TV On The Radio
Return To Cookie Mountain |
Label :
4AD |
||||
Le nouvel album des new-yorkais de Tv On The Radio, Return To Cookie Mountain s'ouvre sur un rythme électronique à la fois martial et déconstruit, celle de "I Was A Lover", sur laquelle viennent s'ajouter le bruit blanc des guitares de David Sitek, héritées des grandes heures du shoegazing anglais (On pense souvent à Loveless), des cuivres répétitifs tout du long du morceau, et les deux voix de Tunde Adebimpe et Kyp Malone, s'entremêlant encore étrangement bien.
Suit alors Hours, première aventure aux accents quasiment psychédéliques (sous le prisme TVOTR), avec inversions de bandes, et toujours ces voix, celle d'Adebimpe d'abord, chaude et réconfortante, et qui s'avère être de la trempe de n'importe quel grand bluesman, pour preuve n'importe laquelle de ses performances scéniques, ce chanteur est habité du début à la fin du concert, on en voit ses yeux qui tournent au laiteux, c'est une transe. Personne ne s'y trompe d'ailleurs avec les titres "Let The Devil In" et "Blues From Down Here". Et enfin celle de Kyp Malone, coiffure afro et Les Paul en bandoulière, et sa voix chevrotante, qui hésite encore à nous enjoliver ou nous terroriser, c'est la voix d'un angelot tremblant dont on ne sait d'où il est arrivé. Tv On The Radio, c'est une nouvelle vague, mais avec une eau brûlante et dont on ne voit pas le fond. "Province" confirme, tout comme "Dirty Little Whirdwind", cet album est déjà sans âge, et le choix des sonorités organiques (bien que souvent électroniques) feront qu'il ne prendra jamais une ride.
"Wolf Like Me", sûrement l'un des morceaux les plus réussis (encore qu'il va être difficile de les départager), il y a plus qu'une unité dans ce groupe, c'est une "union sacrée visant l'éternité" (un peu pompeux mais tellement vrai...) et "Wolf Like Me" l'a atteint, et toujours cette fureur des guitares... le bruit du ciel. Celui qu'on a entrevu sur The Texas Jerusalem Crossroads des géniaux Lift To Experience, ou sur le mythique Psychocandy... Return To Cookie Mountain est largement de cette trempe, et il noie d'un seul coup toute la production pop rock du moment...
Rarement un groupe n'aura réussi à se créer un son propre à lui à ce point de perfection, Tv On The Radio ne souffre jusqu'à présent d'aucuns maux, leurs compositions deviennent plus ambitieuses que sur Desperate Youth, Blood Thirsty Babes sans perdre une once d'intégrité artistique, car c'est bien d'art qu'il s'agit.
Suit alors Hours, première aventure aux accents quasiment psychédéliques (sous le prisme TVOTR), avec inversions de bandes, et toujours ces voix, celle d'Adebimpe d'abord, chaude et réconfortante, et qui s'avère être de la trempe de n'importe quel grand bluesman, pour preuve n'importe laquelle de ses performances scéniques, ce chanteur est habité du début à la fin du concert, on en voit ses yeux qui tournent au laiteux, c'est une transe. Personne ne s'y trompe d'ailleurs avec les titres "Let The Devil In" et "Blues From Down Here". Et enfin celle de Kyp Malone, coiffure afro et Les Paul en bandoulière, et sa voix chevrotante, qui hésite encore à nous enjoliver ou nous terroriser, c'est la voix d'un angelot tremblant dont on ne sait d'où il est arrivé. Tv On The Radio, c'est une nouvelle vague, mais avec une eau brûlante et dont on ne voit pas le fond. "Province" confirme, tout comme "Dirty Little Whirdwind", cet album est déjà sans âge, et le choix des sonorités organiques (bien que souvent électroniques) feront qu'il ne prendra jamais une ride.
"Wolf Like Me", sûrement l'un des morceaux les plus réussis (encore qu'il va être difficile de les départager), il y a plus qu'une unité dans ce groupe, c'est une "union sacrée visant l'éternité" (un peu pompeux mais tellement vrai...) et "Wolf Like Me" l'a atteint, et toujours cette fureur des guitares... le bruit du ciel. Celui qu'on a entrevu sur The Texas Jerusalem Crossroads des géniaux Lift To Experience, ou sur le mythique Psychocandy... Return To Cookie Mountain est largement de cette trempe, et il noie d'un seul coup toute la production pop rock du moment...
