Art Brut
It's A Bit Complicated |
Label :
Mute |
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Pendant qu'Interpol plagiait Joy Division, Radio 4 le Gang Of Four, Art Brut lui tapait dans un autre monstre du post-punk anglais, The Fall. Pas vraiment les premiers à le faire mais eux l'avaient plutôt bien fait et avec un soupçon d'originalité. Assez pour qu'une grande partie de la critique encense leur Bang Bang Rock & Roll. So, quid du 'toujours très difficile deuxième album' ?
Au premier abord, rien n'a changé. Eddie Argos conserve sa fausse nonchalance de pilier de bar, déversant toujours sa crétinerie pince-sans-rire qui lui vaudra sans doute à terme le prix de meilleur parolier des années 2000. Car ils ne sont pas nombreux aujourd'hui les types à partager sans faux-semblants leurs histoires de coeurs pathétiques ("Jealous Guy"). Encore moins à s'excuser pour leur accent quand ils reprennent un refrain dans la langue de Rudi Völler ("St Pauli"). Ce second degré typiquement anglais qui agace les uns et ravit les autres est toujours là. Pas de problème.
Musicalement c'est autre chose. Changement de producteur et changement de guitariste ont certainement changé la donne. Assagi peut-être, Eddie Argos ne déclame plus autant de sa verve criarde. Faut dire que la platitude de certains morceaux ne lui permet plus aucune arrogance. Les influences du nouveau guitariste Jasper Future ont beau être Weezer ou Nirvana, le single "Direct Hit" flirte dangereusement avec le rock pompier des Killers. Où sont les riffs transperçants ? La rythmique malaxante ? Les refrains bêtes et méchants répétés jusqu'à plus soif ? Certes, on retrouve ses éléments disséminés un peu partout sur ce deuxième opus, mais jamais condensé dans un seul titre.
Ne soyons pas trop langue de pute, tout ça se laisse écouter. Pas de la même façon cependant que son prédécesseur. Alors que Bang Bang Rock & Roll s'écoutait la sono à fond dans son salon, sautillant dans tous les sens en faisant gaffe de ne rien renverser, It's A Bit Complicated serait plutôt du genre à écouter calé dans son canapé, seule la tête remuant encore. Parfois même on se lève d'un bond, espérant retrouver le feu sacré d'un "Formed A Band" au détour d'un "Nag Nag Nag Nag" ou "Pump Up The Volume". Mais on en est loin. Effet de surprise du premier album disparu dirons certains. Mouais... bof. La vérité c'est qu'Art Brut n'est plus aussi couillu dans ses compositions et ressemble de plus en plus à un énième groupe power-pop. Plus conventionnels, les anglais réalisent quand même de bien belles ritournelles pop teintées d'envolés punk-rock : "People In Love", "Late Sunday Evening" ou "Sound Of Summer".
Les fans de la première heure ne seront pas trop déçus. Les autres devraient plutôt commencer par le commencement. Il ne reste plus qu'à savoir si Art Brut n'était qu'un feu de hype ou si la bande à Eddie Argos sera capable de se renouveler. Un deuxième album qui donne envie d'en avoir un troisième. C'est déjà pas si mal.
Au premier abord, rien n'a changé. Eddie Argos conserve sa fausse nonchalance de pilier de bar, déversant toujours sa crétinerie pince-sans-rire qui lui vaudra sans doute à terme le prix de meilleur parolier des années 2000. Car ils ne sont pas nombreux aujourd'hui les types à partager sans faux-semblants leurs histoires de coeurs pathétiques ("Jealous Guy"). Encore moins à s'excuser pour leur accent quand ils reprennent un refrain dans la langue de Rudi Völler ("St Pauli"). Ce second degré typiquement anglais qui agace les uns et ravit les autres est toujours là. Pas de problème.
Musicalement c'est autre chose. Changement de producteur et changement de guitariste ont certainement changé la donne. Assagi peut-être, Eddie Argos ne déclame plus autant de sa verve criarde. Faut dire que la platitude de certains morceaux ne lui permet plus aucune arrogance. Les influences du nouveau guitariste Jasper Future ont beau être Weezer ou Nirvana, le single "Direct Hit" flirte dangereusement avec le rock pompier des Killers. Où sont les riffs transperçants ? La rythmique malaxante ? Les refrains bêtes et méchants répétés jusqu'à plus soif ? Certes, on retrouve ses éléments disséminés un peu partout sur ce deuxième opus, mais jamais condensé dans un seul titre.
Ne soyons pas trop langue de pute, tout ça se laisse écouter. Pas de la même façon cependant que son prédécesseur. Alors que Bang Bang Rock & Roll s'écoutait la sono à fond dans son salon, sautillant dans tous les sens en faisant gaffe de ne rien renverser, It's A Bit Complicated serait plutôt du genre à écouter calé dans son canapé, seule la tête remuant encore. Parfois même on se lève d'un bond, espérant retrouver le feu sacré d'un "Formed A Band" au détour d'un "Nag Nag Nag Nag" ou "Pump Up The Volume". Mais on en est loin. Effet de surprise du premier album disparu dirons certains. Mouais... bof. La vérité c'est qu'Art Brut n'est plus aussi couillu dans ses compositions et ressemble de plus en plus à un énième groupe power-pop. Plus conventionnels, les anglais réalisent quand même de bien belles ritournelles pop teintées d'envolés punk-rock : "People In Love", "Late Sunday Evening" ou "Sound Of Summer".
Les fans de la première heure ne seront pas trop déçus. Les autres devraient plutôt commencer par le commencement. Il ne reste plus qu'à savoir si Art Brut n'était qu'un feu de hype ou si la bande à Eddie Argos sera capable de se renouveler. Un deuxième album qui donne envie d'en avoir un troisième. C'est déjà pas si mal.
Sympa 14/20 | par Sirius |
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