Bliss Of Flesh

Cela fait un moment que le nom de Bliss Of Flesh ne m'est plus inconnu, sans pour autant jamais avoir eu l'occasion d'écouter un seul des deux albums et autres splits précédant Empyrean. Mais comme Listenable m'offre la possibilité de corriger cette lacune, je profite de l'occasion.
Comme espéré, l'album est hautement qualitatif, à l'image de la scène extrême française. De ce côté-là, pas de mauvaises surprises, la formation tient parfaitement son rang d'outsider, à savoir qu'on n'attend pas forcément d'elle de grandes choses mais qu'elle joue sa carte à fond dans un marché saturé. La production est béton, les compositions bien écrites et même étonnement longues pour le style pratiqué (on dépasse souvent les six minutes), une belle pochette, des musiciens qui maîtrisent pleinement leur propos, rien de très étonnant quand on sait qu'ils sortent d'une tournée en compagnie de Marduk.
Concernant le style, on a un mélange habile de Black et de Death dopé avec des éléments rythmiques Hardcore/ Deathcore plus modernes qui donnent indéniablement la grosse patate : c'est du copieux. Peut-être même trop. Car en dépit des quelques aérations qui parsèment le disque (introduction en arpèges et autres chœurs en voix claire), les quarante-cinq minutes semblent parfois interminables. En effet, les tempos peu variés, l'absence de morceaux sortant du lot et un chant brutal émotionnellement neutre font que le plaisir de l'écoute s'en ressent quelque peu : je n'aurais rien eu contre dix bonnes minutes de moins, sans pour autant faire injure à la réussite d'Empyrean.
Je reste donc sur un avis assez mitigé : d'un côté, je reconnais à Bliss Of Flesh des atouts énormes qui doivent être décuplées en concert, de l'autre je suis assez hermétique à leur approche musicale, appliquée mais sans folie ni sentiment.