Rarement un groupe n'aura réussi à se créer un son propre à lui à ce point de perfection, Tv On The Radio ne souffre jusqu'à présent d'aucuns maux, leurs compositions deviennent plus ambitieuses que sur Desperate Youth, Blood Thirsty Babes sans perdre une once d'intégrité artistique, car c'est bien d'art qu'il s'agit.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Cyprien |
Posté le 17 novembre 2008 à 09 h 57 |
Mais qu'ont ils de si génial ce trio brooklynois ? C'est la question que je me suis posée en étant submergé bien malgré moi par la hype qui les entoure depuis quelques années, façon bouclier papal.
Tout le monde s'accorde à le dire, ces Gens là sont touchés par la Grâce, et ce depuis leur premier album sorti en 2003, Desperate Youth, Blood Thirsty Babes. Pourtant, pour les avoir découvert à cette époque, je n'avais pour ainsi dire été marqué que par leur son. Ce qui n'est déjà pas si mal, vous me direz ! Oui, mais derrière ce son si particulier, aussi bien ancré dans les années 80 (façon shoegazing pop, voyez) que dans le gospel (harmonies vocales fouillées, chants a capella fréquents), pas grand chose à signaler; un ennui poli se distillant au gré de compositions pas toujours inspirées mélodiquement: beaucoup de redondances et autres fausses bonnes idées trop fréquentes. Restaient quelques morceaux vraiment percutants qui laissaient espérer un avenir somme toute assez radieux...
Pour être franc, à la sortie de ce Return To Cookie Mountain, je n'avais pas approfondi le sujet, la faute à une écoute distraite peu convaincante... Il faut dire qu'en me replongeant dans l'oeuvre des Maîtres récemment, je me suis retrouvé face à un nouvel Objet Musical Non Identifié, véritable Foir' Fouille rock'n roll, touchant à tout et à n'importe quoi: pop, électro, shoegaze une nouvelle fois, mais aussi world music et psychédélisme. Ouf ! Les TV On The Radio ne s'apprivoisent pas aussi facilement, et bien malin qui pourrait forger un avis tranché dès la première lecture !
S'ensuivent des premières écoutes franchement difficiles à digérer, donc, mais dont ressortent malgré tout des petites perles, à commencer par ce morceau d'ouverture impressionnant, un "Playhouses" efficace en diable. D'autres chansons assez pop et (presque) immédiatement séduisantes servent de fil conducteur à ce disque labyrinthique -assez fascinant il faut le dire- mais qui à force de s'éparpiller ne convainc pas totalement.
Ainsi, il est franchement abrupt de passer de l'émerveillement évident de ce "Playhouses" au statique et ennuyeux "I Was A Lover" qui part dans tous les sens, entre samples cuivrés, guitares bruyantes et beat électro stressant... Sans oublier l'interlude pianistique ou ce final au sitar qui tombent comme des cheveux (gras) sur la soupe. Aucun des éléments n'étant franchement convaincants, on lâche l'affaire rapidement...
Et c'est d'ailleurs le talon d'Achille de ce Return To Cookie Mountain: tout ce qui veut résolument expérimental est finalement un échec, soit parce que ça manque de cohérence ("I Was A Lover" donc), soit parce qu'il ne se passe pas grand chose: "Tonight" est fatiguant, la faute à une section rythmique léthargique et paresseuse, "Let The Devil In" endort par ses choeurs répétitifs, qui n'évoluent pas d'un iota pendant plus de 4 minutes (!), et "Wash The Day Away" occasionne des maux de tête par son approche bruitiste un peu éculée.
C'est d'autant plus regrettable que l'identité du trio reste très forte, et que dès que les Américains prennent la peine de composer vraiment plutôt que d'expérimenter sans filet, ils séduisent totalement: "A Method", comme "Wolf Like Me", par exemple, impressionnent par leurs dédales mélodiques, et la virtuosité que dégage le groupe dans son traitement du son. Plus faciles d'accès, mais tout aussi enthousiasmants, "Province", "Snake + Martyrs", "Dirty Whirlwind" et "Blues From Down Here" emportent l'adhésion, notamment grâce à au chant possédé de Adebimpe.
