Public Image Limited
Metal Box |
Label :
Virgin |
||||
PIL était probablement le groupe le plus innovant et le plus conceptuel parmi tous les groupes post-punk. Leur deuxième album, la fameuse Metal Box, est sans aucun doute ce qu'ils ont fait de plus extrême. Une oeuvre jusqu'au-boutiste qui n'a aucun équivalent sérieux dans l'histoire du rock (hormis peut-être Lou Reed et sa Metal Machine Music... mais c'est une autre histoire).
La Metal Box était à l'origine distribué dans une boîte en métal, les mêmes boîtes en métal qui habituellement renfermaient les bobines de film de cinéma. On y trouvait ainsi 3 maxi 45 tours. L'idée était de creuser sur le vinyle les sillons les plus larges possibles afin de libérer au maximum un son tout simplement énorme. Notamment grâce à Jah Wooble qui ne cesse durant tout l'album de répéter des lignes de basse entêtantes héritées du dub de Lee Perry (influence majeure du groupe au même titre que Can ou Neu!). Le son de PIL est en effet encore plus puissant et spacieux qu'auparavant, mais toujours dans une rythmique dansante comme sur "Swan Lake" qui n'a plus grand chose avoir avec l'original de Tchaïkovsky ('Le lac des cygnes' a gelé entre-temps...). Le chant halluciné de John Lydon sur le premier album, fait place ici à un chant plus nuancé voir par moment quasi-monocorde ("The Suit") mais toujours à la limite de l'explosion paranoïaque comme pour le génial diptyque "Poptones/Careeing". L'ensemble est accompagné des guitares cristallines jouées par Keith Levene. Celui-ci s'occupe également des claviers. "Radio 4" clôt ainsi magnifiquement l'album sur ses longues plages mélodiques de synthétiseur.
Ce qui frappe le plus aujourd'hui concernant l'album, c'est l'extraordinaire maîtrise musicale qui s'en dégage. D'autant plus, quant on sait que la plupart des chansons sont en fait des improvisations réalisés dans une ambiance pour le moins chaotique... Jah Wooble essaiera ainsi de mettre le feu à un batteur de passage (PIL en utilisera 4 lors de ces sessions d'enregistrement), l'ex-The Fall, Karl Burns (Oui oui ! Karl... Burns).
Metal Box est donc un monument du rock qui a marqué d'une pierre blanche l'avant-garde musical de l'époque et qui ne cesse de fasciner encore aujourd'hui par sa beauté glaciale et ses rythmiques psychopathes. Ajoutez à cela des paroles obscures qui évoquent les sentiments humains refoulés, la mort, le meurtre... et vous obtiendrez ce que l'on est en droit d'appeler un véritable chef d'oeuvre.
La Metal Box était à l'origine distribué dans une boîte en métal, les mêmes boîtes en métal qui habituellement renfermaient les bobines de film de cinéma. On y trouvait ainsi 3 maxi 45 tours. L'idée était de creuser sur le vinyle les sillons les plus larges possibles afin de libérer au maximum un son tout simplement énorme. Notamment grâce à Jah Wooble qui ne cesse durant tout l'album de répéter des lignes de basse entêtantes héritées du dub de Lee Perry (influence majeure du groupe au même titre que Can ou Neu!). Le son de PIL est en effet encore plus puissant et spacieux qu'auparavant, mais toujours dans une rythmique dansante comme sur "Swan Lake" qui n'a plus grand chose avoir avec l'original de Tchaïkovsky ('Le lac des cygnes' a gelé entre-temps...). Le chant halluciné de John Lydon sur le premier album, fait place ici à un chant plus nuancé voir par moment quasi-monocorde ("The Suit") mais toujours à la limite de l'explosion paranoïaque comme pour le génial diptyque "Poptones/Careeing". L'ensemble est accompagné des guitares cristallines jouées par Keith Levene. Celui-ci s'occupe également des claviers. "Radio 4" clôt ainsi magnifiquement l'album sur ses longues plages mélodiques de synthétiseur.
Ce qui frappe le plus aujourd'hui concernant l'album, c'est l'extraordinaire maîtrise musicale qui s'en dégage. D'autant plus, quant on sait que la plupart des chansons sont en fait des improvisations réalisés dans une ambiance pour le moins chaotique... Jah Wooble essaiera ainsi de mettre le feu à un batteur de passage (PIL en utilisera 4 lors de ces sessions d'enregistrement), l'ex-The Fall, Karl Burns (Oui oui ! Karl... Burns).
