A Certain Ratio
To Each... |
Label :
Factory |
||||
Absolument culte !
Voilà un groupe sombre, tout en tension et... dansant.
Souffrant sans doute longtemps et injustement de l'ombre de Joy Division, A Certain Ratio se caractérise par sa rythmique, ses percus.
En fait, une rythmique jazz-funk mais comme glacée par le vent de la cold-wave, et parfois ralentie sous le poids d'une mélancolie tenue malgré tout à distance.
Déjà pour le premier album, To Each..., on pourrait parler de fusion si ce mot n'avait pris au cours des années une connotation désagréable. En effet, il y a ici des liens clairement assumés entre post-punk, jazz et même musique afro ("Winter Hill").
Singularité aussi à l'époque, la présence de cuivres tranche avec des voix tantôt éthérées, tantôt profondes.
A Manchester, A Certain Ratio a sans doute ouvert bien plus de voies que Joy Division...
Voilà un groupe sombre, tout en tension et... dansant.
Souffrant sans doute longtemps et injustement de l'ombre de Joy Division, A Certain Ratio se caractérise par sa rythmique, ses percus.
En fait, une rythmique jazz-funk mais comme glacée par le vent de la cold-wave, et parfois ralentie sous le poids d'une mélancolie tenue malgré tout à distance.
Déjà pour le premier album, To Each..., on pourrait parler de fusion si ce mot n'avait pris au cours des années une connotation désagréable. En effet, il y a ici des liens clairement assumés entre post-punk, jazz et même musique afro ("Winter Hill").
Singularité aussi à l'époque, la présence de cuivres tranche avec des voix tantôt éthérées, tantôt profondes.
A Manchester, A Certain Ratio a sans doute ouvert bien plus de voies que Joy Division...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Thibaut |
To Each... a bénéficié d'une réédition sur Soul Jazz Records en 2004, à l'instar de Sextet, The Graveyard And The Ballroom, Early ou B-Sides, Sessions And Rarities.
Posté le 30 octobre 2005 à 10 h 07 |
Quand j'entends qu'Interpol serait le nouveau Joy Division ... j'ai envie de foutre des baffes ! Et puis d'abord, sonner Joy Division ça s'entend comment ? Faire du rock pas pop ? Et la créativité monsieur !
A Certain Ratio n'en manque pas, de l'audace non plus. S'il est l'un des premiers signataires du label Factoy, sa démarche vis à vis de Joy Division n'est en aucun cas comparable à celle de The Essence (par rapport à The Cure). ACR a justement cherché à se démarqué de JD, mais c'est pas ma faute si Simon Topping habite lui aussi Manchester et qu'il a la voix de Curtis naturellement ! Ecoutes, tant c'est Ian qui a pompé Simon, alors ...
Bon du calme. To Each... est donc le second album du groupe, mais le 1er édité en vinyle. Martin Hannet en est le producteur & l'ingénieur du son et ça s'etend : reverb glauque à souhait !
"Felch" ouvre le bal sous un faux climat tranquille. Pendant les 30 premières secondes, ou pourrait croire au titre douverture du premier album des Bunnymen ... et puis patatra des trompettes résonnent !! Mais c'est quoi ce binz ?! Moi je veux mon solo de guitare saturé de merde maman !! Le son Joy Division mais en version funk, le pied ?! Ouais !! Bon, je dois avouer qu'au début ça fait drôle quand même, l'alchimie se dévoilant qu'au fil de l'écoute. ACR n'a pas cherché à faire du rock pour profiter du tremplin que représentait JD. Dès le début, ils ont voulu faire du funk, tout en n'étant pas de grand techniciens (excepté pour le batteur). Au final, ils ont obtenu leur propre funk, car c'est le décalage audacieux entre le style chaud (funk us) et un son froid (cold wave) qui crée l'alternative au début des années 80. Mieux, au fil du temps la ressemblance avec la voix de Ian Curtis s'estompe.
"Forced Laugh" est un bon exemple de la contrainte d'Hannet (il voulait en faire son joujou) et leur désir de liberté musicale. Le climat d'ensemble est angoissant, baignant dans la reverb, entrecoupé de passages plus musclés, oui d'envolées rhythmiques funky à grand renfort de trompettes sacrément perfides. Du beau travail !
