Close Lobsters

Comptant sur les moyens du bord, Close Lobsters arrivera à se dépatouiller et à livrer de pures merveilles de pop tapageuse, entraînante et légèrement salissante aussi.
Fourmillant d'arpèges géniaux, emmené par une basse inouïe qui supporte à elle seule toute la dynamique des morceaux, les titres de ce groupe écossais sont étonnants. Délicieux, vibrants, ils émerveillent par leur efficacité universelle. Accrocheur dans l'esprit, le groupe n'en oublie pas moins ses fondamentaux punk : simplification et tapage. Bien que regorgeant d'harmonies vocales savoureuses, de mélodies à tomber par terre dans la plus grande tradition anglaise de cette époque (des Smiths à The Wedding Present), le groupe aime bien se vautrer quelquefois dans le laisser-aller : saturations, obédience pour le strict minimum, urgence.
La synthèse (entre aperçue sur leur single paru dans la compilation C86 du magazine NME) est phénoménale : jamais autant de trésors et de joyaux pop n'avaient été taillées à partir de telles souillures. Apparemment malpropres et chenapans (ce qu'ils sont sans doute), comme la plupart des groupes C86 comme The Servants, Mighty Mighty, The Wolfounds ou Mc Carthy, les membres du gang des frères Burnett sont en réalité des esthètes, plus portés par la beauté authentique que par la bestialité brouillonne.
Ces petites étincelles épatent et il est impossible d'en détourner le regard.