Alamo Race Track

Depuis les Nits, on sait les hollandais capables de nous fournir de bien belles choses en matière de rock'n'roll. Au compte-goutte tout du moins. En cette année 2003 (2005 de par chez nous), l'autre pays du fromage et des compétitions (palpitantes) de dominos nous livre un certain Alamo Race Track entiché de son premier album, Birds At Home.
Venu de la belle Amsterdam, le quatuor est difficilement étiquettable tant ses influences sont assez disparates. Et c'est bien là le problème de ce Birds At Home, album désuni. Les hollandais ne sont pas sur ce coup plus malin que leurs contemporains et Birds At Home est atteint de cette plaie qui gangrène la plupart des disques de rock en ce début du XXIème siècle : la ballade... Devenue quasiment passage obligé, la ballade sous les traits d'Alamo Race Track est de nature neurasthénique tendance Radiohead... Au mieux elle vous endort, au pire elle vous file la migraine : "Don't Frighten Them", "Short Leave", "Life Is great"... Bon si l'on reste indulgent, on peut dire que dans le genre le folk ethéré de "Flame It Up" est plutôt réussi.
Mais là où les néerlandais brillent c'est lorsque leur rock se branche en mode haute tension, quitte à laisser transparaître des influences un peu trop voyantes. Pavement sur "Summer Holiday", les White Stripes sur "Wild Bees" (quoique... les White Stripes n'ont pas inventé le blues non plus...), les Strokes sur "Trunk" et encore les Strokes mais allié aux Rakes sur le single imparable "We Like To Go On". Un truc ciselé comme il faut. Excellentissime.
Voilà le morceau qu'aurait dû faire sur la multitude Alamo Race Track pour prétendre jouer en première division. Mais au final, Birds At Home est seulement un honnête produit de seconde division qui souffre d'un manque d'effectif criant dans le secteur offensif. Malgré tout, potentiel il y a.