Bertrand Betsch
La Soupe À La Grimace |
Label :
Lithium |
||||
La Soupe A La Grimace est à faire écouter d'urgence, avec d'autres albums de chez Lithium entre autres, à ceux qui nous martèlent aujourd'hui des grands coups de 'renouveau de la chanson française'. Tout le monde n'a pas attendu la reconversion de top models désœuvrées pour offrir de bonnes chansons !
Une voix délicate, parfois hésitante, se place sur une musique pop plutôt classique et nous rappelle que les paroles tiennent ici un rôle fondamental. Quelquefois d'ailleurs, cette voix mal assurée trouble lorsque ces textes semblent livrer quelques confessions..Aucune impudeur, pourtant dans "Quand On Se Frôle".
La froide lucidité évoque aussi Dominique A. Quand ce dernier écrit qu'il ne faut pas 'souhaiter la mort des gens' ou le "22 Bar", Bertrand Betsch, chante un "Psychokiller" ou "Les Rendez-Vous Manqués".
Observation un peu désabusée. Beauté mélancolique.
Une voix délicate, parfois hésitante, se place sur une musique pop plutôt classique et nous rappelle que les paroles tiennent ici un rôle fondamental. Quelquefois d'ailleurs, cette voix mal assurée trouble lorsque ces textes semblent livrer quelques confessions..Aucune impudeur, pourtant dans "Quand On Se Frôle".
La froide lucidité évoque aussi Dominique A. Quand ce dernier écrit qu'il ne faut pas 'souhaiter la mort des gens' ou le "22 Bar", Bertrand Betsch, chante un "Psychokiller" ou "Les Rendez-Vous Manqués".
Observation un peu désabusée. Beauté mélancolique.
Très bon 16/20 | par Thibaut |
Posté le 18 juin 2004 à 04 h 14 |
Pas évident d'être objectif ici.
Certains auront raison de trouver un peu futiles ces chansonnettes, d'être agacés par la préciosité des textes, de voir en Bertrand Betsch un sous-Dominique A., de critiquer l'évidence de certaines lignes mélodiques, le manque d'ambition de ses arrangements. Parce que c'est pas entièrement faux.
Seulement, ceux qui sont entrés un jour dans cet album intimiste savent qu'on y retourne avec plaisir, qu'on le ressort au moins une fois par an, si ce n'est que pour réveiller les souvenirs qu'on y a enfouis.
Ceux-là comprennent que ces chansons peuvent marquer au point qu'on en éprouve un peu de honte. De la honte, parce que ce bonhomme nous raconte toutes ces faiblesses qu'on cache en gonflant les muscles, tous les non-dits et les sentiments voilés, toute la 'poésie' qu'on croit être seul à percevoir. Et puis, il ne faudrait pas se méprendre : sa prononciation affectée révèle plus d'autodérision que de suffisance.
Dès le premier titre, "A L'Ouverture Des Miroirs", dès les premières notes du viloncelle (tenu par Christian Quemalet des Married Monk), on baisse la garde et on se laisse happer par ces mélodies directes, touchantes, par la tristesse et l'humour des textes qui, dans l'esprit, se rapprochent finalement plus de ceux de Morrissey que de ceux de Dominique A.
Ensuite les chansons s'enchaînent, subtiles et concises, aux structures somme toute convenues, mais qui s'infiltrent sous la peau pour la remplacer par une peau plus sensible, et d'une certaine manière 'efféminée' diront les plus burnés des auditeurs.
De la confession du "Mauvais Vivant", pied-de-nez au mythe du bon vivant, à "La Complainte Du Psycho-Killer", des "Rendez-Vous Manqués" à la magnifique ode au mutisme qu'est l' "Ensilencement" ( <<Parole trouée / Qu'est-ce que ça fait les blancs ? / Cest déjà ça de moins de dit / C'est toujours ça de pris>>), en passant par "Quand On Se Frôle" (qui parle du premier instant en amour, <<Celui où l'on tire à blanc / Où l'on avance à reculons>>), Bertrand Betsch nous offre toute la palette des sentiments bizarres étalés sur des musiques en sourdine, faites de quelques notes de clarinette, d'un peu de piano, de guitares et de boîtes à rythmes.
