Shannon Wright
Providence |
Label :
Vicious Circle |
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Le voilà enfin, sans que ce soit une énorme surprise non plus, ce disque de Shannon Wright entièrement dédié et joué au piano, un instrument qu'elle utilise pourtant depuis son tout premier album Flightsafety, sorti il y a vingt ans cette année, en 1999, et que l'on retrouve tout au long de sa riche et passionnante discographie, notamment sur le superbe Let in the Light en 2007, peut-être mon favori de la native de Jacksonville en Floride. Sur le bien nommé Providence, un titre aussi accueillant que la musique de l'Américaine peut être âpre, point de guitare furieuse ou de batterie nerveuse comme elle nous y a souvent habitués par le passé, juste elle, sa voix, son piano. Et évidemment, comme à l'accoutumée, sa passion brûlante, sa sensibilité dévastatrice, son intensité ravageuse, son honnêteté désarmante, cette tension inhérente à son être tout entier, dont elle ne semble pas pouvoir se retrancher, et qui déteint inévitablement sur sa musique, et cette émotion torturée qui affleure à chaque note qu'elle joue, qui exhale de chacun de ses mots.
Et comme toujours avec Shannon, c'est à prendre ou à laisser et le premier contact avec ce nouveau disque aux atours simples d'apparence n'est pas des plus aisés, son jeu de piano peu conventionnel, qui peut être aussi douloureusement heurté que délicieusement délié, pouvant rebuter quiconque arriverait là un peu par hasard. Mais on ne tombe jamais sur Shannon Wright par hasard, il faut le vouloir et surtout être prêt à s'investir émotionnellement sans aucun frein dans ce qu'elle nous offre, s'abandonner pleinement à elle et la laisser nous emporter, nous guider dans son monde. Et nous y sommes projetés dès ce "Fragments" inaugural, troublant et susurré presque amèrement, avant que "These Present Arms" ne nous submerge sans crier gare. Nous tenons déjà le sommet de ce disque, monument d'émotion en forme de long crescendo qui nous laisse absolument sans voix, repoussés dans nos ultimes retranchements par ces chœurs déchirants. Une partie de la magie de ce titre passe par le jeu de l'Américaine, paradoxalement assez doux, ce qui décuple le ressenti global, particulièrement après le deuxième refrain et ce passage instrumental dingue où ses doigts volent sur le clavier et nous foudroient sur place. À partir de là, Shannon nous tient et ne nous lâchera plus. La tension ne retombe en rien, que ce soit avec "Close The Door", au jeu tantôt frappé, tantôt agile, ou "Somedays" et leurs deux refrains éruptifs. "Providence", totalement instrumental, instaure davantage de douceur, mais c'est plus un leurre qu'autre chose tant le morceau nous remue par moments. "Wish You Well" porte en elle la même quiétude inquiète, tout comme "Disguises", qui s'efface peu à peu et clôt le disque sur une étrange note, flottante et mystérieuse.
C'en est donc déjà fini de ce Providence, après sept morceaux et une petite trentaine de minutes, comme souvent avec Shannon à vrai dire. C'est peu et beaucoup à la fois. Peu car on en veut toujours plus. Et beaucoup car l'effort qu'elle a consenti pour réaliser cet album semble immense. Elle ne s'est peut-être jamais autant mise à nu sur un enregistrement, jamais autant exposée. C'est un disque brut, tellement sincère, qui brûle d'une vérité bouleversante. Comme toujours avec Shannon à vrai dire.
Et comme toujours avec Shannon, c'est à prendre ou à laisser et le premier contact avec ce nouveau disque aux atours simples d'apparence n'est pas des plus aisés, son jeu de piano peu conventionnel, qui peut être aussi douloureusement heurté que délicieusement délié, pouvant rebuter quiconque arriverait là un peu par hasard. Mais on ne tombe jamais sur Shannon Wright par hasard, il faut le vouloir et surtout être prêt à s'investir émotionnellement sans aucun frein dans ce qu'elle nous offre, s'abandonner pleinement à elle et la laisser nous emporter, nous guider dans son monde. Et nous y sommes projetés dès ce "Fragments" inaugural, troublant et susurré presque amèrement, avant que "These Present Arms" ne nous submerge sans crier gare. Nous tenons déjà le sommet de ce disque, monument d'émotion en forme de long crescendo qui nous laisse absolument sans voix, repoussés dans nos ultimes retranchements par ces chœurs déchirants. Une partie de la magie de ce titre passe par le jeu de l'Américaine, paradoxalement assez doux, ce qui décuple le ressenti global, particulièrement après le deuxième refrain et ce passage instrumental dingue où ses doigts volent sur le clavier et nous foudroient sur place. À partir de là, Shannon nous tient et ne nous lâchera plus. La tension ne retombe en rien, que ce soit avec "Close The Door", au jeu tantôt frappé, tantôt agile, ou "Somedays" et leurs deux refrains éruptifs. "Providence", totalement instrumental, instaure davantage de douceur, mais c'est plus un leurre qu'autre chose tant le morceau nous remue par moments. "Wish You Well" porte en elle la même quiétude inquiète, tout comme "Disguises", qui s'efface peu à peu et clôt le disque sur une étrange note, flottante et mystérieuse.
C'en est donc déjà fini de ce Providence, après sept morceaux et une petite trentaine de minutes, comme souvent avec Shannon à vrai dire. C'est peu et beaucoup à la fois. Peu car on en veut toujours plus. Et beaucoup car l'effort qu'elle a consenti pour réaliser cet album semble immense. Elle ne s'est peut-être jamais autant mise à nu sur un enregistrement, jamais autant exposée. C'est un disque brut, tellement sincère, qui brûle d'une vérité bouleversante. Comme toujours avec Shannon à vrai dire.
Parfait 17/20 | par Poukram |
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