Sigur Rós

Takk...

Takk...

 Label :     EMI 
 Sortie :    lundi 12 septembre 2005 
 Format :  Album / CD   

Sigur Ròs frappe à nouveau !
Pour avoir été présent à l'Olympia le 12 juillet dernier, je m'étais dit, à l'écoute des nouveaux morceaux joués ce soir-là, que le nouvel album serait fabuleux. Eh bien il l'est et égale tranquillement Agaetis Byrjun tout en se démarquant de celui-ci.

Ca commence avec une intro brumeuse, vaporeuse et annonciatrice de quelque chose de grand, de forcément grand ... Et là, "Glosôli" déboule, d'abord lent, puis s'étirant mollement, superbement, jusqu'à exploser dans un fracas de guitares, avec la voix larmoyante de Jonsi, absolument magnifique, derrière tout ça. Arrive ensuite "Hoppipolla" et son chant à plusieurs, avec des cordes venues d'ailleurs, mid-tempo, puis "Meo Bloonasir", court, basé sur une batterie en roulements et une voix se contentant d'un 'Ou-ou-ou-ou' complètement obsédant, ce titre me rappelant ce qu'a pu faire My Bloody Valentine à son époque.
On est à peine remis de cela qu'arrive "Sé Lest", serein, tranquille, magnifique de pureté, avec une fois de plus des cordes célestes, puis "Saeglopur", introduit par la voix de Jonsi et les xilophones, et qui explose avec une batterie fracassante, les cordes et la guitare à l'unisson, avec cette voix, cette voix ... pour finalement retomber et finir doucement, doucement.
C'est ensuite "Milano" qui nous est offert et là c'est le coup de grâce, ce titre s'envolant vers les sommets, retombant, s'envolant à nouveau, mené par une batterie encore une fois agitée, magistrale, et des xilophones qui auront rarement été utilisés d'aussi belle façon. A ce "Milano" succède un "Gong" qu'annoncent en premier lieu les cordes, quelques notes de guitares splendides et des cordes légèrement menaçantes, la voix de Jonsi apparaissant ensuite pour accentuer encore, si cela était possible, la beauté de ce morceau.
On a ensuite droit à un titre lent, façon (), ou le quatuor de cordes fait des merveilles, pour enchainer sur un "Svo Hljott" d'abord tranquille puis laissant les instruments s'entremêler dans une harmonieuse saturation magnifiée par les roulements de batterie qui finalement, s'arrêtent pour laisser le morceau finir sereinement. L'album s'achève avec la voix couplée au piano, sur un "Heysatan" mélancolique et poignant, posé, superbe, enchanteur.

Ces Islandais sont grands et leur album, le plus beau des rêves mis en musique. Exceptionnel !


Exceptionnel ! !   19/20
par Thurstonwill


 Moyenne 12.00/20 

Proposez votre chronique !



Posté le 26 septembre 2005 à 14 h 17

Ces gars sont des gros branleurs ... Oh que oui ! Annoncée dès 2003, la sortie de l'album "Takk ..." est en quelque sorte un des évènements musicaux (ou pas) de la rentrée ... 2005

