Mur
Brutalism |
Label :
Les Acteurs De L'Ombre |
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Les Parisiens de Mur se sont fait connaître en 2014 via un premier EP éponyme mais il leur a fallu un peu plus de cinq ans pour arriver jusqu'à l'album Brutalism, promu par Les Acteurs de l'Ombre. Pour le style musical qui est le leur, il existe un terme relativement récent : le Blackened Hardcore. Un truc hybride donc, généralement mauvais comme une teigne, souvent coupé avec du Post, et qui emprunte aux deux genres ce qu'ils ont de plus sombre et agressif. C'est donc dans cet état d'esprit que le sextette (dont un claviériste ajoutant une touche électro-indus) a conçu ses onze compositions pour une cinquantaine de minutes.
Lorsqu'on connaît le style, on pourrait craindre que ce soit beaucoup du fait du caractère éprouvant de la musique et c'est malheureusement le cas pour Mur. Déjà, il y a le choix d'une production plutôt Black Métal, donc claire, voire criarde, alors que les morceaux sont principalement dans des registres mid-tempo plein de breaks et de cassures et à qui un son plus massif, plus Hardcore donc, aurait selon moi mieux convenu. En effet, le tout manque de décollage pleine puissance, ce qui est dommage lorsqu'on entend le chanteur s'époumoner et le batteur balancer la sauce sur l'excellent "Third" par exemple ou encore sur la progression finale de "Red Blessings Sea".
J'aurais donc pu croire à un égarement causé par la jeunesse du groupe mais il n'en est rien, le CV des musiciens étant assez fou : le batteur Julien Granger a excellé chez Four Question Marks, Glorior Belli ou encore Today is the Day (une influence notable de Brutalism) et Benjamin Leclere a usé des cordes chez Northwinds, magnifique formation française de Doom Folk. Par conséquent, mieux vaut voir Mur comme une reconversion vers un style tout de même très éloigné de leurs origines, reconversion qui laisse augurer de très belles choses compte tenu de la qualité nocive de certaines compositions, "My Ionic Self" étant selon moi l'une des réussites de l'album : le mélange de sonorités Industrielles aliénantes dominées par un chant halluciné et une section rythmique en pleine crise de démence est superbement maîtrisé, cela ouvrant de belles perspectives à la formation.
Il reste que ces qualités sont encore souvent noyées dans des compositions trop quelconque, l'agressivité pure ne pouvant être à elle seule un argument de réussite. Je vois donc Brutalism comme un premier pas vers quelque chose qui pourrait devenir énorme de noirceur. Très gros potentiel, encore en gestation.
Lorsqu'on connaît le style, on pourrait craindre que ce soit beaucoup du fait du caractère éprouvant de la musique et c'est malheureusement le cas pour Mur. Déjà, il y a le choix d'une production plutôt Black Métal, donc claire, voire criarde, alors que les morceaux sont principalement dans des registres mid-tempo plein de breaks et de cassures et à qui un son plus massif, plus Hardcore donc, aurait selon moi mieux convenu. En effet, le tout manque de décollage pleine puissance, ce qui est dommage lorsqu'on entend le chanteur s'époumoner et le batteur balancer la sauce sur l'excellent "Third" par exemple ou encore sur la progression finale de "Red Blessings Sea".
J'aurais donc pu croire à un égarement causé par la jeunesse du groupe mais il n'en est rien, le CV des musiciens étant assez fou : le batteur Julien Granger a excellé chez Four Question Marks, Glorior Belli ou encore Today is the Day (une influence notable de Brutalism) et Benjamin Leclere a usé des cordes chez Northwinds, magnifique formation française de Doom Folk. Par conséquent, mieux vaut voir Mur comme une reconversion vers un style tout de même très éloigné de leurs origines, reconversion qui laisse augurer de très belles choses compte tenu de la qualité nocive de certaines compositions, "My Ionic Self" étant selon moi l'une des réussites de l'album : le mélange de sonorités Industrielles aliénantes dominées par un chant halluciné et une section rythmique en pleine crise de démence est superbement maîtrisé, cela ouvrant de belles perspectives à la formation.
Il reste que ces qualités sont encore souvent noyées dans des compositions trop quelconque, l'agressivité pure ne pouvant être à elle seule un argument de réussite. Je vois donc Brutalism comme un premier pas vers quelque chose qui pourrait devenir énorme de noirceur. Très gros potentiel, encore en gestation.
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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