sensibilité de Josiah Wise touche au cœur, à la fois grandiose, opératique et personnelle. Alors que la vague spirituelle qui s'empare du hip-hop et du RnB dernièrement grandit de plus en plus, serpentwithfeet est le premier à proposer une œuvre qui ne paraît pas forcée et me convainc totalement. Blisters n'est qu'un EP, donc, mais quel EP ! Après cela, on est en droit d'attendre un album fantastique dans un futur proche.
Très bon 16/20 | par X_Wazoo |
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