Metal Box est donc un monument du rock qui a marqué d'une pierre blanche l'avant-garde musical de l'époque et qui ne cesse de fasciner encore aujourd'hui par sa beauté glaciale et ses rythmiques psychopathes. Ajoutez à cela des paroles obscures qui évoquent les sentiments humains refoulés, la mort, le meurtre... et vous obtiendrez ce que l'on est en droit d'appeler un véritable chef d'oeuvre.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Sirius |
Posté le 10 décembre 2006 à 19 h 16 |
Johnny le pourri.
Ou comment l'ex-leader de la plus grande escroquerie du rock n' roll, se rachètera finalement une place et inscrira ses oeuvres au panthéon des albums rock incontournables.
Parce que les Sex Pistols c'était rien de moins qu'une bonne blague. Bien ficelée par ce renard de McLaren.
À coup de 'No Future' et d'épingles à nourrice, le cirque rock n' rollo-médiatique avait vite tourné au vinaigre, et avait fait quelques morts au passage.
Il n'est évidemment pas prévu ici de remettre en question l'importance des Sex Pistols.
Je dis simplement que ce n'était qu'une mise en bouche, comparé à ce qui va suivre...
En 79, Rotten, tombe le masque et les artifices.
Maintenant c'est John Lydon et ça ne rigole plus !
Cet album si vous ne le saviez pas encore est un manifeste du post-punk, un pavé dans la mare, une gifle immense dans la gueule du rock n' roll.
Metal Box est un album de camés. Un trip éveillé.
Une musique nocturne, hypnotique, furieusement malade.
John Lydon, la voix plus écorchée et effrayante que jamais psalmodie quelques mots sur une basse pernicieuse. Un vrai poison, ça vous rentre directement dans les veines. C'est pas White Light/White Heat c'est Poptones.
Presque 8 minutes d'un trip urbain, les yeux explosés, marqué par le tempo dub de Jah Wobble.
Il faut pouvoir entendre Lydon glapir sur Swan Lake comme un damné, tandis que Keith Levene (échappé des Clash pour sa part) dégaine des riffs à la Tchaïkovsky sous acide, Wobble finissant le travail avec un groove à vous donner la fièvre.
Démoniaque !
Cet album mine de rien portait déjà en lui l'ADN prometteur d'une fusion entre le rock et l'electro. Nombreux sont les groupes actuels se réclamant de l'héritage PIL.
Une chanson comme Careering avec sa basse vénéneuse a forcément jouée son rôle auprès du Primal Scream des années 2000, pour peu qu'on connaisse la discographie des écossais !
Vous n'échapperez pas facilement à l'addiction d'Albatross, tour de force de plus de 10 minutes, où le secret réside justement dans sa longueur, Wobble et Karl Burns en symbiose se répondant tout du long.
Si les Sex Pistols avait été les détonateurs d'un mouvement ayant flambé aussi vite qu'il avait pris feu, Public Image Limited en est les cendres froides.
Lydon dansant sur le cadavre encore fumant du punk, l'air hilare et triomphant lui qui vient de commettre un véritable chef-d'œuvre.
Novateur, troublant, totalement addictif, cet album pourrait bien vous obséder un petit moment. Vous êtes prévenu, vous ne dormirez plus !
Ou comment l'ex-leader de la plus grande escroquerie du rock n' roll, se rachètera finalement une place et inscrira ses oeuvres au panthéon des albums rock incontournables.
Parce que les Sex Pistols c'était rien de moins qu'une bonne blague. Bien ficelée par ce renard de McLaren.
À coup de 'No Future' et d'épingles à nourrice, le cirque rock n' rollo-médiatique avait vite tourné au vinaigre, et avait fait quelques morts au passage.
Il n'est évidemment pas prévu ici de remettre en question l'importance des Sex Pistols.
Je dis simplement que ce n'était qu'une mise en bouche, comparé à ce qui va suivre...
En 79, Rotten, tombe le masque et les artifices.
Maintenant c'est John Lydon et ça ne rigole plus !
Cet album si vous ne le saviez pas encore est un manifeste du post-punk, un pavé dans la mare, une gifle immense dans la gueule du rock n' roll.
Metal Box est un album de camés. Un trip éveillé.
Une musique nocturne, hypnotique, furieusement malade.
John Lydon, la voix plus écorchée et effrayante que jamais psalmodie quelques mots sur une basse pernicieuse. Un vrai poison, ça vous rentre directement dans les veines. C'est pas White Light/White Heat c'est Poptones.
