Dim Stars

L'unique album de Dim Stars, c'est bien ce qui manquait à cette formation éphémère après un maxi en eaux troubles. Les choses sont mises au clair tout de suite : c'est dans un registre 70/80 que vont taper les quatre. Perdu quelque part entre blues blanc et cold-wave, c'est un album fourmillant d'idées préconçues par les carcans du rock que le groupe arrive à reprendre à son compte sous une formule tordue, attelée aux chants amusants de Thurston Moore et Richard Hell (relégué cette fois-ci davantage aux chœurs). Celui de Hell toujours aussi baveux mais peu présent -mais agréable à entendre sur "Rip Off", ou parler quelques secondes sur "Try This"-, et la couleur de celui de Moore s'engageant même de temps à autres sur le territoire de Mick Jagger (évident sur "Stop Breakin' Down"), chose qui n'était pas forcément concevable via ses interventions chez Sonic Youth. Dans la série des ‘qui se suivent mais ne se ressemblent pas', passer de la grosse tuerie froide "The Night Is Coming On" aux déhanchements enjoués de "Downtown At Dawn" devient alors un plaisir sans commune mesure et une ligne directrice très sympathique pour ce disque bordélique. On comprend dès lors beaucoup mieux ce à quoi le précédent EP voulait nous amener.
Même si on se sent parfois prit à revers (on ne peut s'empêcher de penser sous une optique Sonic Youth et guetter le déjà entendu) ou coupé dans son élan (le premier "She Wants To Die" s'en va trop vite, "Monkey" s'évapore au mauvais moment), les 14 titres ont de quoi séduire le plus grand nombre des fans du groupe tant et tant cité. Le genre de ‘petit' disque qui fait un ‘grand' bien.