Morphine

Cure For Pain

Cure For Pain

 Label :     Rykodisc 
 Sortie :    mercredi 01 septembre 1993 
 Format :  Album / CD  K7 Audio   

Deuxième album du trio de Boston après un premier essai détonnant en 1992 nommé Good, Cure For Pain marque l'entrée dans le trio du batteur Billy Conway en lieu et place de Jerome Deupree qui avait officié sur Good. Cette nouvelle collaboration donnera les deux meilleurs albums de trio peu orthodoxe basse-sax-batterie, avant un essoufflement légitime débuté sur Like Swimming (1997), le genre ayant peut-être atteint ses limites intrinsèques.

Il est vrai que l'originalité du 'son Morphine' est la première qualité de Cure For Pain. Du jamais entendu : très puissant, notamment dans les graves, avec un Dana Colley s'amusant à chercher des notes insoupçonnés avec son sax baryton sur des rythmiques blues-rock suivant les mélodies aériennes initiées par la basse fretless à 2 cordes de Mark Sandman. Quand on y ajoute des mélodies vocales toutes naturelles, presque entêtantes, presque évidentes, et pourtant belles à en croquer, on obtient le disque majeur de Morphine : ce Cure For Pain donc.

Deux excellents singles en sont sorti, bien choisis, notamment "Candy", sublime ballade bluesy-pop, avec un riff de sax très efficace, et "Daisy". On retiendra également les excellents "Buena", "I'm Free Now" et surtout le magnifique "Sheila".

En résumé, Cure For Pain est, sinon le disque le plus intéressant de Morphine, la meilleure porte d'entrée dans leur univers atypique. Plus accessible, plus beau, plus 'pop' que Yes, il devrait vous inviter à un long voyage en leur compagnie.


Excellent !   18/20
par Sinoc


 Moyenne 18.50/20 

Proposez votre chronique !



Posté le 06 août 2013 à 16 h 53

Trio géniale, formation atypique, emmenée par Mark Sandman à la voix chaude et la basse "bottleneckée", ainsi que Dana Colley au saxophone, et de Jerome Deupree à la batterie, Morphine est une synthèse excellemment bien réussie de blues, de jazz, et de rock. Une combinaison magique qui viendra à se dissoudre en 1999, Sandman s'écroulant en plein concert. Le cœur du bonhomme a lâché. Encore un bon qui tire sa révérence. Après l'album Good en 1992, ils remettent le couvert avec leur recette. Plus abouti encore. Tout en subtilité, l'introduction de "Dawna", juste quelques notes de saxo, lentes et profondes, nous emportent vers les cimes. 40 minutes d'élégance, de frémissantes rythmiques, et de sensuelles sonorités jazzy.
Après l'intro, "Buena" donne la cadence : ligne de basse entêtante, va et vient mélodique du saxophoniste, et martelage impeccable du batteur. La voix rauque et désabusée de Sandman ne peut qu'emporter les doutes des plus sceptiques. "I'm Free Now", chanson lancinante, mais qui vient malheureusement casser le rythme. Celui-ci revient avec "All Wrong". Fougueux et résolu coup de rein contre des hanches féminines, cette chanson reste "Sexy as hell" ! : "And when she laughs I travel back in time, Something flips the switch ; And I collapse inside, It's all wrong, all wrong..." Le solo "waha" du saxo est mémorable.
Mais à nouveau, bémol avec "Candy". Inégal, comparé au morceau qui le précède. Dommage. Les camarades se rattrapent frénétiquement avec "Head With Wings". Grisante mélopée, un peu free, toujours sexy. Retour au calme avec la douce et reposante "In Spite Of Me". Arrive en trombe le titre "Thursday". Ils n'en finissent plus, ils en remettent une petite dose, au cas où ça n'aurait pas été clair. Manifeste de l'amant hebdomadaire, cette chanson est une incitation à briser les couples, et souiller les contrats de mariage : "We should have kept it every thursday, thursday, thursday in the afternoon ; For a couple of beers and a game of pool ; She was pretty good too..." Après ça, on ne peut en douter... Arrive la chanson éponyme, "Cure For Pain". Effluves médicamenteuses saturées de nicotine, doux parfum de malaise.
La cadence de "Mary Won't You Call My Name" nous fait oublier l'épisode junkie. "Let's Take A Trip Together" et "Sheila", marquées de la même touche érotique et envoûtante viendront conclure le tout, avant le point final et entièrement instrumental "Mile's Davies Funeral", hommage au maître disparu deux ans plus tôt.
Parfois inégal, mais au demeurant, subtil, original, maîtrisé et désenchanté, cet album de Morphine, tout comme les autres productions du groupe, est un brûlant mélange, à ne pas savourer seul...
Exceptionnel ! !   19/20







Recherche avancée
En ligne
594 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
En concert, tu n'aimes pas :