The Db's
Stands For Decibels |
Label :
Albion |
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Il devait y avoir quelque chose dans l'air des états du sud-est des Etats-Unis au début des 1980s pour qu'on y retrouve une telle concentration de jeunes artistes talentueux près à lancer leur groupe, près à rivaliser avec l'éternelle terre de pop qu'est la Californie et ses Beach Boys : R.E.M., Pylon, Let's Active, Guadalcanal Diary, The Connells, ou encore, l'un des plus fameux parmi eux : The dB's. Le point commun fondamental entre ces groupes, outre la géographie, c'est bien entendu le style dans lequel ils vont évoluer : la jangle pop, un des nombreux genres naissant dans le bazar foisonnant qu'est le post-punk. Le punk vacille, il faut bouger : on garde la fugacité et l'énergie des morceaux, on intensifie la richesse mélodique, notamment en portant une oreille aux grands groupes pop des sixties, on conserve la formule de base guitare-basse-batterie, tout en se montrant ouvert à l'intégration d'autres instruments, et on ne rechigne pas à expérimenter, même si parfois ça foire.
Bien que le groupe soit un quatuor, l'âme des dB's est surtout double, composée des guitaristes Peter Holsapple et Chris Stamey, les principaux songwriters. Holsapple, c'est le visage purement pop du groupe ; alors que Stamey, lui, incarne le tempérament expérimental. Il est inutile de consulter les crédits de l'album pour connaître le compositeur de telle ou telle chanson : on reconnaît immédiatement la patte de son auteur. Ce qui réunit les deux frères de musique, c'est leur amour, voire leur adoration, pour Big Star – groupe qu'ils ont découvert à l'adolescence. Avant de créer les dB's, les membres du groupes auront d'ailleurs la chance de travailler et de jouer à de multiples reprises avec Alex Chilton, leader de leur groupe favori ; Chris Stamey produira même "I Am The Cosmos", le premier single solo de Chris Bell, alter ego de Chilton sur le célèbre premier disque de Big Star.
Mais venons-en au premier album des dB's, intitulé naïvement Stands For Decibels, qui sortira au début de l'année 1981. Le disque, tout à fait excellent, est un jalon essentiel dans l'histoire de la power pop et de la jangle pop, cité comme influence par notamment R.E.M., Teenage Fanclub ou encore Yo La Tengo. Et si, quant à eux, les dB's tirent dans les groupes pop des années 1960 et Big Star une inspiration certaine, ce qu'ils proposent n'en est pas moins unique et personnel. Stands For Decibels dépasse légèrement la demi-heure et alterne plus ou moins chansons composées par Holsapple et celles écrites par Stamey. On voyage entre ritournelles pop diablement efficaces et plages plus expérimentales, sans que l'ensemble perde en cohérence. Qui peut résister à "Black And White", et sa guitare sautillante, ou au très sixties "Big Brown Eyes" ? Entrelacées aux perles pop, les compositions bizarres de Stamey viennent autant déstabiliser l'auditeur qu'elles ne l'enivrent : "Cycles Per Second", complètement barré et terriblement entêtant ou encore le loufoque "Espionnage", qui par moment devient une véritable cacophonie jouissive. La synthèse de ces univers, c'est peut-être Chris Stamey qui la réalise le mieux sur l'avant-dernier titre de l'album, "I'm In Love", une chanson pop exaltée secouée par un rythme en perpétuelle changement et par quelques bizarreries ci et là dans l'instrumentation.
Le coup de maître qu'est Stands For Decibels sera réitéré à peine un an plus tard avec le tout aussi superbe Repercussion, dernier disque avec Chris Stamey avant son départ pour une carrière solo. The dB's continueront à trois, avec pour unique leader Holsapple, mais le résultat sera décevant. Les productions en solitaire de Stamey, aussi talentueux soit-il, ne parviendront pas, elles non plus, à atteindre les nombreux sommets rencontrés sur les deux premiers disques des dB's. Un peu comme si la magie de l'un et de l'autre ne pouvait fonctionner dans l'éloignement.
Bien que le groupe soit un quatuor, l'âme des dB's est surtout double, composée des guitaristes Peter Holsapple et Chris Stamey, les principaux songwriters. Holsapple, c'est le visage purement pop du groupe ; alors que Stamey, lui, incarne le tempérament expérimental. Il est inutile de consulter les crédits de l'album pour connaître le compositeur de telle ou telle chanson : on reconnaît immédiatement la patte de son auteur. Ce qui réunit les deux frères de musique, c'est leur amour, voire leur adoration, pour Big Star – groupe qu'ils ont découvert à l'adolescence. Avant de créer les dB's, les membres du groupes auront d'ailleurs la chance de travailler et de jouer à de multiples reprises avec Alex Chilton, leader de leur groupe favori ; Chris Stamey produira même "I Am The Cosmos", le premier single solo de Chris Bell, alter ego de Chilton sur le célèbre premier disque de Big Star.
Mais venons-en au premier album des dB's, intitulé naïvement Stands For Decibels, qui sortira au début de l'année 1981. Le disque, tout à fait excellent, est un jalon essentiel dans l'histoire de la power pop et de la jangle pop, cité comme influence par notamment R.E.M., Teenage Fanclub ou encore Yo La Tengo. Et si, quant à eux, les dB's tirent dans les groupes pop des années 1960 et Big Star une inspiration certaine, ce qu'ils proposent n'en est pas moins unique et personnel. Stands For Decibels dépasse légèrement la demi-heure et alterne plus ou moins chansons composées par Holsapple et celles écrites par Stamey. On voyage entre ritournelles pop diablement efficaces et plages plus expérimentales, sans que l'ensemble perde en cohérence. Qui peut résister à "Black And White", et sa guitare sautillante, ou au très sixties "Big Brown Eyes" ? Entrelacées aux perles pop, les compositions bizarres de Stamey viennent autant déstabiliser l'auditeur qu'elles ne l'enivrent : "Cycles Per Second", complètement barré et terriblement entêtant ou encore le loufoque "Espionnage", qui par moment devient une véritable cacophonie jouissive. La synthèse de ces univers, c'est peut-être Chris Stamey qui la réalise le mieux sur l'avant-dernier titre de l'album, "I'm In Love", une chanson pop exaltée secouée par un rythme en perpétuelle changement et par quelques bizarreries ci et là dans l'instrumentation.
Le coup de maître qu'est Stands For Decibels sera réitéré à peine un an plus tard avec le tout aussi superbe Repercussion, dernier disque avec Chris Stamey avant son départ pour une carrière solo. The dB's continueront à trois, avec pour unique leader Holsapple, mais le résultat sera décevant. Les productions en solitaire de Stamey, aussi talentueux soit-il, ne parviendront pas, elles non plus, à atteindre les nombreux sommets rencontrés sur les deux premiers disques des dB's. Un peu comme si la magie de l'un et de l'autre ne pouvait fonctionner dans l'éloignement.
Excellent ! 18/20 | par Rebecca Carlson |
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