Presque 8 minutes d'un trip urbain, les yeux explosés, marqué par le tempo dub de Jah Wobble.
Il faut pouvoir entendre Lydon glapir sur Swan Lake comme un damné, tandis que Keith Levene (échappé des Clash pour sa part) dégaine des riffs à la Tchaïkovsky sous acide, Wobble finissant le travail avec un groove à vous donner la fièvre.
Démoniaque !
Cet album mine de rien portait déjà en lui l'ADN prometteur d'une fusion entre le rock et l'electro. Nombreux sont les groupes actuels se réclamant de l'héritage PIL.
Une chanson comme Careering avec sa basse vénéneuse a forcément jouée son rôle auprès du Primal Scream des années 2000, pour peu qu'on connaisse la discographie des écossais !
Vous n'échapperez pas facilement à l'addiction d'Albatross, tour de force de plus de 10 minutes, où le secret réside justement dans sa longueur, Wobble et Karl Burns en symbiose se répondant tout du long.
Si les Sex Pistols avait été les détonateurs d'un mouvement ayant flambé aussi vite qu'il avait pris feu, Public Image Limited en est les cendres froides.
Lydon dansant sur le cadavre encore fumant du punk, l'air hilare et triomphant lui qui vient de commettre un véritable chef-d'œuvre.
Novateur, troublant, totalement addictif, cet album pourrait bien vous obséder un petit moment. Vous êtes prévenu, vous ne dormirez plus !
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 24 décembre 2006 à 19 h 12 |
Second disque de Public Image Limited (ou PiL), cette fameuse Metal Box, sortie à peu près en même temps qu'un autre grand disque, London Calling des Clash, est un monstrueux disque. Depuis simple CD de 60 minutes, mais à l'origine triple vinyle (aux sillons très élargis pour permettre à la basse, instrument primordial dans le groupe, de montrer toutes ses qualités), vendu dans un boitier rond de métal (ce qui fait que le titre du disque est bien trouvé), l'album est froid, calculateur, et totalement novateur pour l'époque. Annonciateur de toute la new wave et au-delà, précurseur, et intemporel.
L'album démarre par les 10 minutes affolantes de "Albatross". Ligne de basse incroyablement simple, puis batterie qui vient se poser dessus, puis un riff de Levene, et enfin, la voix de Lydon marmonnant 'slooooow motiooon... slooooow motioooon...'. Cette progression glaciale, le meilleur moment du disque, se prolonge, indéfiniment, entraîne l'auditeur dans un tourbillon venteux et totalement éloigné de ce qu'il aura déjà entendu (du moins, à l'époque). Après ce coup de maître, "Memories" et "Swan Lake" (ce dernier, une reprise du "Lac des Cygnes" de Tchaïkowski, si, si !) semblent plus terre-à-terre. Plus simples. En effet.
"Poptones", presque 8 minutes terrifiantes, riff tueur de Levene, basse totalement dingue. Un grand moment malade. "Careering" et "No Birds" sont tout aussi glaciaux, mais en nettement moins dingues.
L'album est parsemé de deux ou trois instrumentaux. Le plus calme, "Radio 4", achève le disque dans un déluge de claviers. Un goupe de rock actuel prendra son nom de ce titre.
"Graveyard", comme son titre (cimetière) l'indique, est lugubre, et commence par un hurlement strident. "The Suit" est froid, maniaco-dépressif. "Bad Baby" est plus léger, mais tout aussi inquiétant.
D'une manière générale, ce n'est pas un disque a conseiller si on a le blues. Glacial comme la pluie de novembre (comme un certain Axl Rose l'aurait dit), cette Boîte de Métal est bien plus qu'un grand disque. Par son contenant, par la richesse de son contenu, ce disque est, littéralement, une Oeuvre d'Art. De l'art contemporain, abstrait, mais de l'art quand même. Insurpassable. En matière de cold wave, même des groupes comme Bauhaus et Cure n'ont pu aller aussi loin dans l'expérimentation que cette bande d'anciens punks et leur musique de dingues.
L'album démarre par les 10 minutes affolantes de "Albatross". Ligne de basse incroyablement simple, puis batterie qui vient se poser dessus, puis un riff de Levene, et enfin, la voix de Lydon marmonnant 'slooooow motiooon... slooooow motioooon...'. Cette progression glaciale, le meilleur moment du disque, se prolonge, indéfiniment, entraîne l'auditeur dans un tourbillon venteux et totalement éloigné de ce qu'il aura déjà entendu (du moins, à l'époque). Après ce coup de maître, "Memories" et "Swan Lake" (ce dernier, une reprise du "Lac des Cygnes" de Tchaïkowski, si, si !) semblent plus terre-à-terre. Plus simples. En effet.
