Gary Numan

Savage: Songs From A Broken World

Savage: Songs From A Broken World

 Label :     BMG 
 Sortie :    vendredi 15 septembre 2017 
 Format :  Album / CD  Vinyle  Numérique   

Je ne vais pas vous la jouer connaisseur du bonhomme, voire même grand érudit de la cause Numan. Autant le dire tout de suite. Du bonhomme je ne connais pas grand chose post 81. Mais les Tubeway Army, ou ses premiers disques sous son nom propre m'enchantent à chaque écoute. Je n'ai jamais pris le temps de fouiller parmi les dizaines d'albums sortis depuis, donc je me dis, pourquoi pas carrément attaquer la carrière à rebrousse poil, en commençant par le dernier en date ?

Avec sa dégaine limite touareg steampunk, on on le reconnait à peine le Gary sur la pochette de ce Savage, tout juste son regard maquillé qui sort des couches de tissus, qu'on pourrait mettre hasardement en parallèle avec sa voix qui surplombe les nappes de synthés des titres résolument industriels de ce nouveau disque. Mais de l'indus moins frontal, pas vraiment rentre dedans, même si par moment ça envoie sec, mais avec toujours cette volonté pop, comme sur "My Name Is Ruin", c'est l'ambiance générale de cet album. Couplé souvent avec des mélodies arabisantes, voire même le phrasé de Gary Numan qui s'adapte à ses courbures musicales du maghreb, sans pour autant renier les longues attaques synthétiques distordues par le sable entre les touches. Il est certes loin le temps de Telekon, mais qu'importe, l'anglais et sa voix de crooner se révèle presque plus aventureux que les derniers Depeche Mode, même si on ne peut que difficilement rivaliser avec la voix de ce bon vieux Dave.

Evidemment il faut adhérer à sa voix quelque peu maniéré, à son timbre presque précieux, mais ce Savage, composé intégralement par ce type de 60 piges, impose le respect. Loin d'être dans le revival mal placé (il y a les rééditions de ses premiers albums pour ça, il s'en cogne), il place son album presque hors du temps, et développe une sorte d'imagerie musicale, voulu comme un concept album à propos d'une société post apocalyptique évoluant dans un monde désertique. Des titres évocateurs se succèdent (And It All Began With You", "Mercy", l'excellent "Pray for The Pain you Serve") comme pour sous titrer et expliquer son concept. Après tout pourquoi pas, ça laisse peu de place à l'interprétation, mais au moins son propos ne sera pas pris pour ce qu'il n'est pas.

Gary Numan rappelle qu'il est toujours présent, et c'est une vraie bonne surprise. Ce mélange indus/pop/influences arabes marche plutôt bien, un vrai disque cohérent, pensé comme un album avec un début et une fin, sans fausse note ni remplissage, avec des synthétiseurs partout. Mais vraiment partout.


Bon   15/20
par X_Lok


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