Orchestra Of Constant Distress

Orchestra Of Constant Distress

Orchestra Of Constant Distress

 Label :     8mm Records 
 Sortie :    mardi 21 mars 2017 
 Format :  Album / Vinyle   

La Suède et la musique, en voilà un sujet intéressant! Un pays d'où il sort régulièrement, et ça ne date pas d'hier, toutes sortes d'artistes marquants et singuliers malgré sa faible population. L'illustre et culte figure de proue se trouve bien entendu être ABBA et sa pop irrésistible qui semble franchir les époques sans que les modes n'altèrent son aura. ("You are the dancing queen...") Et à l'opposé, une autre figure culte, bien moins populaire, nous avons Brainbombs. Brainbombs c'est... The Stooges en version dépravée. C'est ce qu'il se passe quand un cerveau malade et psychotique se met à vouloir faire du rock. ("Die, die, die, die, die, you fuck, die!") Le disque ici chroniqué est le premier album de l'auto-proclamé orchestre de la détresse perpétuelle; je vous laisse deviner dans quelles ambiances il évolue, s'il est plutôt ABBA "paillettes d'amour dans tes yeux" ou plutôt Brainbombs "violent coup de hache dans ton bide".

Un indice: Orchestra Of Constant Distress est une sorte de super groupe composé notamment de membres de The Skull Defekts et... de membres de Brainbombs. Ces deux formations, outre le fait d'être toutes deux suédoises, sont aussi liées par la forme que prend leur musique: une noise-rock basée sur la répétition. De fait, ce premier album est marqué par un son noise et ultra répétitif, sans chant cependant. Comme son nom l'indique, tout est ici terriblement sombre. Chaque piste est d'ailleurs nommée selon un même thème: la peur. La peur qui te laisse en état de désolation, avec pour seule compagnie ta seule détresse. Ici point d'espoir, la peur se fait tantôt glaçante, tantôt dramatique, tantôt écrasante, et toujours elle trimballe son arsenal terrifiant. Rien dans la musique de cet orchestre de la détresse perpétuelle ne va présenter les choses sous un bon côté. Non, tout est plombé, bouché. Tout se répète inlassablement dans une matière mi-tribale, mi-noise, où à l'image de la pochette du disque, tout n'est que valeur de gris. C'est ce qu'il se passe durant les quatre premiers morceaux du disque. Et puis...

Et puis, ce cinquième et dernier morceau arrive, "Fear Will Steal Things". Quinze minutes hallucinantes d'un hard-rock psychédélique aussi terrassant que aliénant. Une grande messe noire tribale assourdissante et jouissive, ou comment se vautrer avec délectation dans sa propre peur. Un orgasme noir au tempo ralenti, au sein duquel les guitares lancinantes et crachantes dépeignent un paysage où tout se décompose. A écouter fort, très fort! Et se laisser posséder par ce monumental groove lent à s'en décrocher les cervicales!
Et idéalement, en crever.

Voili, voilou... Et bienvenue en Suède surtout!


Excellent !   18/20
par Pab


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