The Residents
Tweedles ! |
Label :
Cryptic Corporation |
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En grande forme. Après plus de trente années de carrière, une discographie foisonnante de concept albums et de délires scabreux plus ou moins compris par un public trimbalé dans tous les sens, The Residents conservent une fraîcheur et une créativité remarquables. Evidemment on se demande si les fous qui se cachent derrière les masques ou les écrans de fumée –en live– sont toujours les mêmes ou si plusieurs générations de cinglés se sont enchaînés... Vous l'aurez compris, le mystère entourant les Residents reste toujours aussi opaque et fascinant.
Rendons hommage à leur folie, relayons les spéculations entourant ce Tweedles !. Il semblerait que celui-ci ait été enregistré en Transylvanie, suite à une invitation d'un jeune homme pour étrenner le studio qu'il venait de construire. Cela tombait bien, celui des Residents était justement en train d'être rénové pour satisfaire aux normes parasismiques de la région. Hem hem. Partant pour enregistrer quelques pistes mais inspirée par le voyage en avion, la bande y enregistrera finalement tout un album, allant jusqu'à collaborer avec The Film Orchestra Of Budapest. Histoire peu banale, n'est-il pas ? Mais l'album est peu banal. Un homme raffolant des femmes, ou plutôt de leur détresse une fois qu'il leur a brisé le coeur, se débat entre ces pulsions de Don Juan salopard et le dégoût qu'il inspire à la société et qu'il inspirait à sa pauvre mère décédée ('c'était une salope mais elle me manque' nous confie-t-il avec classe). Oui mais Tweedles ? Ah oui, cet homme rêve d'être un clown, et ce nom de scène est celui qu'il s'était trouvé avec son frère, quand ils étaient enfant. Les moins perspicaces l'auront compris, de l'opéra rock pur jus, où chaque piste contribue à exposer plus en avant les pérégrinations et pensées du fameux Tweedles. Un album visuel, en carton pâte, ou les décors apparaissent et disparaissent à chaque changement de morceau. Maquillage et costumes sonores sont de mise, des figurants synchros aux voix de fausset faisant échos au phrasé détaché et expressif du personnage principal. Poussant rarement la chansonnette, celui-ci balade son monologue névrosé et souvent incohérent dans des ambiances colorées, mouates ou angoissantes, trottoirs humides un soir de pleine lune, quais de gare déserts éclairés par un lampadaire clignotant ; paysages abandonnés où des choeurs moqueurs et loufoques parviennent toujours à se frayer un chemin avant de disparaître aussitôt. Un album à tiroir, des chanteurs à ressort. Compositions colorées et absurdes, le rideau se referme puis se rouvre sur un air sombre et torturé, hiatus incessants souvent mis en scène en plein milieu des morceaux. Mais The Residents ne sont pas que des gros yeux à haut de forme ayant réussi par leur culot ou leur univers visuel, ce sont surtout une bande de musiciens au talent et à la créativité hors pair. Preuve en est la qualité musicale de ce Tweedles !. L'apparition progressive d'instruments accoustiques entreprise sur leurs derniers opus se confirme ici et piano, batterie, violons et trompettes se mêlent à l'électro évidemment très présent dans des compositions d'une rare efficacité. Remarquable production pour des mélodies qui mettent souvent plusieurs écoutes à livrer leur richesse. De l'électro rock sauvage et rugissant aux choeurs célestes sublimés par des violons, la palette des talents du groupe semble ne pas connaître de limite. Impressionnant.
De ces albums qui ne s'écoutent pas d'une oreille, ce Tweedles ! est une aventure auditive romancée et atypique qui démontrera à qui lui donnera sa chance l'immense talent narratif et musical de nos chers inconnus. Reprenant au milieu d'une richesse mélodique extatique les ingrédients ayant façonné leur somptueux "God In Three Persons", The Residents montrent que le temps n'affecte pas un mythe, et nous offrent là un chef d'oeuvre figurant en bonne place dans leur Top 15. En attendant, j'ai toujours aussi peur des clowns moi...
Rendons hommage à leur folie, relayons les spéculations entourant ce Tweedles !. Il semblerait que celui-ci ait été enregistré en Transylvanie, suite à une invitation d'un jeune homme pour étrenner le studio qu'il venait de construire. Cela tombait bien, celui des Residents était justement en train d'être rénové pour satisfaire aux normes parasismiques de la région. Hem hem. Partant pour enregistrer quelques pistes mais inspirée par le voyage en avion, la bande y enregistrera finalement tout un album, allant jusqu'à collaborer avec The Film Orchestra Of Budapest. Histoire peu banale, n'est-il pas ? Mais l'album est peu banal. Un homme raffolant des femmes, ou plutôt de leur détresse une fois qu'il leur a brisé le coeur, se débat entre ces pulsions de Don Juan salopard et le dégoût qu'il inspire à la société et qu'il inspirait à sa pauvre mère décédée ('c'était une salope mais elle me manque' nous confie-t-il avec classe). Oui mais Tweedles ? Ah oui, cet homme rêve d'être un clown, et ce nom de scène est celui qu'il s'était trouvé avec son frère, quand ils étaient enfant. Les moins perspicaces l'auront compris, de l'opéra rock pur jus, où chaque piste contribue à exposer plus en avant les pérégrinations et pensées du fameux Tweedles. Un album visuel, en carton pâte, ou les décors apparaissent et disparaissent à chaque changement de morceau. Maquillage et costumes sonores sont de mise, des figurants synchros aux voix de fausset faisant échos au phrasé détaché et expressif du personnage principal. Poussant rarement la chansonnette, celui-ci balade son monologue névrosé et souvent incohérent dans des ambiances colorées, mouates ou angoissantes, trottoirs humides un soir de pleine lune, quais de gare déserts éclairés par un lampadaire clignotant ; paysages abandonnés où des choeurs moqueurs et loufoques parviennent toujours à se frayer un chemin avant de disparaître aussitôt. Un album à tiroir, des chanteurs à ressort. Compositions colorées et absurdes, le rideau se referme puis se rouvre sur un air sombre et torturé, hiatus incessants souvent mis en scène en plein milieu des morceaux. Mais The Residents ne sont pas que des gros yeux à haut de forme ayant réussi par leur culot ou leur univers visuel, ce sont surtout une bande de musiciens au talent et à la créativité hors pair. Preuve en est la qualité musicale de ce Tweedles !. L'apparition progressive d'instruments accoustiques entreprise sur leurs derniers opus se confirme ici et piano, batterie, violons et trompettes se mêlent à l'électro évidemment très présent dans des compositions d'une rare efficacité. Remarquable production pour des mélodies qui mettent souvent plusieurs écoutes à livrer leur richesse. De l'électro rock sauvage et rugissant aux choeurs célestes sublimés par des violons, la palette des talents du groupe semble ne pas connaître de limite. Impressionnant.
De ces albums qui ne s'écoutent pas d'une oreille, ce Tweedles ! est une aventure auditive romancée et atypique qui démontrera à qui lui donnera sa chance l'immense talent narratif et musical de nos chers inconnus. Reprenant au milieu d'une richesse mélodique extatique les ingrédients ayant façonné leur somptueux "God In Three Persons", The Residents montrent que le temps n'affecte pas un mythe, et nous offrent là un chef d'oeuvre figurant en bonne place dans leur Top 15. En attendant, j'ai toujours aussi peur des clowns moi...
Parfait 17/20 | par JoHn DoriAne |
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