Blur
Country House |
Label :
Flood |
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Country House fut sans conteste le plus gros succès de Blur : n° 1 des ventes des singles en 1995, au delà de représenter la quintessence du style du groupe en pleine gloire de la Brit-Pop. Mais le single est surtout réputé dans l'histoire du rock pour avoir cristallisé toute la tension qui pouvait exister avec son ennemi de toujours, à savoir Oasis.
Beaucoup ont d'ailleurs dit (enfin plutôt écrit puisque la rivalité faisait surtout le fond de commerce des magasines comme le NME ou le Melody Maker, en proie à des difficultés financières et qui en profitèrent pour redresser leurs ventes) que les paroles du single faisait directement référence au titre "Morning Glory" du deuxième album des frères Gallagher. Mais la chanson ayant été écrite avant, ce prétexte ne fut utilisé que pour rajouter de l'huile sur le feu. Toutefois l'inimitié que pouvaient avoir l'un et l'autre n'était pas que fabulations, le manager de Blur ayant fait des pieds et des mains pour que "Country House" sorte exactement le même jour que le "Roll With It" de Oasis, lui soufflant ainsi la première place des charts sous le nez. Preuve qu'à l'époque de la Brit-Pop, les egos surdimensionnés, associés à une mise en boite des médias, pouvaient être un cocktail détonnant. Qui allait se retrouver jusque dans la musique !
A cette époque, Blur pouvait se permettre toutes les extravagances, utiliser des arrangements clownesques ("One Born Every Minute"), trombones et chœurs doublés ("Country House") tout en réussissant pourtant à se faire attachant et à sortir des mélodies géniales, légères et mutines, recyclant toute l'histoire du rock anglais des Kinks à Madness, en passant même par Queen (avec un clin d'œil dans le clip d'ailleurs) et tout cela en quelques minutes !
Au-delà de la qualité stupéfiante pour les refrains ensorcelants et diablement accrocheurs, ce qui sidère chez Blur, c'est cette continuelle envie d'en faire trop, d'en faire des tonnes, d'en rajouter. Et ça marche ! La voix est volontairement provocatrice, prise par-dessus la jambe, le tempo ultra groovy, la démarche pop à souhait (avec des "houhous" et des "la la"), les instruments jamais de trop et donc s'additionnant au grès des envies (basse, chœurs à la Beatles, fanfare, arpèges cristallins à la guitare etc...) jusqu'à former un joyeux melting-pot. Cette douce folie sera contagieuse.
A l'image du clip génial de "Country House", son jeu de société géant, ses demoiselles court vêtues, ses chips qui volent, ses bains de mousse et ses courses poursuites à la Benny Hill. Tous les codes liés à la société anglaise seront repris et parodiés : le chapeaux melons, les tabloïds, les sandwichs, la bière, la télé, le fric et bien d'autres. Les paroles seront quant à elles d'un second degré au vitriol, descendant en flamme la classe dirigeante regroupant les hommes d'affaires.
Mais Blur, faut-il le rappeler, était aussi capable de douceur : la preuve avec "To The End", chanson miraculeuse à laquelle est conviée Françoise Hardy. Drapée de violons sirupeux et romantiques, elle tisse une ambiance magnifique de cinéma, soutenue par un rythme langoureux, jusqu'à l'explosion éclatante. Le climat moite et savoureux est délicatement renforcé par le chant parlé et murmuré de la française. La beauté de ce titre prouve au passage que Blur n'était pas qu'un groupe de musique sympathique et peu sérieuse, mais que derrière se cachaient de réelles capacités de composition.
Lorsqu'on vous disait qu'à cette époque Blur pouvait tout se permettre...
Beaucoup ont d'ailleurs dit (enfin plutôt écrit puisque la rivalité faisait surtout le fond de commerce des magasines comme le NME ou le Melody Maker, en proie à des difficultés financières et qui en profitèrent pour redresser leurs ventes) que les paroles du single faisait directement référence au titre "Morning Glory" du deuxième album des frères Gallagher. Mais la chanson ayant été écrite avant, ce prétexte ne fut utilisé que pour rajouter de l'huile sur le feu. Toutefois l'inimitié que pouvaient avoir l'un et l'autre n'était pas que fabulations, le manager de Blur ayant fait des pieds et des mains pour que "Country House" sorte exactement le même jour que le "Roll With It" de Oasis, lui soufflant ainsi la première place des charts sous le nez. Preuve qu'à l'époque de la Brit-Pop, les egos surdimensionnés, associés à une mise en boite des médias, pouvaient être un cocktail détonnant. Qui allait se retrouver jusque dans la musique !
A cette époque, Blur pouvait se permettre toutes les extravagances, utiliser des arrangements clownesques ("One Born Every Minute"), trombones et chœurs doublés ("Country House") tout en réussissant pourtant à se faire attachant et à sortir des mélodies géniales, légères et mutines, recyclant toute l'histoire du rock anglais des Kinks à Madness, en passant même par Queen (avec un clin d'œil dans le clip d'ailleurs) et tout cela en quelques minutes !
Au-delà de la qualité stupéfiante pour les refrains ensorcelants et diablement accrocheurs, ce qui sidère chez Blur, c'est cette continuelle envie d'en faire trop, d'en faire des tonnes, d'en rajouter. Et ça marche ! La voix est volontairement provocatrice, prise par-dessus la jambe, le tempo ultra groovy, la démarche pop à souhait (avec des "houhous" et des "la la"), les instruments jamais de trop et donc s'additionnant au grès des envies (basse, chœurs à la Beatles, fanfare, arpèges cristallins à la guitare etc...) jusqu'à former un joyeux melting-pot. Cette douce folie sera contagieuse.
A l'image du clip génial de "Country House", son jeu de société géant, ses demoiselles court vêtues, ses chips qui volent, ses bains de mousse et ses courses poursuites à la Benny Hill. Tous les codes liés à la société anglaise seront repris et parodiés : le chapeaux melons, les tabloïds, les sandwichs, la bière, la télé, le fric et bien d'autres. Les paroles seront quant à elles d'un second degré au vitriol, descendant en flamme la classe dirigeante regroupant les hommes d'affaires.
Mais Blur, faut-il le rappeler, était aussi capable de douceur : la preuve avec "To The End", chanson miraculeuse à laquelle est conviée Françoise Hardy. Drapée de violons sirupeux et romantiques, elle tisse une ambiance magnifique de cinéma, soutenue par un rythme langoureux, jusqu'à l'explosion éclatante. Le climat moite et savoureux est délicatement renforcé par le chant parlé et murmuré de la française. La beauté de ce titre prouve au passage que Blur n'était pas qu'un groupe de musique sympathique et peu sérieuse, mais que derrière se cachaient de réelles capacités de composition.
Lorsqu'on vous disait qu'à cette époque Blur pouvait tout se permettre...
Parfait 17/20 | par Vic |
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