"Back To The Start voit apparaître un chant féminin, mais pas n'importe quel chant. Element qui sera repris et amplifié sur Sextet, le prochain LP, c'est une voix quasi androgyne et limite lasse en contre chant. D'ailleurs, la fille parle plus qu'elle ne chante, ça c'est bon. Au même moment, la basse slap son chorus, la caisse claire est trafiquée de façon à sonner synthétique, un bruitage non identifié rajoute du barge à l'atmosphère, le motif à la trompette est comme une boucle insistante ... ça dure 8 minutes comme ça et ça le fait !
"The Fox" est un classique du groupe, la machine funk décalée au gros son cold wave. Déjà présente en démo sur la K7 The Graveyard & The Ballroom, on prend plaisir à entendre sa version finalisée.
"Loss" est le second morceau contenant la voix féminine désanchantée ; or cette fois-ci c'est le mec qui parle et la nana qui chante. Yo. Un mid tempo implaccable, une basse au flanger bien trempé, une guitare discrète mais pertinente dans son apport bruitiste, et toujours cette façon d'utiliser la trompette avec des notes lancinantes. Du funk froid, ça c'est la classe !
"Oceans" est un autre classique, qui marche très bien en live (cf. vidéo sur Early). C'est entraînant sans être gai. Le guitariste fait cette fois-ci les choeurs, aigus et avec beaucoup de reverb ce qui amplifie le malaise. C'est dans ce genre de morceau qui ont tout du tube (sans l'être) que l'on se rend compte de l'apport crucial de Donald Johnson, le batteur. C'est en effet lui le seul vrai technicien de la bande, il donne ainsi une base plus que confortable aux autres membres.
Le meilleur pour la fin ?! Bien sûr, ACR c'était des bons ! Bien que les 8 premiers titres étaient loin d'être nazes, ils nous ont réservé une bombe pour le titre final, avec un grand truc de 13 minutes nommé "Winter Hill". Climat sonore avant tout, psyché dans la répétition lancinante & hypnotique d'un même thème, mais personnel dans les sonorités. Il y a du NEU! dans cette guitare jouée en boucle, qui part et reviens sans cesse. Pourtant c'est un son saturé mais non joué à la rock'n'roll ! Finalement, c'est le morceau le moins funk du lot, et pourtant il joue à fond la carte des percussions : pas de basse ni de trompettes, les musciens s'étant tous mis aux percu. Ce qui pourrait sembler lassant ou kitsch s'avère être un vrai régal. Le morceau évolue, des nouvelles percussions apparaissent, c'est trippant. Le tout est haletant, pas de temps mort ni de breaks, ça coule ... ça peut même faire trip urbain dans l'idée du défilement mélancolique. Les sifflements glaçés annonçent déjà la fin ... le morceau parait trop court.
A Certain Ratio n'est pas une copie de Joy Division et encore moins un sous-groupe du fameux label Factory Records. Avec leur premier LP [To Each...] ils ont confirmé leur création d'un style hybride, frais, issu d'un mélange passioné de cold wave et du funk.
A Certain Ratio n'en manque pas, de l'audace non plus. S'il est l'un des premiers signataires du label Factoy, sa démarche vis à vis de Joy Division n'est en aucun cas comparable à celle de The Essence (par rapport à The Cure). ACR a justement cherché à se démarqué de JD, mais c'est pas ma faute si Simon Topping habite lui aussi Manchester et qu'il a la voix de Curtis naturellement ! Ecoutes, tant c'est Ian qui a pompé Simon, alors ...
Bon du calme. To Each... est donc le second album du groupe, mais le 1er édité en vinyle. Martin Hannet en est le producteur & l'ingénieur du son et ça s'etend : reverb glauque à souhait !
