Liars

They Were Wrong, So We Drowned

They Were Wrong, So We Drowned

 Label :     Mute 
 Sortie :    mardi 24 février 2004 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Diabolique. Dès la première chanson de They Were Wrong, So We Drowned, très justement intitulée "Broken Witch" on sent qu'on va souffrir, que cet album sera une torture pour nos pauvres petites oreilles trop habituées aux jolies mélodies, aux rythmes bien rangés. On entend ici un chanteur au bord de la crise de nerfs qui en vient a crier "Blood, blood, blood" au milieu du morceau, des samples indus agencé de manière a crée une rythmique bien défoncée, bancale, mais terriblement puissante, et une guitare dissonante qui tresse des motifs entêtants. Il y a bien quelque chose de brisé comme l'indique le titre de la chanson. La suite ne sera que distortions, ambiances oppressantes voire apocalyptiques, montées au dela du stressant ("Steam Rose From The Lifeless Cloak"), voix morbides et rythmique de plus en plus défoncée. Mais le plus impressionnant, c'est que malgré le côté "vous allez voir ca sera dur, pas une seconde de répit, l'horreur a chaque coin de chanson", on se sent tout de suite attiré comme par masochisme par cette musique venue de l'enfer. Du coup l'album apparaît comme magique. Les titres des chansons sont très étranges ("Read The Book That Wrote Itself" par exemple)-on ne parle même pas des paroles-, les allusions aux sorciers et sorcières sont nombreuses et on se plait a penser que ce disque contient vraiment un sort, prêt a se lancer sur le premier malheureux auditeur. De fait, les Liars semblent vouloir créer une musique pour la transe, quelquechose de sombre et mystique ayant rapport à la sorcellerie. De grands romantiques en somme. Le plus beau dans cet album reste sa conclusion, le sublime "Flow My Tears The Spider Said "(?), qui est une sorte de comptine mélodique et touchante a pleurer (si, si) qui apparaît comme la récompense suprême après ce qu'on vient de s'envoyer juste avant. Plus qu'un album il s'agit là d'une expérience. On s'engouffre dans l'univers dérangé des Liars pour en ressortir exténué mais triomphant, comme grandit par l'expérience. On a envie que d'une chose, y retourner.


Excellent !   18/20
par P@µ1


 Moyenne 18.00/20 

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Posté le 22 mars 2012 à 11 h 12

Ce n'est pas gagné d'avance. La pochette est moche comme une mare de vomi à demi solide et la musique est du même état que le canevas présenté. Elle se révèle maladive et mal cousue, dès l'inquiétant et hypnotique "Steam Rose From The Lifeless Cloak" pour qui connaît déjà trop "Broken Witch" et préfère ce titre en concert. A part pour "Hold Hands And It Will Happen Anyway", bruitiste mais comme si Sonic Youth s'octroyait un délire disco, les Liars nous emmènent donc en terre inconnue avec un deuxième album quasiment crade, intriguant, avec des morceaux rafistolés de cordes noisy plus ou moins désaccordées, de bruitages électroniques parfois linéaires et hypnotiques. Les voix sont lancinantes, invocatrices, parfois trafiquées. Elles gueulent aussi ou peuvent rappeler du Beck à ses débuts plus barrés avec l'ambiance. Des rythmes sont claudicants, d'autres compressent violemment, font danser ou bien bercent selon les titres qui se succèdent.

On ne sait pas dans quel état un nouvel auditeur pourrait sortir au bout de ce disque cahotant comme une route trouée de nids de poules. Cette route se termine plutôt calmement il faut dire, avec l'intitulé "Flow My Tears The Spider Said" (oh, la berceuse zen!). They Were Wrong So We Drowned est un album étrange, 'cool' et vomitif (mais plus trop au fil du temps qu'on peut lui accorder) et bien éloigné de son prédecesseur plus explosif. Tout pousserait à croire que les trois gars de Brooklyn sont de parfaits branleurs. Alors, ce sont des branleurs qui cachent bien leur jeu et qui réussissent là une emprise progressive depuis leurs transes malsaines.
Excellent !   18/20







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