Grizzly Bear

Si Radiohead sort un nouvel album, soyez sûr que Grizzly Bear en fera de même l'année suivante ! Bon je schématise volontairement, mais je ne suis pas très loin de la vérité.

Painted Ruins c'est 2 ans d'élaboration, c'est 4 musiciens multi-instrumentistes réunis dans un studio pour partager et peaufiner leurs idées jusqu'à arriver à un résultat éblouissant à leurs yeux et leurs oreilles ; le moins que l'on puisse dire c'est que ce travail d'acharné se fait entendre en plus de s'être fait attendre. Ce coup-ci, les grands gagnants sont la basse et la batterie bien mises en avant, leurs parties sont assez impressionnantes de maîtrise et de cohésion, un pur délice pour quiconque y accorde un intérêt particulier. Les guitares et les claviers aériens sont toujours présents, ils sont seulement un peu moins intéressants, toujours aussi beaux, mais sans cette base rythmique solide, la plupart des titres ne seraient pas aussi plaisants. Les harmonies vocales sont de nouveau salutaires, les gars connaissent leur potentiel et savent comment l'utiliser ; le seul point négatif que je continue à leur reprocher – et peut-être encore plus sur ce disque – c'est qu'ils ont beaucoup de mal à me faire oublier qu'ils sont un gros mix entre Radiohead et My Morning Jacket et tant que ces influences seront toujours aussi présentes, il me sera difficile d'apprécier réellement leur musique à sa juste valeur. C'est très bien fait, bien réfléchi, bien ajusté, c'est assez propre, aérien (bis), avec une pointe de prog de temps en temps, et pourtant il n'y a pas vraiment de grands titres qui sortent du lot. Painted Ruins est un voyage agréable qui doit s'écouter d'un bout à l'autre, c'est cohérent, mais sans grandes surprises.

Painted Ruins est un bien bel objet et pourtant je n'ai pas souvent eu l'envie d'y retourner ; comme quand vous voyez un beau tableau dans un musée, mais que vous le voyez mal accrocher à votre mur.