Caustic Resin
Body Love Body Hate |
Label :
C/Z |
||||
Caustic Resin. La résine caustique, qui brûle et qui s'accroche à votre cerveau. Premier album de ce groupe de l'Idaho profond, Body Love Body Hate (abrégeons en BLBH) est une terrible expérience pour l'auditeur qui viendrait à découvrir ce groupe mené par Brett Netson, l'ami-rival éternel de Doug Martsch, fondateur de Built To Spill.
BLBH ne peut pas s'expliquer sans l'avertissement lancé par Netson dans la pochette intérieure : 'how low can you sink into the resin of your heart ?' ('jusqu'à quelle profondeur pourras-tu sombrer dans la résine de ton coeur ?'), et plus encore par la dédicace lugubre: 'this recording is dedicated to the people we live with who haven't killed us yet' (cet album est dédicacé aux gens que nous côtoyons et qui ne nous ont pas encore tués).
Descente aux enfers, tonalités torturées (du Butthole Surferisme sur certains morceaux comme "Semiconductor"), extraordinaire lourdeur de l'ambiance, ligne répétitivement hypnotique de la basse sur de nombreux morceaux, voix parfois trop haut perchée, cet album est poisseux et pourtant il dégage une force et une folie qui rendent paradoxalement accro à sa dureté.
Autant les albums de Built To Spill privilégient le lyrisme et l'élévation vers la stratosphère, autant l'oeuvre de Caustic Resin, dont BLBH est la première fulgurance, nous ramène vers la boue et le bruit.
Il deviendra par la suite comme rituel entre les deux groupes de se livrer une guéguerre amicale sur leurs sites respectifs et par albums interposés, de s'échanger les musiciens ou même le temps d'un EP de jouer ensemble, avant que la folie et la mesquinerie ne frappent le bassiste Tom Romich et conduisent le groupe à la déchirure, dix ans plus tard.
Le mieux pour conclure est de trouver que l'Idaho est un bien bel Etat pour avoir accouché de deux splendeurs aussi diamétralement opposées et pourtant si complémentaires.
Body Love Body Hate, à consommer d'urgence !!
BLBH ne peut pas s'expliquer sans l'avertissement lancé par Netson dans la pochette intérieure : 'how low can you sink into the resin of your heart ?' ('jusqu'à quelle profondeur pourras-tu sombrer dans la résine de ton coeur ?'), et plus encore par la dédicace lugubre: 'this recording is dedicated to the people we live with who haven't killed us yet' (cet album est dédicacé aux gens que nous côtoyons et qui ne nous ont pas encore tués).
Descente aux enfers, tonalités torturées (du Butthole Surferisme sur certains morceaux comme "Semiconductor"), extraordinaire lourdeur de l'ambiance, ligne répétitivement hypnotique de la basse sur de nombreux morceaux, voix parfois trop haut perchée, cet album est poisseux et pourtant il dégage une force et une folie qui rendent paradoxalement accro à sa dureté.
Autant les albums de Built To Spill privilégient le lyrisme et l'élévation vers la stratosphère, autant l'oeuvre de Caustic Resin, dont BLBH est la première fulgurance, nous ramène vers la boue et le bruit.
Il deviendra par la suite comme rituel entre les deux groupes de se livrer une guéguerre amicale sur leurs sites respectifs et par albums interposés, de s'échanger les musiciens ou même le temps d'un EP de jouer ensemble, avant que la folie et la mesquinerie ne frappent le bassiste Tom Romich et conduisent le groupe à la déchirure, dix ans plus tard.
Le mieux pour conclure est de trouver que l'Idaho est un bien bel Etat pour avoir accouché de deux splendeurs aussi diamétralement opposées et pourtant si complémentaires.
Body Love Body Hate, à consommer d'urgence !!
Parfait 17/20 | par Talldwarf |
Posté le 27 janvier 2009 à 02 h 27 |
Built to Spill et Caustic Resin sont les deux faces d'une même pièce. Le frère aîné, sérieux et appliqué, et le fils prodigue naturellement doué mais désordonné. Il est facile d'une proximité géographique et d'affinités personnelles d'opérer un rapprochement artistique. Cependant, si l'on considère qu'une identité ne se forme et ne se transforme qu'en fonction de l'autre alors la comparaison devient nécessaire. Passons.
Caustic Resin fait dans l'immédiat, dans la combustion spontanée. La musique est à la fois étouffante et fainéante. Empêtrée dans un déluge de guitares, sans cesse au bord de la rupture, l'énergie contrôle l'être et le son. Une succession de spasmes non maîtrisés, l'impression d'assister à la genèse d'un nouveau "NirvanAkira". Le tout est éreintant. La voix, fatiguée, est noyée dans les vagues successives. L'apocalypse individuelle.
La progression est lente, tendance slacker. De toute manière, ici, tout est inversé, le musicien ne crée pas la musique, c'est la musique qui lui passe au travers. Le mal de ventres doit être intense. Le groupe implose sans arrêts, trop petit pour contenir le flux. Digne descendant des plus grands bluesmen, Caustic Resin a vendu son âme au diable et semble en payer le prix en musique. On a mal pour eux.
C'est là la différence avec Built to Spill, qui progresse à la force du poignet, album après album (Ne nous méprenons pas, il ne s'agit pas ici du procès de BTS). Au contraire, Caustic Resin a voulu aller trop vite, trop loin, trop fort. L'impatience fougueuse. Choisir la jeunesse éternelle plutôt que d'être vieux avant l'heure quitte à décevoir les anciens. Il était fatal que Built to Spill leur survivrait. Caustic Resin brûle autant d'énergie sur cet album que d'autres sur l'ensemble de leur carrière.
Caustic Resin fait dans l'immédiat, dans la combustion spontanée. La musique est à la fois étouffante et fainéante. Empêtrée dans un déluge de guitares, sans cesse au bord de la rupture, l'énergie contrôle l'être et le son. Une succession de spasmes non maîtrisés, l'impression d'assister à la genèse d'un nouveau "NirvanAkira". Le tout est éreintant. La voix, fatiguée, est noyée dans les vagues successives. L'apocalypse individuelle.
La progression est lente, tendance slacker. De toute manière, ici, tout est inversé, le musicien ne crée pas la musique, c'est la musique qui lui passe au travers. Le mal de ventres doit être intense. Le groupe implose sans arrêts, trop petit pour contenir le flux. Digne descendant des plus grands bluesmen, Caustic Resin a vendu son âme au diable et semble en payer le prix en musique. On a mal pour eux.
C'est là la différence avec Built to Spill, qui progresse à la force du poignet, album après album (Ne nous méprenons pas, il ne s'agit pas ici du procès de BTS). Au contraire, Caustic Resin a voulu aller trop vite, trop loin, trop fort. L'impatience fougueuse. Choisir la jeunesse éternelle plutôt que d'être vieux avant l'heure quitte à décevoir les anciens. Il était fatal que Built to Spill leur survivrait. Caustic Resin brûle autant d'énergie sur cet album que d'autres sur l'ensemble de leur carrière.
Bon 15/20
En ligne
329 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages