Serge Teyssot-Gay
On Croit Qu'on En Est Sorti |
Label :
Barclay |
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Tout le monde connait Serge Teyssot-Gay comme le guitariste incontournable de Noir Désir. On le connait moins dans sa carrière solo. Pourtant il est l'interprète d'un petit chef-d'oeuvre de musique contemporaine directement adapté d'un autre chef d'oeuvre, "La Peau Et Les Os", autobiographie de Georges Hyvernaud durant 5 ans de captivité dans les camps de la mort entre 1940 et 1945. Serge Teyssot-Gay a superposé sa propre musique sur les phrases du livre d'Hyvernaud. Le tout fera penser sans hésiter à "L'Enfer Tiède" des fabuleux Programme, le poids des mots, la musique électronique angoissante tantôt "hip-hopienne", "Tout Le Monde Est Dans Le Coup", tantôt le son de guitare caracterisé de Noir Désir resort, "Dix Mille Ecrans". Teyssot-Gay ne sombre jamais dans la narration pompeuse ni dans le voyeurisme, il a su coller à la perfection les textes d'Hyvernaud avec sa musique particulière, stressante, prenante et angoissante. Ce disque est exceptionnel, trop méconnu, qu'il faut posséder après avoir lu "La Peau Et Les Os" (158 pages, éditions Pocket). Raymond Guérin dans sa préface résume parfaitement l'oeuvre : "Un petit livre qu'on ne devrait pas pouvoir oublier, et qu'on serait fier d'avoir su écrire." Serge Teyssot gay devrait être fier de son adaptation.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Mr.bandini |
Posté le 07 septembre 2005 à 15 h 14 |
Dans la lignée de Silence Radio, le second album de Serge Teyssot-Gay, On Croit Qu'On En Est Sorti, pousse encore plus loin les bases jetées par le premier album. En fait, tout ce qui n'était que prémices est ici poussé jusqu'à l'extrême.
Déjà, la pochette, réalisée par le peintre brestois Paul Bloas, annonce le ton général de l'œuvre,e lle représente le visage d'un homme vu de face en gros plan en train de pousser un gigantesque cri, les yeux fermés et les traits tendus. C'était un cri contenu, enfoui sous les couches oppressantes des mondanités et de la civilisation, et là, il nous apparaît dans toute sa véhémence de cri libératoire. C'est le cri d'une vérité crue et insupportable à l'écoute.
En fait, chaque texte de l'album est extrait du recueil de Georges Hyvernaud, La Peau Et Les Os, sorte de récit autobiographique relatant les véritables horreures vécuent durant la Shoah, et son livre a pour tâche de préserver la mémoire de cette époque, des survivants et surtout de témoigner de l'existence réelle des camps à tous les incrédules. Car après la guerre l'écrivain fut en proie à la censure d'un bon nombre de maisons d'édition ayant un doute concernant la bonne fois de l'écrivain et des propos tenus dans son roman !
L'exercice de Serge- mettre en musique un texte narratif qui s'avérait risqué, pourtant, l'ensemble est fort bien réussi. La mise en musique et le "chant" de Serge Teyssot-Gay rappelant un flow entre le rap et le récit, servent admirablement bien les textes d'Hyvernaud, déjà très expressifs. Il est difficile de ne pas être bouleversé par cet ensemble sonore glauque qui va puiser dans tout ce qu'il y a de plus sale, de plus répugnant, de vrai surtout de l'expérience des camps.
Mes coups de coeurs incontestés sont "Le Camps Des Russes" qui décrit le remuement de ces quantités énormes de corps morts et éventrés à la périphérie des camps par quelques soldats russes qui "sont mieux là qu'au front", ou encore "Les Cabinets" qui évoque l'expérience vécue par les prisonniers dans cet endroit presque sans porte où "l'on se soulage en tas" et avec honte... La guitare de Teyssot-Gay ne coule pas, elle palpite, parfois lyrique mais souvent désesperée qui crache un abcès qui a du mal à crever, et nous balance une voix qui cogne comme un remords...
Pas de sensualité, ni recherche de séduction mais juste une vérité oppressante dès la première écoute.
Déjà, la pochette, réalisée par le peintre brestois Paul Bloas, annonce le ton général de l'œuvre,e lle représente le visage d'un homme vu de face en gros plan en train de pousser un gigantesque cri, les yeux fermés et les traits tendus. C'était un cri contenu, enfoui sous les couches oppressantes des mondanités et de la civilisation, et là, il nous apparaît dans toute sa véhémence de cri libératoire. C'est le cri d'une vérité crue et insupportable à l'écoute.
En fait, chaque texte de l'album est extrait du recueil de Georges Hyvernaud, La Peau Et Les Os, sorte de récit autobiographique relatant les véritables horreures vécuent durant la Shoah, et son livre a pour tâche de préserver la mémoire de cette époque, des survivants et surtout de témoigner de l'existence réelle des camps à tous les incrédules. Car après la guerre l'écrivain fut en proie à la censure d'un bon nombre de maisons d'édition ayant un doute concernant la bonne fois de l'écrivain et des propos tenus dans son roman !
L'exercice de Serge- mettre en musique un texte narratif qui s'avérait risqué, pourtant, l'ensemble est fort bien réussi. La mise en musique et le "chant" de Serge Teyssot-Gay rappelant un flow entre le rap et le récit, servent admirablement bien les textes d'Hyvernaud, déjà très expressifs. Il est difficile de ne pas être bouleversé par cet ensemble sonore glauque qui va puiser dans tout ce qu'il y a de plus sale, de plus répugnant, de vrai surtout de l'expérience des camps.
Mes coups de coeurs incontestés sont "Le Camps Des Russes" qui décrit le remuement de ces quantités énormes de corps morts et éventrés à la périphérie des camps par quelques soldats russes qui "sont mieux là qu'au front", ou encore "Les Cabinets" qui évoque l'expérience vécue par les prisonniers dans cet endroit presque sans porte où "l'on se soulage en tas" et avec honte... La guitare de Teyssot-Gay ne coule pas, elle palpite, parfois lyrique mais souvent désesperée qui crache un abcès qui a du mal à crever, et nous balance une voix qui cogne comme un remords...
Pas de sensualité, ni recherche de séduction mais juste une vérité oppressante dès la première écoute.
Excellent ! 18/20
Posté le 19 mai 2006 à 17 h 55 |
Sur son deuxième album solo, Serge Teyssot-Gay s'est imprégné de La Peau Et Les Os de Georges Hyvernaud, écrivain autrefois oublié par ses contemporains soucieux de bâillonner ce qui dérangeait sous leurs certitudes vernisseuses après la guerre. Les passages choisis du livre sont mis dans un paysage musical désolé, peint d'une musique oppressante, crieuse et barbouillée, cristallisant chaque récit en des témoignages poignants, très marquants comme "Les Cabinets" et "Le Camp Des Russes". On Croit Qu'On En Est Sorti ressort avec justesse cette période de la vie de l'écrivain qui fut marqué à jamais par la condition de l'Homme humilié dans la folie de la guerre.
Intemporel ! ! ! 20/20
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