Young Marble Giants
Colossal Youth |
Label :
Rough Trade |
||||
Alison, Stuart et Philip vivent tous les trois dans une grande et belle maison. Mais quand il fait beau, ce qu'ils préfèrent est d'aller jouer dehors. Alison sort son grand cerf-volant bariolé et s'en va courir dans le jardin, tandis que Stuart et Philip, qui sont des garçons turbulents, partent faire du vélo ou jouent à la guerre dans les bois. Lorsqu'ils se retrouvent, ils organisent de grandes parties de cache-cache, dans les champs de maïs qui sont très pratiques avec leurs immenses épis, ou au cimetière dont les tombes offrent de nombreuses cachettes. Même si elle sait que Stuart et Philip s'arrangent toujours entre eux pour tricher, Alison ne leur en tient pas rigueur et se prête de bonne grâce au jeu.
Le problème, c'est quand il pleut.
Nos trois jeunes amis aimeraient bien rester dehors à s'amuser; mais pour cela il faudrait désobéir à ses parents, ce qu'en enfants bien élevés ils n'osent pas faire. Qu'à cela ne tienne, la maison est aussi un espace très riche en divertissements. Le jouet favori d'Alison est son petit mange-disque, avec lequel elle s'entraîne à chanter les génériques des dessins animés les plus à la mode chez les jeunes filles de son âge. Stuart, lui, est davantage bricoleur. Souvent, il monte au grenier fouiller dans les affaires entreposées ça et là, et redescend avec des objets très hétéroclites. Un fil de canne à pêche, un morceau de carton vaguement découpé, et le voilà qui invente un instrument très rigolo ! Philip, de son coté, est très fier du petit orgue électronique que sa marraine lui a offert à Noël, et appuie sur ses sept touches (aux couleurs de l'arc-en-ciel) avec la dignité d'un Mozart. Lorsqu'elle entend ses amis produire ce curieux brouillamini, Alison ne peut s'empêcher de sourire, délaisse son mange-disque et s'empresse de venir y mêler sa voix certes encore fluette, mais pleine de fraîcheur et de sucreries.
Et puis le Soleil, astre capricieux, finit par réapparaître.
Il était temps, Stuart et Philip commençaient à faire des bêtises. Tous, d'un commun accord, se ruent au dehors pour réitérer leurs inlassables jeux. L'espace d'un instant, leurs trois regards s'arrêtent sur un nuage qui semble peiner à mourir. Une même lueur mélancolique les unit alors, rappelant aux jeunes géants l'aspect un peu décalé, sinon déplacé, d'une attitude que leur âge irrémédiablement croissant tend à proscrire. Les deux garçons tentent d'oublier leur physionomie marbrée, Alison fait fi de ses premières ridules, et le monde est de nouveau leurre.
Le problème, c'est quand il pleut.
Nos trois jeunes amis aimeraient bien rester dehors à s'amuser; mais pour cela il faudrait désobéir à ses parents, ce qu'en enfants bien élevés ils n'osent pas faire. Qu'à cela ne tienne, la maison est aussi un espace très riche en divertissements. Le jouet favori d'Alison est son petit mange-disque, avec lequel elle s'entraîne à chanter les génériques des dessins animés les plus à la mode chez les jeunes filles de son âge. Stuart, lui, est davantage bricoleur. Souvent, il monte au grenier fouiller dans les affaires entreposées ça et là, et redescend avec des objets très hétéroclites. Un fil de canne à pêche, un morceau de carton vaguement découpé, et le voilà qui invente un instrument très rigolo ! Philip, de son coté, est très fier du petit orgue électronique que sa marraine lui a offert à Noël, et appuie sur ses sept touches (aux couleurs de l'arc-en-ciel) avec la dignité d'un Mozart. Lorsqu'elle entend ses amis produire ce curieux brouillamini, Alison ne peut s'empêcher de sourire, délaisse son mange-disque et s'empresse de venir y mêler sa voix certes encore fluette, mais pleine de fraîcheur et de sucreries.
Et puis le Soleil, astre capricieux, finit par réapparaître.
Il était temps, Stuart et Philip commençaient à faire des bêtises. Tous, d'un commun accord, se ruent au dehors pour réitérer leurs inlassables jeux. L'espace d'un instant, leurs trois regards s'arrêtent sur un nuage qui semble peiner à mourir. Une même lueur mélancolique les unit alors, rappelant aux jeunes géants l'aspect un peu décalé, sinon déplacé, d'une attitude que leur âge irrémédiablement croissant tend à proscrire. Les deux garçons tentent d'oublier leur physionomie marbrée, Alison fait fi de ses premières ridules, et le monde est de nouveau leurre.
Parfait 17/20 | par Bézu |
Posté le 08 août 2007 à 22 h 56 |
On a appris récemment la renaissance du cultissime trio gallois. Poussé certainement par le revival post-punk, Young Marble Giants rejoint donc le grand bal des reformations à la mode en ces années 2000. Espérons toutefois qu'ils n'aient pas la mauvaise idée d'entacher leur discographie d'un deuxième album. Leur seul et unique Colossal Youth faisant office de grand oeuvre indépassable.
Si les différentes rééditions ont ajouté moult bonus (la dernière en date quantifie pas moins de 3 CD), il faut rappeler que Colossal Youth ce n'est 'que' 15 morceaux. Des morceaux ne s'aventurant que très rarement au-delà des 3 minutes. Car ces chansons n'ont nullement besoin de plus de temps pour s'exprimer. Et ce, malgré leur extrême dépouillement. Une guitare rêche qui s'économise, une basse légèrement groovy et une boîte à rythme antédiluvienne suffisent la plupart du temps. Parfois vient se greffer un synthé mal fagotté.
