Spiritualized
And Nothing Hurt |
Label :
Bella Union |
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Attention mesdames & messieurs, dans un instant ça va commencer. Le grand show de Jason Pierce va se dérouler devant vous, six ans après l'album Huh ?, aussi appelé Sweet Heart Sweet Light, voici And Nothing Hurt.
Un titre au goût prononcé de conclusion, de constat, presque positivement fataliste. Bientôt 53 ans, et Jason prend le temps de se poser, de réflechir sur lui, sur ce qui l'entoure, sur ce qu'il a vécu, mais il prend le parti de le faire sans trop de nostalgie. Lui qui a frôlé la mort de vraiment près en 2005 offre avec ce huitième album de Spiritualized une espèce de condensé de ce qu'il nous a donné depuis 1992.
la multitude d'instruments, de choeurs, de lui, sans jamais en faire trop, cette science qui ne l'a jamais quittée, cette magie d'empiler des couches sonores sans que jamais ce soit écoeurant, toujours avec goût et malice. Et toujours cette empathie, cette alternance d'émotions, comme la doublette "The Morning After" & "The Prize" qui nous arrive en fin d'album, un bluffant rapport minimalisme/maximalisme, une montée en puissance contenu pour le second, et toujours cette voix, reconnaissable, ce timbre marqué et marquant, cet ensemble qui fait Spiritualized. Car oui, il ne faut oublier que Spiritualized est un groupe, quand il s'amuse tout seul ou en collaborant avec d'autres c'est sous le doux sobriquet de Jason Spaceman. Spiritualized est un tout, avec un noyau dur depuis presque 20 piges.
Les arrangements sont évidemment épatants, tout au long des neuf titres du disque, d'une inventivité dingue, le contraire aurait été étonnant vous me direz, vu les albums précédents. Parfois il faut savoir enfoncer des portes ouvertes, et rappeler les choses. Ces cloches sur "A Perfect Miracle" en ouverture, ces cordes omniprésentes, rendant la magie mélancolique encore plus palpable, avec cette impression d'un quatuor omniprésent derrière les guitares, alors que tout sort d'un laptop faute de moyen. Comme quoi, avec un minimum de savoir faire... Mr Pierce n'a malheureusement pas les moyens de ses ambitions, voulant rendre sur disque la grandiloquence de certains concerts, comme par exemple il y a deux ans, quand un orchestre de 15 musiciens se joignait au groupe pour l'anniversaire de Lady & Gentlemen, We're Floating In Space.
Les cordes sont là pour la touche sensible, mais pour la puissance, les attaques tonitruantes ou même simplement symbolique, les cuivres sont indispensables sur ce disque. Que ce soit pour appuyer les motifs, pour partir en vrille, se fondre avec les choeurs et les claviers, pour habiller la matière habitée, tout est à sa place, comme ce petit tambourin sur Let's Dance. Aucun lien, mais on va revenir sur cette possible référence dans quelques ligne. L'air de rien une fois qu'on le distingue ce tambourin, on n'entend plus que lui dans cette langueur électrique.
Revenons un instant sur les cuivres et soyons attentif à "On The Sunshine", en l'écoutant très fort pour saisir toute la force de ce morceau, rappelant presque les côtés free du Blackstar de Bowie, cette folie douce de moins en moins maîtrisée, apaisée, une nouvelle fois, par "Damaged" qui suit.
En alternant les humeurs, les envolées et les maltraitances bruyantes, Jason a la bonne idée de laisser parler la musique, de laisser les montées prendre de l'ampleur, de la force, il ne chante pas à longueur de titres. Si tout peut paraître dans la mesure, c'est surtout dans la démesure que Jason se sent bien, et excelle.
Un titre au goût prononcé de conclusion, de constat, presque positivement fataliste. Bientôt 53 ans, et Jason prend le temps de se poser, de réflechir sur lui, sur ce qui l'entoure, sur ce qu'il a vécu, mais il prend le parti de le faire sans trop de nostalgie. Lui qui a frôlé la mort de vraiment près en 2005 offre avec ce huitième album de Spiritualized une espèce de condensé de ce qu'il nous a donné depuis 1992.
la multitude d'instruments, de choeurs, de lui, sans jamais en faire trop, cette science qui ne l'a jamais quittée, cette magie d'empiler des couches sonores sans que jamais ce soit écoeurant, toujours avec goût et malice. Et toujours cette empathie, cette alternance d'émotions, comme la doublette "The Morning After" & "The Prize" qui nous arrive en fin d'album, un bluffant rapport minimalisme/maximalisme, une montée en puissance contenu pour le second, et toujours cette voix, reconnaissable, ce timbre marqué et marquant, cet ensemble qui fait Spiritualized. Car oui, il ne faut oublier que Spiritualized est un groupe, quand il s'amuse tout seul ou en collaborant avec d'autres c'est sous le doux sobriquet de Jason Spaceman. Spiritualized est un tout, avec un noyau dur depuis presque 20 piges.
Les arrangements sont évidemment épatants, tout au long des neuf titres du disque, d'une inventivité dingue, le contraire aurait été étonnant vous me direz, vu les albums précédents. Parfois il faut savoir enfoncer des portes ouvertes, et rappeler les choses. Ces cloches sur "A Perfect Miracle" en ouverture, ces cordes omniprésentes, rendant la magie mélancolique encore plus palpable, avec cette impression d'un quatuor omniprésent derrière les guitares, alors que tout sort d'un laptop faute de moyen. Comme quoi, avec un minimum de savoir faire... Mr Pierce n'a malheureusement pas les moyens de ses ambitions, voulant rendre sur disque la grandiloquence de certains concerts, comme par exemple il y a deux ans, quand un orchestre de 15 musiciens se joignait au groupe pour l'anniversaire de Lady & Gentlemen, We're Floating In Space.
Les cordes sont là pour la touche sensible, mais pour la puissance, les attaques tonitruantes ou même simplement symbolique, les cuivres sont indispensables sur ce disque. Que ce soit pour appuyer les motifs, pour partir en vrille, se fondre avec les choeurs et les claviers, pour habiller la matière habitée, tout est à sa place, comme ce petit tambourin sur Let's Dance. Aucun lien, mais on va revenir sur cette possible référence dans quelques ligne. L'air de rien une fois qu'on le distingue ce tambourin, on n'entend plus que lui dans cette langueur électrique.
Revenons un instant sur les cuivres et soyons attentif à "On The Sunshine", en l'écoutant très fort pour saisir toute la force de ce morceau, rappelant presque les côtés free du Blackstar de Bowie, cette folie douce de moins en moins maîtrisée, apaisée, une nouvelle fois, par "Damaged" qui suit.
En alternant les humeurs, les envolées et les maltraitances bruyantes, Jason a la bonne idée de laisser parler la musique, de laisser les montées prendre de l'ampleur, de la force, il ne chante pas à longueur de titres. Si tout peut paraître dans la mesure, c'est surtout dans la démesure que Jason se sent bien, et excelle.
Excellent ! 18/20 | par X_Lok |
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