"Poptones", presque 8 minutes terrifiantes, riff tueur de Levene, basse totalement dingue. Un grand moment malade. "Careering" et "No Birds" sont tout aussi glaciaux, mais en nettement moins dingues.
L'album est parsemé de deux ou trois instrumentaux. Le plus calme, "Radio 4", achève le disque dans un déluge de claviers. Un goupe de rock actuel prendra son nom de ce titre.
"Graveyard", comme son titre (cimetière) l'indique, est lugubre, et commence par un hurlement strident. "The Suit" est froid, maniaco-dépressif. "Bad Baby" est plus léger, mais tout aussi inquiétant.
D'une manière générale, ce n'est pas un disque a conseiller si on a le blues. Glacial comme la pluie de novembre (comme un certain Axl Rose l'aurait dit), cette Boîte de Métal est bien plus qu'un grand disque. Par son contenant, par la richesse de son contenu, ce disque est, littéralement, une Oeuvre d'Art. De l'art contemporain, abstrait, mais de l'art quand même. Insurpassable. En matière de cold wave, même des groupes comme Bauhaus et Cure n'ont pu aller aussi loin dans l'expérimentation que cette bande d'anciens punks et leur musique de dingues.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 29 janvier 2007 à 22 h 10 |
Comment imaginer que John Lydon quelques mois auparavant leader du premier boysband trash, les pitoyables Sex Pistols, pouvait représenter le groupe le plus passionnant du moment et véritablement punk cette fois-ci : le punk pour exister et s'émanciper doit tourner le dos à ses origines comme l'ado à ses parents, c'est la règle ! PIL est incontestablement punk car il rejette violemment le rock qui est à ses origines.
Le groupe s'oriente vers des influences diverses et exotiques ; de l'Allemagne pour Can à la Jamaïque pour les lignes de basse dub halucinantes.
Le groupe trouve un son unique, écrasant, glauque, oppressant et cool à la fois. Son coup de génie est Metal Box à mon sens, le second album (la discographie du groupe est inégale, surtout sur sa seconde période). Ce disque est un véritable chef-d'oeuvre car il est d'un équilibre fragile et parfait, il associe les paradoxes : il est à la fois de son temps et intemporel, fait de cristal (Keith Levene pour la guitare) et d'acier brut (Jah Wobble pour la basse), désespérant et dansant, entre folie et lucidité.
Cet album fondamental aux limites de l'expérimentation dégageant des fortes vapeurs nihilistes est un ilot nécessaire où il est bon de s'isoler parfois. Il est indispensable mais difficilement écoutable comme tous les chef d'oeuvre.
Le groupe s'oriente vers des influences diverses et exotiques ; de l'Allemagne pour Can à la Jamaïque pour les lignes de basse dub halucinantes.
Le groupe trouve un son unique, écrasant, glauque, oppressant et cool à la fois. Son coup de génie est Metal Box à mon sens, le second album (la discographie du groupe est inégale, surtout sur sa seconde période). Ce disque est un véritable chef-d'oeuvre car il est d'un équilibre fragile et parfait, il associe les paradoxes : il est à la fois de son temps et intemporel, fait de cristal (Keith Levene pour la guitare) et d'acier brut (Jah Wobble pour la basse), désespérant et dansant, entre folie et lucidité.
Cet album fondamental aux limites de l'expérimentation dégageant des fortes vapeurs nihilistes est un ilot nécessaire où il est bon de s'isoler parfois. Il est indispensable mais difficilement écoutable comme tous les chef d'oeuvre.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 14 mars 2007 à 20 h 55 |
L'emballage est déjà atypique, glacial au premier contact et pourtant...
Metal Box est un album impénétrable, un bombardement sonique de cinquante minutes de rythmes kraut-rock, de claviers dissonants, de guitares striées et de textes aigres exprimés via des chants déjantés. Cet opus suit impeccablement le premier tir fourni un an plus tôt, ce premier jet qui prit le son des Sex Pistols et le passa au rouleau compresseur disco, kraut-rock, avec des guitares surgies de nulle part que l'on estampillera par la suite de "Post Punk". Comme expérience musicale, il y a peu d'autres albums capables de rivaliser avec Metal Box grâce à ces douze titres remplis de douleur et d'angoisse. Ici, chaque instrument, joué sur le fil du rasoir, trouve une catharsis en contact avec les autres. C'est un peu le son d'un groupe où chaque musicien séduit l'autre par ses prouesses...