"Felch" ouvre le bal sous un faux climat tranquille. Pendant les 30 premières secondes, ou pourrait croire au titre douverture du premier album des Bunnymen ... et puis patatra des trompettes résonnent !! Mais c'est quoi ce binz ?! Moi je veux mon solo de guitare saturé de merde maman !! Le son Joy Division mais en version funk, le pied ?! Ouais !! Bon, je dois avouer qu'au début ça fait drôle quand même, l'alchimie se dévoilant qu'au fil de l'écoute. ACR n'a pas cherché à faire du rock pour profiter du tremplin que représentait JD. Dès le début, ils ont voulu faire du funk, tout en n'étant pas de grand techniciens (excepté pour le batteur). Au final, ils ont obtenu leur propre funk, car c'est le décalage audacieux entre le style chaud (funk us) et un son froid (cold wave) qui crée l'alternative au début des années 80. Mieux, au fil du temps la ressemblance avec la voix de Ian Curtis s'estompe.
"Forced Laugh" est un bon exemple de la contrainte d'Hannet (il voulait en faire son joujou) et leur désir de liberté musicale. Le climat d'ensemble est angoissant, baignant dans la reverb, entrecoupé de passages plus musclés, oui d'envolées rhythmiques funky à grand renfort de trompettes sacrément perfides. Du beau travail !
"Back To The Start voit apparaître un chant féminin, mais pas n'importe quel chant. Element qui sera repris et amplifié sur Sextet, le prochain LP, c'est une voix quasi androgyne et limite lasse en contre chant. D'ailleurs, la fille parle plus qu'elle ne chante, ça c'est bon. Au même moment, la basse slap son chorus, la caisse claire est trafiquée de façon à sonner synthétique, un bruitage non identifié rajoute du barge à l'atmosphère, le motif à la trompette est comme une boucle insistante ... ça dure 8 minutes comme ça et ça le fait !
"The Fox" est un classique du groupe, la machine funk décalée au gros son cold wave. Déjà présente en démo sur la K7 The Graveyard & The Ballroom, on prend plaisir à entendre sa version finalisée.
"Loss" est le second morceau contenant la voix féminine désanchantée ; or cette fois-ci c'est le mec qui parle et la nana qui chante. Yo. Un mid tempo implaccable, une basse au flanger bien trempé, une guitare discrète mais pertinente dans son apport bruitiste, et toujours cette façon d'utiliser la trompette avec des notes lancinantes. Du funk froid, ça c'est la classe !
"Oceans" est un autre classique, qui marche très bien en live (cf. vidéo sur Early). C'est entraînant sans être gai. Le guitariste fait cette fois-ci les choeurs, aigus et avec beaucoup de reverb ce qui amplifie le malaise. C'est dans ce genre de morceau qui ont tout du tube (sans l'être) que l'on se rend compte de l'apport crucial de Donald Johnson, le batteur. C'est en effet lui le seul vrai technicien de la bande, il donne ainsi une base plus que confortable aux autres membres.
Le meilleur pour la fin ?! Bien sûr, ACR c'était des bons ! Bien que les 8 premiers titres étaient loin d'être nazes, ils nous ont réservé une bombe pour le titre final, avec un grand truc de 13 minutes nommé "Winter Hill". Climat sonore avant tout, psyché dans la répétition lancinante & hypnotique d'un même thème, mais personnel dans les sonorités. Il y a du NEU! dans cette guitare jouée en boucle, qui part et reviens sans cesse. Pourtant c'est un son saturé mais non joué à la rock'n'roll ! Finalement, c'est le morceau le moins funk du lot, et pourtant il joue à fond la carte des percussions : pas de basse ni de trompettes, les musciens s'étant tous mis aux percu. Ce qui pourrait sembler lassant ou kitsch s'avère être un vrai régal. Le morceau évolue, des nouvelles percussions apparaissent, c'est trippant. Le tout est haletant, pas de temps mort ni de breaks, ça coule ... ça peut même faire trip urbain dans l'idée du défilement mélancolique. Les sifflements glaçés annonçent déjà la fin ... le morceau parait trop court.
A Certain Ratio n'est pas une copie de Joy Division et encore moins un sous-groupe du fameux label Factory Records. Avec leur premier LP [To Each...] ils ont confirmé leur création d'un style hybride, frais, issu d'un mélange passioné de cold wave et du funk.
Excellent ! 18/20
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