Je cite: "Aujourd'hui, on irait bien conseiller aux vendeurs de grandes surfaces d'utiliser "Takk ...", le quatrième album des Islandais de Sigur Rós, comme appât pour refourguer des micro chaînes à clapet ou les tout nouveaux lecteurs MP3. Déjà parce que nos samedis après-midi à forte teneur consumériste se passerait au son d'un groupe essentiel plutôt qu'à celui du dernier tube Star Ac' ; mais surtout parce que Takk est effectivement une pure merveille sonique, un truc à rendre cinglé les amateurs de nappes de guitares en fusion comme les fans d'ambiant halluciné.", peut-on lire dans un magazine culturel bien connu (et apprécié) de nos services ...
Et j'ai envie de dire : "Heureusement que Sigur Ros est là pour mettre en musique la face émergée de l'iceberg ..."
Ce qui (me) révolte, c'est que la musique du groupe n'est qu'une succession de clichés 'post-rock' (le batteur qui tape sur des caisses de temps à autres après de longs moments de construction de tension ...), 'nappes atmosphériques' (le clavier et la basse toutes réverbérations dehors ...), la pop (les chansons sont de jolies histoires chantées par une voix geignarde et grandiloquente à souhait, censées chanter les louanges des forces naturelles, la seule influence du groupe, selon leurs propres dires), 'néo-classique' (la place du silence dans leur musique, ici synonyme de vide), 'nappes de guitares en fusion' (un archet frotté sur une corde ...), 'lightshow de ouf' en live, etc ... Bref, un condensé de tout ce qui est développé ailleurs (car attention, le groupe a une culture musicale à faire valoir, cf. leur site web), destiné à la communion de masse autour d'une musique qui ne laisse personne sur le carreau.
On peut au moins avouer qu'il savent manier la hype (2004 année de l'Islande, louanges de Björk, première partie de Radiohead, etc ...) et les nouveaux modes de communication avec classe, étant donné la place qui leur est faite dans la presse et aussi le fait que j'ai réussi à me pencher (et apprécier, cf. ma chronique honteuse de "Agaetis Byrjun" que je regrette amèrement ...) sur leurs albums sans connaître les quelques influences évidentes de leur musique (là, ça change tout...). Et c'est ça qui énerve aussi : ces mecs connaissent Radiohead, apprécient Godspeed, font référence à Talk Talk, incorporent des éléments jazzy (enfin, plutôt Whitney Houston sur "Saeglopur" et aussi dans le fait qu'ils se font applaudir qu'après les solos de batterie comme dans tout concert 'jazz puriste' qui se respecte) à leur musique, se tapent des trips classique minimaliste (-les silences-), et ne font que singer ces références-là avec grandiloquence et condescendance : "Nous sommes honnêtes et sincères ce qui est, je pense, inhabituel. Sigur Rós est un truc très naturel, nous allons à un endroit ensemble. Nous commençons à jouer et tout vient de là. Nous voulons ouvrir l'esprit des gens, nous aimerions changer le business de la musique, changer la manière dont les gens écoutent de la musique, alors ils pourraient enfin écouter par eux-mêmes.", ai-je pu lire dans une interview ... Si j'ai bien compris, vous êtes les Robins des Bois des temps modernes surgis cette fois de la piscine d'Alafoss dans le trou du cul de l'Islande (la hype autour de Sherwood a cessé au XVIème siècle quand on s'est rendu compte que les Vikings scandinaves, de par leur rousseur, étaient plus crédibles dans le rôle du renard ; mais est-il nécessaire de le rappeler à ce stade de la compétition ...).
Ce genre d'attitude moraliste m'a éloigné (à regret, me dis-je avec le recul) du hip-hop quand j'étais à fond dedans, et m'a dégoûté d'écouter de la musique pendant plus d'un an, voilà pourquoi j'ai la dent dure envers ce groupe que j'ai apprécié à une époque où je n'avais aucune connaissance de base sur les différents genres appelés à leur processus de création musicale, d'autant que cacher ses sentiments derrière une épaisse couche de réverb', du cognage de fûts, et un archet de cello usé jusqu'à la corde, ce n'est pas très naturel et pas très sincère, contrairement aux groupes suscités qui ont accepté leurs faiblesses et les ont fait transparaître dans leur musique avec une humanité bouleversante ...

Voici quelques réflexions sur "Takk ...", promis, mes prochaines (comme nombre de mes précédentes) chroniques seront destinées à parler de disques et lives que j'aime, remâcher son dégoût n'étant pas le meilleur moyen de partage et d'échange sur un webzine de musique indépendante.

Bref "Takk", ça veut dire "Merci" en islandais ... J'insiste.
Exécrable ! !   1/20



Posté le 08 octobre 2005 à 16 h 40

J'avais découvert Sigur Ros à la sortie de leur premier album, et je n'ai jamais aimé leur musique. Si je le posséde aujourd'hui c'est qu'on me l'a offert, je m'en serai bien passé. Vive le cadeau empoisonné.

