Delaney

Ce premier album de Delaney est incontestablement marqué par l'intimisme émanant de sa créatrice. Souvent fondée sur des riffs de guitares joués presque timidement, chacune des douze chansons que nous présente Delaney expose le caractère gracieux de la chanteuse. En effet, la Parisienne parvient quelques fois à se montrer touchante et réussit vraiment à séduire l'auditeur. De cette manière "Mes Sourires Par Intérim" nous dévoile une Christelle Delaney émouvante, tout comme "La Nuit On A Toujours Tort", brillant de simplicité et d'honnêteté, et véritable moment fort de cet album avec "A Salamanque", titre qui dépouillé qui parvient, avec un riff répété inlassablement, un tambourin et des voix entrecroisées, à créer une ambiance complètement envoûtante et dévoilant une nouvelle fois la sincérité désarmante de Delaney.
Malheureusement, cette musique souvent intimiste ne parvient pas toujours à provoquer ce même enchantement; l'émotion que la Française tente de dégager ne semble pas parvenir à procurer les effets escomptés. Alors l'ennui pointe parfois le bout de son nez. Difficile de montrer autant d'euphorie lors de l'écoute de certains titres où la chanteuse semble "passer à côté" notamment lors de l'électrique "Comme Aux Alentours" à la recette un peu trop convenue ou lors de ce "Il Ne Faut Pas D'Usage Se Servir Des Sauvages" qui se révèle plus ennuyeux que captivant tout le long de ces nappes de claviers.

Loin de s'avérer terne, ce tout premier album éponyme de Delaney se révèle être relativement inégal; capable de nous dévoiler de superbes instants... suivis par d'autres moins alléchants.
A ce jour, il n'y pas eu de suite à cet effort, dommage, car cet opus réserve tout de même de belles surprises.