La chanson d'ouverture, "Albatross" consiste à ruminer un texte dans le style de Beckett, avec des guitares criantes, une ligne de basse lourde et monotone et une percussion menant quasiment à la transe. Ce morceau fait écho à "Theme" (du premier album), puisqu'il parle à nouveau des problèmes existentiels de Lydon. PIL crée ici un paysage parsemé de claviers lunaires, avec un violon qui a mal, dominé par ce son dissonant de guitares de Keith Lavene et cette basse assommante de Jah Wobble.
L'autre titre important est "Swan Lake" qui est mon favori avec sa production fantastique et minimaliste qui restitue une sorte de claustrophobie paralysante. Le tout a dû bénéficier de techniques d'enregistrement atypiques car le résultat à l'écoute donne une drôle de sensation. Bien sûr, je me dois de citer "No Birds" qui marche sur les pas de Can avec ce style si particulier propre au kraut-rock.
Metal Box est une claque à froid et PIL a réussi ici un véritable coup de maître. Ce groupe est unique : à cette époque, seuls Siouxsie & The Banshees, The Slits et Wire offraient une musique aussi originale que la leur. Une musique qui innove et qui refuse tout compromis, aux détriments des groupes en termes de ventes, mais qui offre une satisfaction incroyable à l'auditeur qui l'écoute.
Metal Box est un album impénétrable, un bombardement sonique de cinquante minutes de rythmes kraut-rock, de claviers dissonants, de guitares striées et de textes aigres exprimés via des chants déjantés. Cet opus suit impeccablement le premier tir fourni un an plus tôt, ce premier jet qui prit le son des Sex Pistols et le passa au rouleau compresseur disco, kraut-rock, avec des guitares surgies de nulle part que l'on estampillera par la suite de "Post Punk". Comme expérience musicale, il y a peu d'autres albums capables de rivaliser avec Metal Box grâce à ces douze titres remplis de douleur et d'angoisse. Ici, chaque instrument, joué sur le fil du rasoir, trouve une catharsis en contact avec les autres. C'est un peu le son d'un groupe où chaque musicien séduit l'autre par ses prouesses...
La chanson d'ouverture, "Albatross" consiste à ruminer un texte dans le style de Beckett, avec des guitares criantes, une ligne de basse lourde et monotone et une percussion menant quasiment à la transe. Ce morceau fait écho à "Theme" (du premier album), puisqu'il parle à nouveau des problèmes existentiels de Lydon. PIL crée ici un paysage parsemé de claviers lunaires, avec un violon qui a mal, dominé par ce son dissonant de guitares de Keith Lavene et cette basse assommante de Jah Wobble.
L'autre titre important est "Swan Lake" qui est mon favori avec sa production fantastique et minimaliste qui restitue une sorte de claustrophobie paralysante. Le tout a dû bénéficier de techniques d'enregistrement atypiques car le résultat à l'écoute donne une drôle de sensation. Bien sûr, je me dois de citer "No Birds" qui marche sur les pas de Can avec ce style si particulier propre au kraut-rock.
Metal Box est une claque à froid et PIL a réussi ici un véritable coup de maître. Ce groupe est unique : à cette époque, seuls Siouxsie & The Banshees, The Slits et Wire offraient une musique aussi originale que la leur. Une musique qui innove et qui refuse tout compromis, aux détriments des groupes en termes de ventes, mais qui offre une satisfaction incroyable à l'auditeur qui l'écoute.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 26 août 2008 à 21 h 16 |
Un des meilleurs emballages d'album qui ait jamais été inventé. Rien que le fait de tenir ce couvercle métallique me remplit d'un sentiment inexplicable, vraiment...
Sur le papier il faut peu de choses pour décrire ce qu'on trouve à l'intérieur de la fameuse boite metallique: un son dur, angoissant et angoissé, transique, torturé, et terriblement accrocheur.
Chacune des compos de Metal Box suit un peu le même principe, une ligne de basse (celle d'"Albatross" est particulièrement géniale), une batterie basique, une guitare discordue, un chant délirant...
Et pourtant, entendre cet album c'est comme manger dans un restaurant japonais pour la première fois : ca ne ressemble à rien de connu.
Je vous avouerai qu'il m'aura fallu pas mal de temps pour "comprendre" cette musique et savoir l'apprécier, maintenant je trouve ca pûrement génial.