Bref, les deux tiers de l'album oscillent entre le quasi magique et le très bon, quand le dernier tiers reste à quai. Tv On The Radio refusant à l'auditeur ce qu'ils savent pourtant lui offrir si bien, à savoir un plaisir aussi bien intellectuel que physique. Dommage !
Tout le monde s'accorde à le dire, ces Gens là sont touchés par la Grâce, et ce depuis leur premier album sorti en 2003, Desperate Youth, Blood Thirsty Babes. Pourtant, pour les avoir découvert à cette époque, je n'avais pour ainsi dire été marqué que par leur son. Ce qui n'est déjà pas si mal, vous me direz ! Oui, mais derrière ce son si particulier, aussi bien ancré dans les années 80 (façon shoegazing pop, voyez) que dans le gospel (harmonies vocales fouillées, chants a capella fréquents), pas grand chose à signaler; un ennui poli se distillant au gré de compositions pas toujours inspirées mélodiquement: beaucoup de redondances et autres fausses bonnes idées trop fréquentes. Restaient quelques morceaux vraiment percutants qui laissaient espérer un avenir somme toute assez radieux...
Pour être franc, à la sortie de ce Return To Cookie Mountain, je n'avais pas approfondi le sujet, la faute à une écoute distraite peu convaincante... Il faut dire qu'en me replongeant dans l'oeuvre des Maîtres récemment, je me suis retrouvé face à un nouvel Objet Musical Non Identifié, véritable Foir' Fouille rock'n roll, touchant à tout et à n'importe quoi: pop, électro, shoegaze une nouvelle fois, mais aussi world music et psychédélisme. Ouf ! Les TV On The Radio ne s'apprivoisent pas aussi facilement, et bien malin qui pourrait forger un avis tranché dès la première lecture !
S'ensuivent des premières écoutes franchement difficiles à digérer, donc, mais dont ressortent malgré tout des petites perles, à commencer par ce morceau d'ouverture impressionnant, un "Playhouses" efficace en diable. D'autres chansons assez pop et (presque) immédiatement séduisantes servent de fil conducteur à ce disque labyrinthique -assez fascinant il faut le dire- mais qui à force de s'éparpiller ne convainc pas totalement.
Ainsi, il est franchement abrupt de passer de l'émerveillement évident de ce "Playhouses" au statique et ennuyeux "I Was A Lover" qui part dans tous les sens, entre samples cuivrés, guitares bruyantes et beat électro stressant... Sans oublier l'interlude pianistique ou ce final au sitar qui tombent comme des cheveux (gras) sur la soupe. Aucun des éléments n'étant franchement convaincants, on lâche l'affaire rapidement...
Et c'est d'ailleurs le talon d'Achille de ce Return To Cookie Mountain: tout ce qui veut résolument expérimental est finalement un échec, soit parce que ça manque de cohérence ("I Was A Lover" donc), soit parce qu'il ne se passe pas grand chose: "Tonight" est fatiguant, la faute à une section rythmique léthargique et paresseuse, "Let The Devil In" endort par ses choeurs répétitifs, qui n'évoluent pas d'un iota pendant plus de 4 minutes (!), et "Wash The Day Away" occasionne des maux de tête par son approche bruitiste un peu éculée.
C'est d'autant plus regrettable que l'identité du trio reste très forte, et que dès que les Américains prennent la peine de composer vraiment plutôt que d'expérimenter sans filet, ils séduisent totalement: "A Method", comme "Wolf Like Me", par exemple, impressionnent par leurs dédales mélodiques, et la virtuosité que dégage le groupe dans son traitement du son. Plus faciles d'accès, mais tout aussi enthousiasmants, "Province", "Snake + Martyrs", "Dirty Whirlwind" et "Blues From Down Here" emportent l'adhésion, notamment grâce à au chant possédé de Adebimpe.
Bref, les deux tiers de l'album oscillent entre le quasi magique et le très bon, quand le dernier tiers reste à quai. Tv On The Radio refusant à l'auditeur ce qu'ils savent pourtant lui offrir si bien, à savoir un plaisir aussi bien intellectuel que physique. Dommage !
Bon 15/20
En ligne
652 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages