Karma To Burn
Karma To Burn |
Label :
Roadrunner |
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Pour la pauvre âme perdue qui à son insu confond toujours Kyuss et Kyo, la méthode alternative pour s'injecter du rock avec un grand ‘K' est encore de se fournir chez Karma To Burn.
Pour leur début discographique, ces virginiens ont du faire une sacrée concession. A l'origine trio instrumental transpirant un rock lourd siamois d'un metal moderne et puissant, le voilà en 1996 remanier par le label Roadrunner qu'il l'a fraîchement signé. La condition requise par ce dernier est de se dégoter un chanteur pour imposer sur scène la présence entre guillemets ‘rassurante' d'un pied de micro. Les trois s'exécutent et trouve un vocaliste à la fois vieux jeu et sans coffre, qui va dans un cercle vicieux les forcé à composé un rock légèrement plus ciblé hard & heavy que leurs intentions de départ. Le résultat concret en est ce premier album éponyme où la musique pourtant moderne du groupe prend de temps à autres un aspect très old school par la seule intervention de ce micro faisandé qui nous harasse dès le premier morceau pourtant bien annoncé d'une petite intro guitare bien noisy. Cela se voit tout de suite : cette voix n'est pas à la hauteur de la puissance du son... Rappelant tour à tour un James Hetfield enrhumé, un leader de cold-wave rachitique ou un Layne Staley au plus bas de sa forme, son manque de charisme -ou plutôt son charisme trop eighties- est vraiment très difficile à occulter au profit de tous ces riffs massifs car il se retrouve sur la quasi-totalité des titres et souvent bien mit en avant (normal).
On sent malgré tout que le groupe tente, tant bien que mal, d'utiliser ce handicap imposé comme un instrument afin de nous faire déguster son rock de la meilleure manière qui soit. Pour commencer, de façon maladroite avec des renforts de chœurs sur le mauvais refrain tubesque de "Ma Petite Mort", ou de féminité sur "I'm Not God" (beurk !) ou "Patty Hearst's Closet Mantra" (miam !) ; puis plus efficacement en le dispersant sur les titres (le magnifique "Mt. Penetrator"), en saturant plus ou moins son chant comme sur "I'm Not God" ou "Gun Sucker Punch", en le noyant dans les effets à la sauce Al Jourgensen tel le refrain hurlé de "Appalachian Woman" (on a l'impression que c'est une guitare...), ou au plus gros effort en lui taillant carrément une composition sur mesure avec le très cold-wave "Twenty Four Hours" sur lequel il mime Ian Curtis. Un dernier titre à applaudir puisque le seul où rien ne fait tache bien qu'il se distingue lui-même du reste de la galette.
Mis à part ce membre supplémentaire dont les trois musiciens se seraient bien passé, on peut tout de même découvrir un rock puisant dans le heavy des trente années écoulée, mais néanmoins moderne. Beaucoup de mots et de noms nous viennent à l'esprit : Black Sabbath, Soundgarden, psychédélisme, Ministry, Alice In Chains... Mais aussi Smashing Pumpkins, Machine Head, les futurs Queens Of The Stone Age, et même quelques ingrédients guitaristiques du courant emo...
Tout un tas de petits détails d'horizons rock se fondent ici pour créer un paysage épuisant, désertique et sablonneux, croulant sous un soleil de plomb : ça nous dit quelque chose aujourd'hui, mais à l'époque ça n'avait pas encore de nom. Karma To Burn, créateur saboté à la patte excellente, précurseur accidentel du stoner-rock.
Pour leur début discographique, ces virginiens ont du faire une sacrée concession. A l'origine trio instrumental transpirant un rock lourd siamois d'un metal moderne et puissant, le voilà en 1996 remanier par le label Roadrunner qu'il l'a fraîchement signé. La condition requise par ce dernier est de se dégoter un chanteur pour imposer sur scène la présence entre guillemets ‘rassurante' d'un pied de micro. Les trois s'exécutent et trouve un vocaliste à la fois vieux jeu et sans coffre, qui va dans un cercle vicieux les forcé à composé un rock légèrement plus ciblé hard & heavy que leurs intentions de départ. Le résultat concret en est ce premier album éponyme où la musique pourtant moderne du groupe prend de temps à autres un aspect très old school par la seule intervention de ce micro faisandé qui nous harasse dès le premier morceau pourtant bien annoncé d'une petite intro guitare bien noisy. Cela se voit tout de suite : cette voix n'est pas à la hauteur de la puissance du son... Rappelant tour à tour un James Hetfield enrhumé, un leader de cold-wave rachitique ou un Layne Staley au plus bas de sa forme, son manque de charisme -ou plutôt son charisme trop eighties- est vraiment très difficile à occulter au profit de tous ces riffs massifs car il se retrouve sur la quasi-totalité des titres et souvent bien mit en avant (normal).
