Chad Vangaalen
Shrink Dust |
Label :
Sub Pop |
||||
Pop / folk / psyché. Ces termes, souvent employés ces derniers temps, sont des balises dont on aimerait se passer mais qui restent nécessaires à la compréhension générale. L'association des trois, si elle reflète bien notre époque où il est de bon ton de mélanger les genres à défaut de les renouveler, est avant tout souvent attribuée à des groupes dont la seule ambition semble être de faire la couverture de la sainte trinité du bon gout pop : Inrocks, Libé, Télérama. Et là où le bât blesse, c'est que cette musique est une sorte de popote douce sans grumeaux, pas désagréable à l'oreille mais particulièrement lisse et fade. Un monde de bisounours en quelque sorte. Bien qu'il soit louable de rêver à un monde meilleur, il est particulièrement malhonnête de nous le vendre comme une sorte de réalité, que l'on peut atteindre simplement en tendant la main ou plutôt en tendant l'oreille.
Heureusement, dans ce monde sans âme, il existe encore quelques preux chevaliers ! Chad Vangaalen et sa monture nommée "Shrink Dust" en est un exemple idéal à défaut d'être parfait. Depuis la pochette faite maison, immonde et magnifique à la fois, jusqu'à cette voix hors norme en passant par ces titres pleins de plaies et de bosses, rugueux à souhait, cet album offre une vision simple de la réalité.
Dès l'introductif "Cut Off My Hands" et sa mélodie folk qui part en vrille, suivi par un "Where Are You" psyché, collant, gluant et époustouflant, on a compris que le voyage allait être singulier et peu reposant. Pour compléter cette entrée en matière Vangaalen continue en tirant sur une corde à nœud pour nous servir sa version blanc-bec du Gospel avec "Lila".
Ce qui marque c'est cette volonté de noyer, diluer, un propos toujours folk en l'électrisant, en passant la voix dans la chambre d'échos, en réverbérant, en usant d'effets qu'on croyait réservés au rock garage à tendance psyché. En cela il me fait penser au Beck de Mellow Gold. Il s'assure une sorte d'osmose en frottant entre eux des sous-genres typiquement américains, exemple : dans "Weighed Sin", est-ce un titre country ou un morceau folk oublié de Woody Guthrie ? Difficile de répondre, il faut mieux se contenter d'apprécier le résultat. Traversé par des respirations pop (All Will Combine) ou des hymnes world music (Monster), ce disque est, malgré sa rudesse apparente, aisé à écouter car habilement agencé. Et après nous avoir malmené ou fait sourire, l'homme va nous achevé en nous faisant chialer sur "Hangman's Son" grâce à cette voix proche de la rupture, prête à se rompre.
Une bien belle palette de sentiments que vous possédez là Monsieur Vangaalen !!!
Heureusement, dans ce monde sans âme, il existe encore quelques preux chevaliers ! Chad Vangaalen et sa monture nommée "Shrink Dust" en est un exemple idéal à défaut d'être parfait. Depuis la pochette faite maison, immonde et magnifique à la fois, jusqu'à cette voix hors norme en passant par ces titres pleins de plaies et de bosses, rugueux à souhait, cet album offre une vision simple de la réalité.
Dès l'introductif "Cut Off My Hands" et sa mélodie folk qui part en vrille, suivi par un "Where Are You" psyché, collant, gluant et époustouflant, on a compris que le voyage allait être singulier et peu reposant. Pour compléter cette entrée en matière Vangaalen continue en tirant sur une corde à nœud pour nous servir sa version blanc-bec du Gospel avec "Lila".
Ce qui marque c'est cette volonté de noyer, diluer, un propos toujours folk en l'électrisant, en passant la voix dans la chambre d'échos, en réverbérant, en usant d'effets qu'on croyait réservés au rock garage à tendance psyché. En cela il me fait penser au Beck de Mellow Gold. Il s'assure une sorte d'osmose en frottant entre eux des sous-genres typiquement américains, exemple : dans "Weighed Sin", est-ce un titre country ou un morceau folk oublié de Woody Guthrie ? Difficile de répondre, il faut mieux se contenter d'apprécier le résultat. Traversé par des respirations pop (All Will Combine) ou des hymnes world music (Monster), ce disque est, malgré sa rudesse apparente, aisé à écouter car habilement agencé. Et après nous avoir malmené ou fait sourire, l'homme va nous achevé en nous faisant chialer sur "Hangman's Son" grâce à cette voix proche de la rupture, prête à se rompre.
Une bien belle palette de sentiments que vous possédez là Monsieur Vangaalen !!!
Excellent ! 18/20 | par Hpl |
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