The Levellers
A Weapon Called The World |
Label :
China |
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La formation est originaire de la ville portuaire de Brighton et ça s'en ressent. Ils se sont rencontrés dans un pub et ça s'en ressent aussi. Leur musique est celle des prolos, des saoulards et des jeunes marins, bonnets sur la tête, qui s'enfoncent dans la brume le matin et descendent des chaluts pour se prendre une Guinness le soir.
Fortement imprégné de la musique celtique (les violons y sont omniprésents), le rock des Levellers n'en demeurent pas moins vigoureux et énergique. C'est une musique qui réchauffe le cœur et les âmes, en un esprit de solidarité et de communication dont on ferait bien de s'inspirer. Mark Chadwick harangue les gens, chante de sa voix peu soignée et rêche et charme malgré son dilettantisme de punk.
Les refrains cherchent toujours à rassembler et il n'est pas étonnant que tant de gens se soient reconnus en eux (car il faut le savoir, The Levellers eu un succès IMMENSE en Angleterre) : les guitares sont vives, le rythme sans cesse haletant, basé sur les danses traditionnelles et les arpèges de guitares sèches merveilleux. Pas étonnant donc que le groupe se soit forgé sa réputation en animant les soirées dans les pubs et les salles de Brighton. L'esprit est franchement sans prise de tête, insufflant dans leur country-punk une bonne dose d'urgence (l'acoustique et décoiffant "Barrel Of A Gun"). La formule marchera du tonnerre (Cf : l'accrocheur "Blindfaith" ou le mélancolique "Together All The Way") et bientôt les Levellers deviendront la coqueluche du festival Glastonbury.
C'est en utilisant des instruments de base et peu onéreux (le violon, facilement transportable en étui, était l'objet du pauvre) que le groupe mettra en avant ses talents de compositions pour remuer la foule. La dynamique violon / batterie / chant fonctionne parfaitement et donne envie de danser, de taper du pied et de crier à tue-tête, en témoignent les fantastiques "I Have No Answer" ou "World Freakshow". Il n'est nullement question de miser sur le farfelu ou le tape-à-l'œil, au contraire The Levellers revendique son authenticité et ses racines. Il symbolisera toute une frange de l'Angleterre, celle des laisser pour compte, des chômeurs ou des jeunes désabusés par dix ans de Thatchérisme. Le style du groupe, si caractéristique, en est la preuve : chapeau excentrique, dreadlocks, pantalons trop large et autre facétie, parce que se fringuer dans les banlieues de Brighton, c'est chiner et utiliser de la récup'. Porte-drapeau du mouvement Grebo (avec Mega City Four, The Wonder Stuff ou Carter USM), les Levellers s'érigeront surtout en contre modèle de la bienséance Londonienne, ses labels dictatoriaux, sa presse tabloïd et sa musique formatée.
Car The Levellers, c'est bien plus qu'une musique populaire anglaise qui s'adresse à une jeunesse populaire anglaise, c'est aussi et surtout un modèle d'intégrité. Sous des dehors festifs et dignes des ambiances de pub, les soirs de match de First League, le groupe signe des textes virulents, satires du système capitaliste national ("England My Home" ou "Outside/Inside"). The Levellers seront aussi connus pour leur action contre certaines mesures visant à interdire les rave parties ou pour lutter en faveur de l'écologie (ils s'inscrivaient en cela dans un anarchisme vert).
Plonger dans ce premier album est donc un moyen de connaître le vrai visage de l'Angleterre à cette époque. Mais c'est aussi l'occasion de constater le sens inouï de cette formation culte pour les mélodies, qu'elles soient folles ("What You Know" qui va de plus en plus vite) ou bien tout simplement déchirantes (le folk splendide et entêtant avec harmonica et violons celtes de "Carry Me", une chanson mémorable, la meilleure du groupe sans aucun doute).
