Ministry
Psalm 69 |
Label :
Sire |
||||
Cet album est un festival de férocité indus et de guitares puissantes. Le rythme y est lourd, oppressant ou très rapide, comme sur le fameux "Hero" ou encore "Jesus Built My Hotrod" et les vocaux d'Al Jourgensen déchainés, hurlés, surpuissants.
"N.W.O." mid-tempo et gorgé de grattes balançant un riff métal sur une batterie technoïde et puissamment répétitive, ouvre le bal avec fracas, suivi d'un "Just One Fix" tout aussi puissant. "TV II" rappelle Atari Teenage Riot, suivi des deux titres cités au début, puis d'un "Scarecrow" lourd à souhait sur lequel Al chante de façon sinistre et sépulcrale.
"Psalm 69" est elle aussi pesante, mais le riff puissant apporte un certain groove à ce titre, auquel succède "Corrosion", morceau basé sur un rythme techno rapide et des vocaux décharnés.
Et le disque s'achève sur un morceau court, bruitiste, agrémenté de vocaux samplés.
Méchamment indus et plus que réussi.
"N.W.O." mid-tempo et gorgé de grattes balançant un riff métal sur une batterie technoïde et puissamment répétitive, ouvre le bal avec fracas, suivi d'un "Just One Fix" tout aussi puissant. "TV II" rappelle Atari Teenage Riot, suivi des deux titres cités au début, puis d'un "Scarecrow" lourd à souhait sur lequel Al chante de façon sinistre et sépulcrale.
"Psalm 69" est elle aussi pesante, mais le riff puissant apporte un certain groove à ce titre, auquel succède "Corrosion", morceau basé sur un rythme techno rapide et des vocaux décharnés.
Et le disque s'achève sur un morceau court, bruitiste, agrémenté de vocaux samplés.
Méchamment indus et plus que réussi.
Parfait 17/20 | par Thurstonwill |
Posté le 28 mars 2007 à 19 h 50 |
1992, en pleine ascension artistique après le fulgurant The Mind Is A Terrible Thing To Taste, Ministry signe la B.O. parfaite de la révolution et de la fin de la civilisation moderne. En pleines effluves d'héroïne, Al Jourgensen et Paul Barker ont la révélation de la fin du monde. Ils couchent tout cela sur un disque au nom aussi biblique que décadent : Psalm 69.
The Mind Is A Terrible Thing To Taste avait poussé le concept du cocktail rock-metal-indus dans ses derniers retranchements. Ce nouveau breuvage se voit attribuer des ingrédients supplémentaires : une énergie et une fougue punk ("Hero", "Corrosion" ou "Jesus Built My Hotrod"), des samples encore plus barbares, des vocaux apocalyptiques... Tout ça pour nous peindre des tableaux représentants les perversions et déviances ultimes de notre civilisation moribonde : violence, drogues, télé, religions...
Ces éléments décadents sont donc passés à la moulinette Ministry. Une ode aux junkies irrécupérables ("Just One Fix"), un pamphlet anticonsumériste déguisé en glorification automobile ("Jesus Built My Hotrod"), un mode d'emploi pour le grand soir ("N.W.O." soit New World Order), une attaque en règle contre la pire des inventions de manipulation des foules ("TV II"), un saccage des ordres sacrés sous fond d'opéra Wagnérien et de discours évangéliste ("Psalm 69")...
Tels des sociologues, Ministry analyse notre société (car celle des Etats-Unis est aussi la notre). Sauf qu'ici, le groupe ne prend pas de gants et il déstructure plus qu'il n'analyse. Les musiciens tirent à boulets rouges, de manière désinvolte et très violente sur cet "American Way Of Life" qui les dégoûte. Leur statut de punks-junkies-engagés les ayant mis au banc de cette société, ils n'ont plus rien à perdre.
Ministry utilise donc tous les outils qu'ils ont à disposition et qu'ils avaient su si bien arranger dans leur album précédent. Des samples étourdissants retentissent tout au long de l'album. Des cris (humains ou animaliers), des explosions, des sirènes... Le décor est posé. Là-dessus des rythmes endiablés viennent soutenir des guitares au son métallique et acéré. Pour achever la pièce montée, Al Jourgensen, tel un prédicateur cinglé, place sa voix trafiquée et déclame ses textes acides et engagés. Ce mélange détonnant forme une musique anarchiste et ultime, un véritable cocktail molotov.
Cet album ne résonnera pas que dans les sphères des auditeurs ciblés par cette musique. En effet, depuis, le groupe apparaît sur la liste noire des agences sécuritaires américaines. Leurs vies seront d'ailleurs régulièrement piétinées par des perquisitions, des fouilles, des arrestations... Le gouvernement américain croyant trouver là une secte apocalyptique armée et révolutionnaire.
Côté artistique, aucun album n'a depuis pu effleurer l'impact de ce brûlot déglingué. Ultime déflagration libertaire de deux individus complètement à la masse.
The Mind Is A Terrible Thing To Taste avait poussé le concept du cocktail rock-metal-indus dans ses derniers retranchements. Ce nouveau breuvage se voit attribuer des ingrédients supplémentaires : une énergie et une fougue punk ("Hero", "Corrosion" ou "Jesus Built My Hotrod"), des samples encore plus barbares, des vocaux apocalyptiques... Tout ça pour nous peindre des tableaux représentants les perversions et déviances ultimes de notre civilisation moribonde : violence, drogues, télé, religions...
Ces éléments décadents sont donc passés à la moulinette Ministry. Une ode aux junkies irrécupérables ("Just One Fix"), un pamphlet anticonsumériste déguisé en glorification automobile ("Jesus Built My Hotrod"), un mode d'emploi pour le grand soir ("N.W.O." soit New World Order), une attaque en règle contre la pire des inventions de manipulation des foules ("TV II"), un saccage des ordres sacrés sous fond d'opéra Wagnérien et de discours évangéliste ("Psalm 69")...
Tels des sociologues, Ministry analyse notre société (car celle des Etats-Unis est aussi la notre). Sauf qu'ici, le groupe ne prend pas de gants et il déstructure plus qu'il n'analyse. Les musiciens tirent à boulets rouges, de manière désinvolte et très violente sur cet "American Way Of Life" qui les dégoûte. Leur statut de punks-junkies-engagés les ayant mis au banc de cette société, ils n'ont plus rien à perdre.
Ministry utilise donc tous les outils qu'ils ont à disposition et qu'ils avaient su si bien arranger dans leur album précédent. Des samples étourdissants retentissent tout au long de l'album. Des cris (humains ou animaliers), des explosions, des sirènes... Le décor est posé. Là-dessus des rythmes endiablés viennent soutenir des guitares au son métallique et acéré. Pour achever la pièce montée, Al Jourgensen, tel un prédicateur cinglé, place sa voix trafiquée et déclame ses textes acides et engagés. Ce mélange détonnant forme une musique anarchiste et ultime, un véritable cocktail molotov.
Cet album ne résonnera pas que dans les sphères des auditeurs ciblés par cette musique. En effet, depuis, le groupe apparaît sur la liste noire des agences sécuritaires américaines. Leurs vies seront d'ailleurs régulièrement piétinées par des perquisitions, des fouilles, des arrestations... Le gouvernement américain croyant trouver là une secte apocalyptique armée et révolutionnaire.
Côté artistique, aucun album n'a depuis pu effleurer l'impact de ce brûlot déglingué. Ultime déflagration libertaire de deux individus complètement à la masse.
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