Il n'en faut pas plus. Young Marble Giants c'est le rock que l'on désosse et équarrisse pour en tirer la substantifique moelle. Sans artifices, cette musique là devient intime. Au plus près de vous, les sentiments engendrés sont décuplés. On est angoissé avec "Searching Mr. Right", mélancolique avec "The Taxi", heureux avec "Eating Noddemix, désinvolte avec "Colossal Youth", etc... Preuve que le minimalisme même le plus austère est synonyme d'émotions. Une sobriété à l'image de la pochette où nos trois gallois se la jouent Beatles (cf. With The Beatles) mais qui ne cache pas une certaine fragilité. Symbolisée par la voix de petite fille d'Alison Statton. Une voix chétive mal assurée qui n'est pas sans rappeler celle de Moe Tucker.
Enregistré en quatre jours, Colossal Youth est un des monolithes noirs du post-punk. Un chef-d'oeuvre absolu. Son héritage est à chercher aussi bien du côté de Kurt Cobain que de Broadcast. Pourtant ce post-punk de chambre n'a jamais vraiment connu de descendance. Sa simplicité, sa pureté empêchent probablement quiconque de s'en approcher sans être accuser de plagiat. Une oeuvre unique donc, et qui le restera.
Si les différentes rééditions ont ajouté moult bonus (la dernière en date quantifie pas moins de 3 CD), il faut rappeler que Colossal Youth ce n'est 'que' 15 morceaux. Des morceaux ne s'aventurant que très rarement au-delà des 3 minutes. Car ces chansons n'ont nullement besoin de plus de temps pour s'exprimer. Et ce, malgré leur extrême dépouillement. Une guitare rêche qui s'économise, une basse légèrement groovy et une boîte à rythme antédiluvienne suffisent la plupart du temps. Parfois vient se greffer un synthé mal fagotté.
Il n'en faut pas plus. Young Marble Giants c'est le rock que l'on désosse et équarrisse pour en tirer la substantifique moelle. Sans artifices, cette musique là devient intime. Au plus près de vous, les sentiments engendrés sont décuplés. On est angoissé avec "Searching Mr. Right", mélancolique avec "The Taxi", heureux avec "Eating Noddemix, désinvolte avec "Colossal Youth", etc... Preuve que le minimalisme même le plus austère est synonyme d'émotions. Une sobriété à l'image de la pochette où nos trois gallois se la jouent Beatles (cf. With The Beatles) mais qui ne cache pas une certaine fragilité. Symbolisée par la voix de petite fille d'Alison Statton. Une voix chétive mal assurée qui n'est pas sans rappeler celle de Moe Tucker.
Enregistré en quatre jours, Colossal Youth est un des monolithes noirs du post-punk. Un chef-d'oeuvre absolu. Son héritage est à chercher aussi bien du côté de Kurt Cobain que de Broadcast. Pourtant ce post-punk de chambre n'a jamais vraiment connu de descendance. Sa simplicité, sa pureté empêchent probablement quiconque de s'en approcher sans être accuser de plagiat. Une oeuvre unique donc, et qui le restera.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 02 novembre 2009 à 19 h 29 |
Il est de ces disques qu'on pourrait qualifier de mythique, que personne ou presque dans votre entourage n'a écouté, et sur lesquels les critiques ne tarissent pas d'éloges. Des disques qui forcément peuvent nous intéresser lorsque nos artistes préférés l'ont en préférence. En l'occurence ici Kurt Cobain adorait Young Marble Giants. Ou encore Os Mutantes, mais ce n'est pas le sujet ici.
Colossal Youth est, vous l'aurez compris, un de ces disques mythiques. Unique album, excepté quelques EPs et singles d'un trio du début des années 80. Les plus jeunes, hmm non ça c'est pas sûr. Les néophytes tout de suite s'imaginent le pire : années 80, synthétiseur et boîte à rythme élémentaire, look pas possible. En fait ouais, c'est vrai le look était pas possible même si on ne peut pas vraiment parler d'esthétisme dans ce groupe. Ok synthétiseur et boîte à rythme, sommaire, mais non utilisé à outrance comme par la suite.
Car de l'outrance, il n'en est jamais question avec cette musique. Tout est disposé on pourrait dire au minimum. Une guitare, une basse, une voix. Un battement sur certains morceaux. Et pourtant de ce dépouillement ressort une richesse, le jeu en contrepoint de la guitare et de la basse, les mélodies qui restent dans la tête et qui vous obsèdent. Ce n'est pas un disque facile. J'ai moi-même retardé le moment de la première écoute par crainte de trop de références. Mais au final le plongeon vaut le coup. Totalement.
Colossal Youth est, vous l'aurez compris, un de ces disques mythiques. Unique album, excepté quelques EPs et singles d'un trio du début des années 80. Les plus jeunes, hmm non ça c'est pas sûr. Les néophytes tout de suite s'imaginent le pire : années 80, synthétiseur et boîte à rythme élémentaire, look pas possible. En fait ouais, c'est vrai le look était pas possible même si on ne peut pas vraiment parler d'esthétisme dans ce groupe. Ok synthétiseur et boîte à rythme, sommaire, mais non utilisé à outrance comme par la suite.
Car de l'outrance, il n'en est jamais question avec cette musique. Tout est disposé on pourrait dire au minimum. Une guitare, une basse, une voix. Un battement sur certains morceaux. Et pourtant de ce dépouillement ressort une richesse, le jeu en contrepoint de la guitare et de la basse, les mélodies qui restent dans la tête et qui vous obsèdent. Ce n'est pas un disque facile. J'ai moi-même retardé le moment de la première écoute par crainte de trop de références. Mais au final le plongeon vaut le coup. Totalement.
Excellent ! 18/20
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