The Sadies
Darker Circles |
Label :
Yep Roc |
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Avec les Sadies, il est à chaque fois question de mettre en musique une histoire qui, il est vrai, se ressemble souvent au fil des albums, mais qui vit et est toujours racontée d'une façon différente grâce aux variations, aux chemins de traverse et aux détours musicaux que les frères Good empruntent sans relâche et avec une rare perspicacité. Et à cet égard, ce Darker Circles, que l'on peut prendre littéralement, ne déroge pas à cette règle bien établie et creuse ce sillon si familier mais tellement puissant et efficace.
Country, folk, rock, touches psychédéliques aériennes, moments instrumentaux épiques ou furieux, ballades mélancoliques, mid-tempos emballants, tout y est, passé à la moulinette Sadies qui a fait ses preuves depuis bien longtemps. L'émotion est prégnante tout le long du disque, son ombre plane sur nous jusqu'au terme de ce voyage brûlant et poussiéreux et au cours duquel les étapes sont diverses et passionnantes, quoique souvent brèves, une des forces du groupe résidant dans son art de la concision et cette capacité à ne jamais trop en faire et à maintenir le cap sans s'attarder outre mesure, même si la compagnie est bonne ou le paysage magnifique.
"Another Year Again" et "Cut Corners" ouvrent la voie et déchaînent les éléments sans attendre : la rupture de rythme de la première citée est phénoménale alors que la seconde impressionne par une maîtrise instrumentale d'une profondeur surprenante. Après la charge "Another Day Again", "Tell Her What I Said" apporte une respiration bienvenue, bien qu'assez amère, sentiment prolongé par "The Quiet One", d'une langueur néanmoins délicieuse. Le voyage reprend un rythme plus soutenu dans sa deuxième moitié ("Postcards", "Whispering Circles", "Idle Tomorrows" et son super solo de guitare) avant un dernier arrêt au saloon (la très country "Choosing To Fly", avec banjo et violon de circonstance qui donnent envie de taper du pied) où quelque personnage mystérieux (ou un pilier de bar) nous raconte une bien triste histoire d'amour maudit ("Violet and Jeffrey Lee") pour que l'on ne regrette pas de repartir vers notre destination incertaine que l'on devine pourtant grandiose, "10 More Songs" se chargeant de projeter dans notre esprit le désir d'aller de l'avant sans se retourner, en dépit des saveurs d'un passé peut-être plus confortable qui se rappelle sans arrêt à nous.
Sur des paroles abordant le temps qui passe, la mortalité des êtres, les échecs et les regrets que la vie peut sans cesse charrier, les Sadies, toujours aussi inspirés musicalement pour peindre de majestueuses fresques bien vivantes, nous livrent un disque encore une fois sans failles, parfaitement exécuté et doté d'une dimension profondément humaine, leurs histoires pouvant aisément résonner en chacun de nous. Cette habileté, cette faculté innée à maintenir et à transmettre ce lien sensible et invisible au gré de leurs différents albums n'est pas le moindre de leurs mérites, il est même au final l'une des raisons pour lesquelles on revient régulièrement vers eux, et tant qu'ils le maintiendront, il n'y a aucune raison pour que cela cesse.
Country, folk, rock, touches psychédéliques aériennes, moments instrumentaux épiques ou furieux, ballades mélancoliques, mid-tempos emballants, tout y est, passé à la moulinette Sadies qui a fait ses preuves depuis bien longtemps. L'émotion est prégnante tout le long du disque, son ombre plane sur nous jusqu'au terme de ce voyage brûlant et poussiéreux et au cours duquel les étapes sont diverses et passionnantes, quoique souvent brèves, une des forces du groupe résidant dans son art de la concision et cette capacité à ne jamais trop en faire et à maintenir le cap sans s'attarder outre mesure, même si la compagnie est bonne ou le paysage magnifique.
"Another Year Again" et "Cut Corners" ouvrent la voie et déchaînent les éléments sans attendre : la rupture de rythme de la première citée est phénoménale alors que la seconde impressionne par une maîtrise instrumentale d'une profondeur surprenante. Après la charge "Another Day Again", "Tell Her What I Said" apporte une respiration bienvenue, bien qu'assez amère, sentiment prolongé par "The Quiet One", d'une langueur néanmoins délicieuse. Le voyage reprend un rythme plus soutenu dans sa deuxième moitié ("Postcards", "Whispering Circles", "Idle Tomorrows" et son super solo de guitare) avant un dernier arrêt au saloon (la très country "Choosing To Fly", avec banjo et violon de circonstance qui donnent envie de taper du pied) où quelque personnage mystérieux (ou un pilier de bar) nous raconte une bien triste histoire d'amour maudit ("Violet and Jeffrey Lee") pour que l'on ne regrette pas de repartir vers notre destination incertaine que l'on devine pourtant grandiose, "10 More Songs" se chargeant de projeter dans notre esprit le désir d'aller de l'avant sans se retourner, en dépit des saveurs d'un passé peut-être plus confortable qui se rappelle sans arrêt à nous.
Sur des paroles abordant le temps qui passe, la mortalité des êtres, les échecs et les regrets que la vie peut sans cesse charrier, les Sadies, toujours aussi inspirés musicalement pour peindre de majestueuses fresques bien vivantes, nous livrent un disque encore une fois sans failles, parfaitement exécuté et doté d'une dimension profondément humaine, leurs histoires pouvant aisément résonner en chacun de nous. Cette habileté, cette faculté innée à maintenir et à transmettre ce lien sensible et invisible au gré de leurs différents albums n'est pas le moindre de leurs mérites, il est même au final l'une des raisons pour lesquelles on revient régulièrement vers eux, et tant qu'ils le maintiendront, il n'y a aucune raison pour que cela cesse.
Très bon 16/20 | par Poukram |
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