Et, on ne le sait que trop peu, mais on reconnait une grande oeuvre d'art à la capacité qu'elle a à étonner.
Et Metal Box est un des albums les plus étonnants que j'ai écouté depuis longtemps
Sur le papier il faut peu de choses pour décrire ce qu'on trouve à l'intérieur de la fameuse boite metallique: un son dur, angoissant et angoissé, transique, torturé, et terriblement accrocheur.
Chacune des compos de Metal Box suit un peu le même principe, une ligne de basse (celle d'"Albatross" est particulièrement géniale), une batterie basique, une guitare discordue, un chant délirant...
Et pourtant, entendre cet album c'est comme manger dans un restaurant japonais pour la première fois : ca ne ressemble à rien de connu.
Je vous avouerai qu'il m'aura fallu pas mal de temps pour "comprendre" cette musique et savoir l'apprécier, maintenant je trouve ca pûrement génial.
Et, on ne le sait que trop peu, mais on reconnait une grande oeuvre d'art à la capacité qu'elle a à étonner.
Et Metal Box est un des albums les plus étonnants que j'ai écouté depuis longtemps
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 11 janvier 2009 à 14 h 04 |
Metal Box est de ces objets qui ne se résume que par lui même. Inutile ici de chercher les comparaisons avec d'autres monuments de la New Wave, et encore moins avec le punk. Cette boîte est orpheline de prédécesseur, et stérile de successeur.
Les premières écoutes sont dérangeantes : on comprend l'idée, simple, d'une batterie martiale, une basse entêtante et une guitare criante. Le chant lui déconcerte : "Memories" c'est une blague? Pourquoi cette voix criarde vient-elle hanter ce morceau? Pourquoi semble-t-elle si souvent déconnectée du contrechant de la guitare?
On ne trouve pas la réponse, on ne se pose plus la question. John Lydon est reparti de zéro dans l'histoire du chant, et offre ces poèmes à l'encontre du bon goût. Ça marche, on n'en sort pas indemne.
Les compositions désorganisées sont d'un niveau égal dès l'entêtante ouverture "Albatross". Aucune chanson n'a de vraie fin, comme si les errances qu'on venait de traverser n'avait servi à rien. On se retrouve alors avec une impression de saleté, presque physique, renforcé par les paroles accusatrices "It is your nature !". La grande force de cet album demeure en effet dans son ambiance glauque et grisante. Pour ce qui est des émotions, c'est autre chose : on y trouve que ce qu'on y amène. L'album représentera votre haine, votre désespoir, votre folie si vous le voulez. Cette ambiguïté permanente n'appartient qu'à ce second volume de PIL et le caractérise par rapport à d'autres albums qui n'expriment qu'un seul et même sentiment, aussi beau soit il.
Glacial, inquiétant et personnalisable, sans être aussi touchant qu'un Closer ou qu'un Pornography, cette boîte en métal reste une brique dans le mur de la musique moderne.
Les premières écoutes sont dérangeantes : on comprend l'idée, simple, d'une batterie martiale, une basse entêtante et une guitare criante. Le chant lui déconcerte : "Memories" c'est une blague? Pourquoi cette voix criarde vient-elle hanter ce morceau? Pourquoi semble-t-elle si souvent déconnectée du contrechant de la guitare?
On ne trouve pas la réponse, on ne se pose plus la question. John Lydon est reparti de zéro dans l'histoire du chant, et offre ces poèmes à l'encontre du bon goût. Ça marche, on n'en sort pas indemne.
Les compositions désorganisées sont d'un niveau égal dès l'entêtante ouverture "Albatross". Aucune chanson n'a de vraie fin, comme si les errances qu'on venait de traverser n'avait servi à rien. On se retrouve alors avec une impression de saleté, presque physique, renforcé par les paroles accusatrices "It is your nature !". La grande force de cet album demeure en effet dans son ambiance glauque et grisante. Pour ce qui est des émotions, c'est autre chose : on y trouve que ce qu'on y amène. L'album représentera votre haine, votre désespoir, votre folie si vous le voulez. Cette ambiguïté permanente n'appartient qu'à ce second volume de PIL et le caractérise par rapport à d'autres albums qui n'expriment qu'un seul et même sentiment, aussi beau soit il.
Glacial, inquiétant et personnalisable, sans être aussi touchant qu'un Closer ou qu'un Pornography, cette boîte en métal reste une brique dans le mur de la musique moderne.
Exceptionnel ! ! 19/20
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