C'est un disque dont on dit : "on aime ou on n'aime pas". C'est un disque dont on ne parle pas souvent et encore, pas à tout le monde, parce que certains, vraiment, ne pourraient pas comprendre qu'on se laisse aller à se point.
On n'oublie pas non plus qu'il fait partie de la constellation du label Lithium (aujourd'hui à l'agonie), d'où nous sont venus entre autres Mendelson, Dominique A. ou Diabologum ; qu'il fait partie de ces artistes qui ont apporté chacun une vision nouvelle de la chanson écrite en français.
Bref, avec tout ça on aura du mal à être objectif, et on mettra donc une note moyenne, qui reflètera ni l'engouement ni l'agacement que ce disque est capable de susciter.
Certains auront raison de trouver un peu futiles ces chansonnettes, d'être agacés par la préciosité des textes, de voir en Bertrand Betsch un sous-Dominique A., de critiquer l'évidence de certaines lignes mélodiques, le manque d'ambition de ses arrangements. Parce que c'est pas entièrement faux.
Seulement, ceux qui sont entrés un jour dans cet album intimiste savent qu'on y retourne avec plaisir, qu'on le ressort au moins une fois par an, si ce n'est que pour réveiller les souvenirs qu'on y a enfouis.
Ceux-là comprennent que ces chansons peuvent marquer au point qu'on en éprouve un peu de honte. De la honte, parce que ce bonhomme nous raconte toutes ces faiblesses qu'on cache en gonflant les muscles, tous les non-dits et les sentiments voilés, toute la 'poésie' qu'on croit être seul à percevoir. Et puis, il ne faudrait pas se méprendre : sa prononciation affectée révèle plus d'autodérision que de suffisance.
Dès le premier titre, "A L'Ouverture Des Miroirs", dès les premières notes du viloncelle (tenu par Christian Quemalet des Married Monk), on baisse la garde et on se laisse happer par ces mélodies directes, touchantes, par la tristesse et l'humour des textes qui, dans l'esprit, se rapprochent finalement plus de ceux de Morrissey que de ceux de Dominique A.
Ensuite les chansons s'enchaînent, subtiles et concises, aux structures somme toute convenues, mais qui s'infiltrent sous la peau pour la remplacer par une peau plus sensible, et d'une certaine manière 'efféminée' diront les plus burnés des auditeurs.
De la confession du "Mauvais Vivant", pied-de-nez au mythe du bon vivant, à "La Complainte Du Psycho-Killer", des "Rendez-Vous Manqués" à la magnifique ode au mutisme qu'est l' "Ensilencement" ( <<Parole trouée / Qu'est-ce que ça fait les blancs ? / Cest déjà ça de moins de dit / C'est toujours ça de pris>>), en passant par "Quand On Se Frôle" (qui parle du premier instant en amour, <<Celui où l'on tire à blanc / Où l'on avance à reculons>>), Bertrand Betsch nous offre toute la palette des sentiments bizarres étalés sur des musiques en sourdine, faites de quelques notes de clarinette, d'un peu de piano, de guitares et de boîtes à rythmes.
C'est un disque dont on dit : "on aime ou on n'aime pas". C'est un disque dont on ne parle pas souvent et encore, pas à tout le monde, parce que certains, vraiment, ne pourraient pas comprendre qu'on se laisse aller à se point.
On n'oublie pas non plus qu'il fait partie de la constellation du label Lithium (aujourd'hui à l'agonie), d'où nous sont venus entre autres Mendelson, Dominique A. ou Diabologum ; qu'il fait partie de ces artistes qui ont apporté chacun une vision nouvelle de la chanson écrite en français.
Bref, avec tout ça on aura du mal à être objectif, et on mettra donc une note moyenne, qui reflètera ni l'engouement ni l'agacement que ce disque est capable de susciter.
Bon 15/20
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