On sent malgré tout que le groupe tente, tant bien que mal, d'utiliser ce handicap imposé comme un instrument afin de nous faire déguster son rock de la meilleure manière qui soit. Pour commencer, de façon maladroite avec des renforts de chœurs sur le mauvais refrain tubesque de "Ma Petite Mort", ou de féminité sur "I'm Not God" (beurk !) ou "Patty Hearst's Closet Mantra" (miam !) ; puis plus efficacement en le dispersant sur les titres (le magnifique "Mt. Penetrator"), en saturant plus ou moins son chant comme sur "I'm Not God" ou "Gun Sucker Punch", en le noyant dans les effets à la sauce Al Jourgensen tel le refrain hurlé de "Appalachian Woman" (on a l'impression que c'est une guitare...), ou au plus gros effort en lui taillant carrément une composition sur mesure avec le très cold-wave "Twenty Four Hours" sur lequel il mime Ian Curtis. Un dernier titre à applaudir puisque le seul où rien ne fait tache bien qu'il se distingue lui-même du reste de la galette.
Mis à part ce membre supplémentaire dont les trois musiciens se seraient bien passé, on peut tout de même découvrir un rock puisant dans le heavy des trente années écoulée, mais néanmoins moderne. Beaucoup de mots et de noms nous viennent à l'esprit : Black Sabbath, Soundgarden, psychédélisme, Ministry, Alice In Chains... Mais aussi Smashing Pumpkins, Machine Head, les futurs Queens Of The Stone Age, et même quelques ingrédients guitaristiques du courant emo...
Tout un tas de petits détails d'horizons rock se fondent ici pour créer un paysage épuisant, désertique et sablonneux, croulant sous un soleil de plomb : ça nous dit quelque chose aujourd'hui, mais à l'époque ça n'avait pas encore de nom. Karma To Burn, créateur saboté à la patte excellente, précurseur accidentel du stoner-rock.
Bon 15/20 | par X_YoB |
Posté le 13 avril 2009 à 17 h 21 |
Mais comment se fait-il que cet album ne soit chroniqué qu'une seule fois ? Comment se fait-il que peu de gens connaissent Karma To Burn et ce premier album au titre éponyme qui a précipité le rock alternatif dans ses tréfonds psychédélique ? Comment se fait-il qu'on puisse noter cet album avec une note certes bonne de 15 sur 20 ?
Cet album suscite tellement d'émotions qu'on ne peut être étonné que ce groupe soit passé inaperçu dans le monde du rock. Oui, Karma To Burn a ce côté sombre que l'on a aimé dans le rock de Black Sabbath et plus récemment Melvins et Queens Of The Stone Age. Du stoner Rock mélangé à du rock eighties...
A l'écoute de "Ma petite mort", "Patty Hearst's Closet Mantra" ou "Mr Penetrator", on se laisse entraîner dans une musique surprenante, lourde, ou les moments d'accalmie cachent des périodes de rage, de furie sonique... la guitare, très lourde, rappelle un peu Helmet mais avec un son beaucoup plus allumé, moins punk...
Le clou de l'album se trouve dans cette reprise magnifique de Joy Division "Twenty Four Hours" ou jamais, je dis bien jamais je n'ai entendu aussi belle reprise de cette chanson.
Karma To Burn n'est pas là pour rigoler, et tant mieux. Karma To Burn enchaîne des morceaux toujours aussi puissant "Appalachian Woman", à la croisée des chemins d'une bande originale de film "Eight", ou d'entrain gothique "Thirteen". Un tel émoi ne pouvait qu'être fait que par un groupe original jusqu'à son nom, sa pochette et ses 11 titres évocateurs d'un style innovant et grungy à souhait. Bravo.
Cet album suscite tellement d'émotions qu'on ne peut être étonné que ce groupe soit passé inaperçu dans le monde du rock. Oui, Karma To Burn a ce côté sombre que l'on a aimé dans le rock de Black Sabbath et plus récemment Melvins et Queens Of The Stone Age. Du stoner Rock mélangé à du rock eighties...
A l'écoute de "Ma petite mort", "Patty Hearst's Closet Mantra" ou "Mr Penetrator", on se laisse entraîner dans une musique surprenante, lourde, ou les moments d'accalmie cachent des périodes de rage, de furie sonique... la guitare, très lourde, rappelle un peu Helmet mais avec un son beaucoup plus allumé, moins punk...
Le clou de l'album se trouve dans cette reprise magnifique de Joy Division "Twenty Four Hours" ou jamais, je dis bien jamais je n'ai entendu aussi belle reprise de cette chanson.
Karma To Burn n'est pas là pour rigoler, et tant mieux. Karma To Burn enchaîne des morceaux toujours aussi puissant "Appalachian Woman", à la croisée des chemins d'une bande originale de film "Eight", ou d'entrain gothique "Thirteen". Un tel émoi ne pouvait qu'être fait que par un groupe original jusqu'à son nom, sa pochette et ses 11 titres évocateurs d'un style innovant et grungy à souhait. Bravo.
Parfait 17/20
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