Comment dire ? Leur musique m'ennuie, c'est plat ,c'est trop long, ca ressemble à rien c'est du brouillon. Certains y voient un coup de génie, j'y vois plutôt une grosse supercherie.
Ce n'est même pas le fait qu'ils utilisent un langue qui m'est inconnu, c'est leur musique. C'est prétentieux, ca ne décolle jamais, et il n'y a pas un titre qui sauve l'affaire.
Pour être simple ils en font des tonnes, ca devient grandiloquent et au final ca sonne creux. Je n'arrive même pas a retenir la moindre mélodie. Bref si Bjork nous a fait venir des bizarreries made in Island, Sigur Ros c'est de la musique à oublier made in Island.

Immonde tout simplement
2/20 et je note large. (La pochette est quand même jolie, çà vaut quelques points)
Immonde !   2/20



Posté le 18 février 2006 à 01 h 37

Les infatigables islandais de Sigur Rós nous reviennent avec Takk..., et avec eux le retour de leur univers envoûtant, majestueux tutoyant les nuages, se fondant dans les cieux. Toujours aussi mélodieuses, les compositions symphoniques de Sigur Rós nous tendents leurs bras pour nous y blottir et nous transporter dans le miraculeux pays des songes.

Les chants florissants apportent joie et réconfort, et ne nous donnent qu'une seule envie : comprendre l'islandais. Takk en islandais veut dire ‘merci'; pour le coup c'est nous qui disons merci...
Très bon   16/20



Posté le 21 février 2006 à 13 h 06

Un disque magnifique, digne successeur des précédents albums. Ils savent se renouveler, faisant évoluer ce son et cette voix si caractéristiques.
Sigur Ros retourne vers une pop plus accessible sans renier son passé, nous offrant une fois de plus une musique venue d'ailleurs.
Un groupe à voir sur scène (accompagné par les violonistes d'Amina) et à écouter au casque tant l'émotion perdure au fil des écoutes.
Takk veut dire merci, alors remercions-les !
Excellent !   18/20



Posté le 20 octobre 2006 à 12 h 37

Aïe... comment attribuer une note à une oeuvre pareille !

Evidemment je pourrais m'amuser à décortiquer l'intérêt de chacun des titres de l'album et cela en évoquant les différentes structures musicales qui ont provoqué en moi certaines émotions.

Non, ce serait un peu trop réducteur car un album pareil ne mérite pas une chronique classique et on peut difficilement se contenter de trier les bonnes chansons des moins inspirées car ce serait (presque) un sacrilège.

Alors voilà, certains vous dirons qu'il s'agit là d'une galette qui s'écoute à l'horizontale avec un casque sur les oreilles, peut-être mais à condition d'avoir besoin de beaucoup de repos alors! Personnellement, je l'ai apprécié à sa juste valeur sur l'autoroute Brive-Clermont Ferrand durant une fin de matinée d'hiver. Le soleil qui se reflète sur les plaques de neige, quelques montagnes au loin... et cette musique, ces voix qui s'entremêlent... véritable appel à l'évasion. Un album qui fait penser à du Radiohead (expérimental depuis Kid A) mais en moins prise de tête car moins étouffant que les derniers efforts de nos petits Anglais dépressifs (j'ai encore Amnesiac en travers de la gorge!)...

Pas facile d'apprécier l'énergie si fragile que dégage Takk... car son écoute nécessite certaines conditions: Il faut être zen, avoir le temps et surtout savoir profiter du moment présent... et attendre les 1° froids de l'automne aussi ! ça tombe bien nous y voilà (d'où l'idée de cette chronique).

Ah oui... une note... voyons voyons... bon je vais me calmer car on n'est pas à l'Ecole Des Fans non plus! (les plus jeunes feront une recherche internet pour savoir de quoi je parle).
Très bon   16/20







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