Romain Humeau
Echos |
Label :
Seed Bombs |
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Toujours fourré dans les bons coups, ce Romain. Même quand le monde est à l'agonie, et que les majors implosent, il mène sa barque, à coups de LP assurés. Il faut dire qu'après plus de vingt ans à se démener pour se creuser une place dans le paysage musical français, au volant de la locomotive Eiffel ou bien en solo, ce monsieur peut se targuer d'en être au moins devenu un modèle d'acharnement et de constance.
En 2019, lui et sa bande sortaient d'une pause de 7ans avec Stupor Machine, et la belle tournée qui lui fit suite rassura tout le monde : ils étaient loin d'être un groupe oublié.
Et puis 2020. Le monde est gelé. Enrhumé même. Qu'importe.
Sur les réseaux sociaux, Romain s'amuse à titiller en laissant des petits indices par ci par là sur l'enregistrement d'un probable solo en cours. La semaine du déconfinement national, un premier extrait est publié, qui donnera son nom à l'album. Aérien, mélancolique, ça rappelle immédiatement les instants plus mélodieux de Stupor Machine ("Hôtel Borgne" ou "N'aie Rien à Craindre"), avec un piano bien au centre. Ce premier aperçu annonce la couleur d'un album qui se révélera être surement le plus calme (comprenez, le moins électrique) de l'artiste.
Soucieux de la santé de son beau label, Seed Bombs, le vinyle est commandé dès que possible et jeté expressément sur la platine pour autopsie.
"Echos" est une belle chanson, avec cette tension presque dissonante, une des signatures de composition d'Humeau, très sûrement empruntée à XTC, dont le bonhomme se revendique fan éperdu. On pense aussi assez inévitablement au son noble de Bowie, comme sur "Cherry Gin" et sa guitare claquante très "Ashes to Ashes". Résolument franglais, ses paroles oscillent entre les deux cotés de la Manche, avec trois titres chantés dans la langue de Shakespeare. "P'tite Faille dans l'Espace Continuum Temps" et "Tryin' To Be a Girl" croisent l'ombre de Noel Gallagher, zébrés des premiers éclairs de guitare électrique.
Toujours adeptes de belles mélodies fouillées, Romain fait parfois du Eiffel ("Odyssée" et sa chaloupe acoustique très "Chasse Spleen" ou plus loin, les nerveux "Vagabond" et "L'Art de la Joie"), mais on pardonne aisément. Toujours aussi énigmatique dans ses rimes, il s'amuse à inventer des expressions-valises saugrenues, entre sous-entendus coquins et railleries à l'encontre de ce monde qui part en riz-de-veau. A la fois observateur sarcastique des déboires de l'humanité et ménestrel romantique, Romain Humeau offre en cette fragile année une cuvée peut-être pas aussi marquante que ses précédents efforts, la doublette Mousquetaire étant selon moi difficilement égalable, mais néanmoins un bien bon album qui fait du bien en ces temps troublés.
En 2019, lui et sa bande sortaient d'une pause de 7ans avec Stupor Machine, et la belle tournée qui lui fit suite rassura tout le monde : ils étaient loin d'être un groupe oublié.
Et puis 2020. Le monde est gelé. Enrhumé même. Qu'importe.
Sur les réseaux sociaux, Romain s'amuse à titiller en laissant des petits indices par ci par là sur l'enregistrement d'un probable solo en cours. La semaine du déconfinement national, un premier extrait est publié, qui donnera son nom à l'album. Aérien, mélancolique, ça rappelle immédiatement les instants plus mélodieux de Stupor Machine ("Hôtel Borgne" ou "N'aie Rien à Craindre"), avec un piano bien au centre. Ce premier aperçu annonce la couleur d'un album qui se révélera être surement le plus calme (comprenez, le moins électrique) de l'artiste.
Soucieux de la santé de son beau label, Seed Bombs, le vinyle est commandé dès que possible et jeté expressément sur la platine pour autopsie.
"Echos" est une belle chanson, avec cette tension presque dissonante, une des signatures de composition d'Humeau, très sûrement empruntée à XTC, dont le bonhomme se revendique fan éperdu. On pense aussi assez inévitablement au son noble de Bowie, comme sur "Cherry Gin" et sa guitare claquante très "Ashes to Ashes". Résolument franglais, ses paroles oscillent entre les deux cotés de la Manche, avec trois titres chantés dans la langue de Shakespeare. "P'tite Faille dans l'Espace Continuum Temps" et "Tryin' To Be a Girl" croisent l'ombre de Noel Gallagher, zébrés des premiers éclairs de guitare électrique.
Toujours adeptes de belles mélodies fouillées, Romain fait parfois du Eiffel ("Odyssée" et sa chaloupe acoustique très "Chasse Spleen" ou plus loin, les nerveux "Vagabond" et "L'Art de la Joie"), mais on pardonne aisément. Toujours aussi énigmatique dans ses rimes, il s'amuse à inventer des expressions-valises saugrenues, entre sous-entendus coquins et railleries à l'encontre de ce monde qui part en riz-de-veau. A la fois observateur sarcastique des déboires de l'humanité et ménestrel romantique, Romain Humeau offre en cette fragile année une cuvée peut-être pas aussi marquante que ses précédents efforts, la doublette Mousquetaire étant selon moi difficilement égalable, mais néanmoins un bien bon album qui fait du bien en ces temps troublés.
Bon 15/20 | par Lulum |
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