Par la suite, et dès l'album suivant en fait, qui sera n°1 des charts indépendants, The Levellers connaîtront une renommée énorme, même si c'est avec A Weapon Called The World qu'ils signent leurs plus belles compositions. Sans pour autant être plus connu que ça ailleurs qu'en Angleterre.
Fortement imprégné de la musique celtique (les violons y sont omniprésents), le rock des Levellers n'en demeurent pas moins vigoureux et énergique. C'est une musique qui réchauffe le cœur et les âmes, en un esprit de solidarité et de communication dont on ferait bien de s'inspirer. Mark Chadwick harangue les gens, chante de sa voix peu soignée et rêche et charme malgré son dilettantisme de punk.
Les refrains cherchent toujours à rassembler et il n'est pas étonnant que tant de gens se soient reconnus en eux (car il faut le savoir, The Levellers eu un succès IMMENSE en Angleterre) : les guitares sont vives, le rythme sans cesse haletant, basé sur les danses traditionnelles et les arpèges de guitares sèches merveilleux. Pas étonnant donc que le groupe se soit forgé sa réputation en animant les soirées dans les pubs et les salles de Brighton. L'esprit est franchement sans prise de tête, insufflant dans leur country-punk une bonne dose d'urgence (l'acoustique et décoiffant "Barrel Of A Gun"). La formule marchera du tonnerre (Cf : l'accrocheur "Blindfaith" ou le mélancolique "Together All The Way") et bientôt les Levellers deviendront la coqueluche du festival Glastonbury.
C'est en utilisant des instruments de base et peu onéreux (le violon, facilement transportable en étui, était l'objet du pauvre) que le groupe mettra en avant ses talents de compositions pour remuer la foule. La dynamique violon / batterie / chant fonctionne parfaitement et donne envie de danser, de taper du pied et de crier à tue-tête, en témoignent les fantastiques "I Have No Answer" ou "World Freakshow". Il n'est nullement question de miser sur le farfelu ou le tape-à-l'œil, au contraire The Levellers revendique son authenticité et ses racines. Il symbolisera toute une frange de l'Angleterre, celle des laisser pour compte, des chômeurs ou des jeunes désabusés par dix ans de Thatchérisme. Le style du groupe, si caractéristique, en est la preuve : chapeau excentrique, dreadlocks, pantalons trop large et autre facétie, parce que se fringuer dans les banlieues de Brighton, c'est chiner et utiliser de la récup'. Porte-drapeau du mouvement Grebo (avec Mega City Four, The Wonder Stuff ou Carter USM), les Levellers s'érigeront surtout en contre modèle de la bienséance Londonienne, ses labels dictatoriaux, sa presse tabloïd et sa musique formatée.
Car The Levellers, c'est bien plus qu'une musique populaire anglaise qui s'adresse à une jeunesse populaire anglaise, c'est aussi et surtout un modèle d'intégrité. Sous des dehors festifs et dignes des ambiances de pub, les soirs de match de First League, le groupe signe des textes virulents, satires du système capitaliste national ("England My Home" ou "Outside/Inside"). The Levellers seront aussi connus pour leur action contre certaines mesures visant à interdire les rave parties ou pour lutter en faveur de l'écologie (ils s'inscrivaient en cela dans un anarchisme vert).
Plonger dans ce premier album est donc un moyen de connaître le vrai visage de l'Angleterre à cette époque. Mais c'est aussi l'occasion de constater le sens inouï de cette formation culte pour les mélodies, qu'elles soient folles ("What You Know" qui va de plus en plus vite) ou bien tout simplement déchirantes (le folk splendide et entêtant avec harmonica et violons celtes de "Carry Me", une chanson mémorable, la meilleure du groupe sans aucun doute).
Par la suite, et dès l'album suivant en fait, qui sera n°1 des charts indépendants, The Levellers connaîtront une renommée énorme, même si c'est avec A Weapon Called The World qu'ils signent leurs plus belles compositions. Sans pour autant être plus connu que ça ailleurs qu'en Angleterre.
Bon 15/20 | par Vic |
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