The Dillinger Escape Plan

Miss Machine

Miss Machine

 Label :     Relapse 
 Sortie :    mardi 20 juillet 2004 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Que les choses soient claires dès le début: j'adore Dillinger ! The Dillinger Escape Plan est capable de développer une puissance phénoménale et effarante en gardant une classe naturelle totalement hors-norme. Bref, Dillinger est, à mon sens, un groupe excellentissime.
Alors quand Miss Machine est publié, je m'en fais fort logiquement une joie de l'écouter. Mais là, au risque d'en choquer certains, la déception et le désappointement m'assaillent et me submergent complètement. Avec Miss Machine, presque tout ce qui faisait la classe et le charme de Dillinger a disparu. Le hardcore prodigué par DEP se fait moins éclatant; à l'image de ces riffs devenus incroyablement pompiers, lourds et laborieux. Là, où les breaks se faisaient remplis d'un génie et d'une envergure éclatants, ils se retrouvent désormais appauvris et affreusement mielleux; comme sur "We Are The Storm" qui débute plutôt bien, mais qui se complaît à terminer dans la mièvrerie la plus indigeste. Dillinger peine désormais à surprendre, et c'est vraiment dommage. La force est moindre, la frappe de Chris Pennie semble même par moment, moins tonitruante qu'à l'accoutumée, c'est dire, lui qui était bien plus que parfait !
Et lorsque Dillinger tente de donner dans le Faith No More, ça donne l'exécrable "Setting Fire To To Sleeping Giants", titre durant lequel le nouveau chanteur, Greg Puciato (Dimitri Minakakis ayant malheureusement désormais quitté le navire), imite pitoyablement le chant de Mike Patton... Ca frise le ridicule, mais surtout, ça fait mal de voir (ou d'entendre en l'occurence), The Dillinger Escape Plan peiner à nous délivrer ses morceaux d'une puissance sans égal... Qui l'eût cru ? Et pour parachever le désastre, Dillinger nous gratifie d'un "Unretrofied" totalement atroce, et hyper-calibré FM. Impensable, inimaginable. "Unretrofied" se dévoile rapidement comme étant vide de la moindre émotion, de la moindre énergie. Sont-ce bien là les auteurs inspirés de Calculating Infinity ? Ou bien, les petits frères de Linkin Park ?

Quel dommage ! Vraiment quel dommage ! Je m'en faisais une joie... me voilà servi ! Pour sauver l'album du carnage complet, il y a bien l'excellentissime "Panasonic Youth" et "Sunshine The Werewolf" d'entrée où rage, violence, puissance et inspiration sont bel et bien toujours présents... mais le désenchantement arrive bien trop vite.
Les membres de The Dillinger Escape Plan expliquent qu'ils ne veulent pas faire un Calculating Infinity bis , ils ont raison... et ils ont réussi !
Je ne veux pas d'un nouveau Calculating Infinity non plus, à quoi bon refaire la même chose ! Simplement, je veux du bon Dillinger...


Insipide   7/20
par X_Jpbowersock


 Moyenne 12.50/20 

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Posté le 13 décembre 2004 à 20 h 52

Je trouve la critique de Miss Machine extrêmement sévère. Cet album s'appréhende avec le temps. Bien sûr l'évolution est importante. Si on se focalise sur "Unretrofied", "Setting Fire to Sleeping Giants", "The Perfect Design" ou même "Phone Home", on peut effectivement se demander si les ouvriers de la chaîne de production n'ont pas interverti le CD de Dillinger Escape Plan avec celui d'un quelconque groupe de metalcore moderne, tant la distance avec Calculating Infinity, son aîné de 5 ans, semble gargantuesque.

A la première et difficile écoute, je me suis senti perdu. Puis, au fil du temps et des écoutes, le charme a agi. L'album est beaucoup plus calme et lisse que le précédent mais la recette semble au fond la même: déstructuration, break, puissance. Certaines touches électroniques sont plus présentes, les accalmies et le chant clair (nouveau chanteur) aussi. Cette aération est la bienvenue. L'ambiance n'en devient que plus lourde et sombre. La touche Patton est indéniable mais je ne la trouve pas encore trop prenante (sauf sur deux ou trois passages notamment certaines éclaircies, "We Are the Storm" et quelques lignes de chant par exemple). Cà reste du DEP avant tout. L'aventure "Irony Is A Dead Scene" semble avoir été digérée. Le groupe évolue, grandit et déstabilise. Miss Machine est déconcertant mais le travail réalisé est colossal et intelligent.

Toutefois, le single "Unretrofield" est étrange et insoutenable. Une chose est sûre, ceux qui vont acheter l'album après avoir entendu cette chanson à la radio risque d'être traumatisés en se prenant le furieux "Panasonic Youth" d'entrée, puis le fabuleux "Sunshine The Werewolf" et "Highway Robbery", qui ne devraient pas trop perturber les amateurs de l'ancien Dillinger Escape Plan. Ce morceau est étrange, dépareille de l'ensemble de la discographie du groupe, très pop/métal à la mode, d'autant qu'il semblerait étonnant que Relapse l'ait imposé (d'ailleurs le CD 2 titres distribué par ce label avant la sortie de l'album n'en faisait pas état). Pas le style de la maison...

En somme, bien que cet album peut sembler déroutant à la première écoute, laissez-lui une chance, vous ne le regretterez pas.
Excellent !   18/20







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