Curve
Doppelgänger |
Label :
Anxious |
||||
Dès le premier single "Faît Accompli", puis cet album splendide, le groupe s'imposa comme une des curiosités parmi les shoegazers.
Le son est compact, brut, inflexible et chaotique, sorte de mix improbable entre guitares, dance et dark music. Impossible de s'extraire de cette lave en fusion de beat electro, de guitares à satiété, de pulsations tapageuses, de samples biscornus, de tempo shoegaze ultra-rapide... On ne retient rien des mélodies, pourtant on est stupéfait par leur quantité phénoménale. Car les titres sont malgré tout très maniérés et inouïs. Leur traitement est en fait tellement comprimé qu'on finit confus. On reconnaît bien là la patte de Flood et Alan Moulder, psychopathes géniaux de la production.
Et puis il y a également la voix délicieusement ténébreuse de Toni Halliday, digne héritière des sorcières gothiques Liz Fraser et Lisa Gerrard, qui apporte une touche envoûtante à ce fracas ardent de martèlements ronflants et tumultueux.
On sort de cette musique complètement déboussolé et anéanti, tant ce choc retentissant nous vrille les esprits. Pourtant on sait qu'on vient d'écouter un chef-d'oeuvre. Ce style complètement novateur au début des années 90 a inspiré par exemple des groupes comme Garbage ou Nine Inch Nails, ne laissant malheureusement à Curve qu'un maigre succès d'estime injustifié.
Le son est compact, brut, inflexible et chaotique, sorte de mix improbable entre guitares, dance et dark music. Impossible de s'extraire de cette lave en fusion de beat electro, de guitares à satiété, de pulsations tapageuses, de samples biscornus, de tempo shoegaze ultra-rapide... On ne retient rien des mélodies, pourtant on est stupéfait par leur quantité phénoménale. Car les titres sont malgré tout très maniérés et inouïs. Leur traitement est en fait tellement comprimé qu'on finit confus. On reconnaît bien là la patte de Flood et Alan Moulder, psychopathes géniaux de la production.
Et puis il y a également la voix délicieusement ténébreuse de Toni Halliday, digne héritière des sorcières gothiques Liz Fraser et Lisa Gerrard, qui apporte une touche envoûtante à ce fracas ardent de martèlements ronflants et tumultueux.
On sort de cette musique complètement déboussolé et anéanti, tant ce choc retentissant nous vrille les esprits. Pourtant on sait qu'on vient d'écouter un chef-d'oeuvre. Ce style complètement novateur au début des années 90 a inspiré par exemple des groupes comme Garbage ou Nine Inch Nails, ne laissant malheureusement à Curve qu'un maigre succès d'estime injustifié.
Parfait 17/20 | par Vic |
Posté le 04 décembre 2015 à 11 h 42 |
Il y a des albums comme ça qui auraient pu être géniaux, le genre de truc qui parle à tout vos sens et qui vous provoque un orgasme auditif ultime. Il en existe peu, et il est terriblement dommage que ce Doppelgänger se ramasse complètement et n'en fasse pas partie.
Curve avait quand même inventé un truc, et inutile de dire que Garbage leur a tout piqué, de la voix de Toni Halliday aux idées de production de Flood et d'Alan Moulder en passant par les tessitures de guitare proposées par Dean Garcia.
Dès le début, Doppelgänger s'offre à vous corps et âme, réalisant tout vos fantasmes: déferlante de guitares brouillées et mélodiques, tout en superposition subtile, rythmique indus et soignée, voix de braise et entrain pop ultime."Already Yours" contient tout ça : vous n'en revenez toujours pas que s'enchaîne "Horror Head" : une rêverie érotique pure, la luxure faite tendresse et inversement, ça vous fait l'amour avec le coeur. Les douces envolées vocales étouffées de Toni Halliday, les guitares et mélodie pleines de plénitude de Dean Garcia, tout ça, c'est de l'amour passionné incarné en musique. Puis vient "Wish You Dead", plus tenteur et empoisonné, avec ses basses généreuses, au goût de plaisir coupable...
Et malheureusement, après tant d'intensité charnelle, le désir retombe et l'intimité complice n'est pas au rendez-vous : il n' y a plus cette douce ivresse ou ce sentiment qui fait battre le coeur un peu plus vite...
Tout retombe juste après ces 3 premières chansons : "Doppelgänger" tente de rattraper les choses, en essayant de mélanger encore danger, sensualité et psychédélisme, mais rien n'y fait, la magie (noire) n'est plus, le charme rompu, le philtre consommé. L'album semble terriblement uniforme par la suite, ne connaît plus de sursauts.
On ne peut pas dire non plus que c'est mauvais, on est très loin de là,mais c'est tellement fusionnel au départ que l'on est forcément déçu par ce qui suit: la formule est bonne, le son travaillé, et on continue à se dire qu'il est dommage que Curve n'ait pas été reconnu à sa juste valeur, mais en inventant un univers unique, un son imparable et en le répétant à l'infini (même sur les albums suivants), on finit par se lasser, et il n'y a rien de plus frustrant que ces albums qui donnent tout dès le début et qui semblent inconsistants par la suite parce qu'ils ont atteint le septième ciel et déjà tout dit en moins d'un quart d'heure...
Curve avait quand même inventé un truc, et inutile de dire que Garbage leur a tout piqué, de la voix de Toni Halliday aux idées de production de Flood et d'Alan Moulder en passant par les tessitures de guitare proposées par Dean Garcia.
Dès le début, Doppelgänger s'offre à vous corps et âme, réalisant tout vos fantasmes: déferlante de guitares brouillées et mélodiques, tout en superposition subtile, rythmique indus et soignée, voix de braise et entrain pop ultime."Already Yours" contient tout ça : vous n'en revenez toujours pas que s'enchaîne "Horror Head" : une rêverie érotique pure, la luxure faite tendresse et inversement, ça vous fait l'amour avec le coeur. Les douces envolées vocales étouffées de Toni Halliday, les guitares et mélodie pleines de plénitude de Dean Garcia, tout ça, c'est de l'amour passionné incarné en musique. Puis vient "Wish You Dead", plus tenteur et empoisonné, avec ses basses généreuses, au goût de plaisir coupable...
Et malheureusement, après tant d'intensité charnelle, le désir retombe et l'intimité complice n'est pas au rendez-vous : il n' y a plus cette douce ivresse ou ce sentiment qui fait battre le coeur un peu plus vite...
Tout retombe juste après ces 3 premières chansons : "Doppelgänger" tente de rattraper les choses, en essayant de mélanger encore danger, sensualité et psychédélisme, mais rien n'y fait, la magie (noire) n'est plus, le charme rompu, le philtre consommé. L'album semble terriblement uniforme par la suite, ne connaît plus de sursauts.
On ne peut pas dire non plus que c'est mauvais, on est très loin de là,mais c'est tellement fusionnel au départ que l'on est forcément déçu par ce qui suit: la formule est bonne, le son travaillé, et on continue à se dire qu'il est dommage que Curve n'ait pas été reconnu à sa juste valeur, mais en inventant un univers unique, un son imparable et en le répétant à l'infini (même sur les albums suivants), on finit par se lasser, et il n'y a rien de plus frustrant que ces albums qui donnent tout dès le début et qui semblent inconsistants par la suite parce qu'ils ont atteint le septième ciel et déjà tout dit en moins d'un quart d'heure...
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