Titan
Elevator |
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Fait peu connu par nos contrées, le Mexique possède une scène électro particulièrement réjouissante. Exit le cliché mariachi cherchant de l'ombre sous les cactus, et place à un fourre tout délirant sous influence big beat, punk, funk, pas forcément brossé dans le sens du poil et détournant un certain nombre de codes populaires anglo-saxons avec une bonne dose de deuxième degré. A propos, pour se familiariser avec cette scène devenue culte chez moi, je conseille pour commencer la fabuleuse compilation "Manos Arriba! An introduction to Mexico's Electro Scene" (chez Bungalow records) où on entend notamment une reprise furibarde de Bob Marley en punk-indus, des accordéons déjantés sur fond de big band funky, et j'en passe...
Ou je conseille cet album. Puisque c'est Elevator que j'ai décidé de chroniquer, je ne vais pas passer les titres de la compilation en revue, mais bien essayer parler du premier album de Titan. Je précise que l'album connut un petit succès en France à l'époque de sa sortie, accompagné de quelques dates dans les festivals d'été où ils ne sont pas passés inaperçus... Puis, plus rien! On commence à avoir l'habitude. La faute dûe à une mauvaise promotion probablement, plutôt qu'à la qualité de l'album, qui elle est bien au rendez-vous.
"1...2...3...4" (à dire bien sûr en espagnol), ouvre l'album de la plus belle manière qui soit, laissant imaginer ce que pourrait être la BO d'un Tarantino bien déluré lancé dans la production d'un nanar SF fauché. Je préviens tout de suite, le thème principal est irrésistible, complètement évident avec sa guitare hispanique accompagné d'un petit clavier tout droit sorti des 70's et de samples vocaux pour le moins incongrus (un mec qui chantonne sans trop y croire et se racle la gorge, un "Bye Bye Fly Guy" dont on se demande bien ce qu'il fout là...) Le duo nous fait savoir d'entrée qu'il ne se prend absolument pas au sérieux, ce qui sera confirmé ensuite par un "Corazon" toujours aussi jouissif. Plus les titres défilent, et plus on peut commencer à saisir une réelle intention sous la déconnade, celle de rendre un hommage à la sous-culture environnante, à ce Mexique tiraillé entre ses racines et la grande vague de culture bis et clinquante venue du grand voisin les USA.
Il est certain que certains pays moins développés que le notre s'emparent du pire de la musique occidentale standardisée FM pour en faire une mixture étrange avec leur identité culturelle (identité qui ainsi menace sans cesse de flancher sous le poids de la mondialisation). De leur côté, les Titan recyclent avec un art du dosage proprement ahurissant, pour tenter de transformer les ordures en or. Le groove imperturbablement couillon de "The Future" nous laisse penser que le monde ne va pas aller en s'arrangeant, mais au moment de l'écoute il est impossible de prendre cet état de fait au tragique, tant leur désinvolture est contagieuse... "C'mon Feel The Noise" reprend le thème de Strasky et Hutch de manière funky bricolo, suivi par l'ovni terrassant "La Frecuencia Del Amor" rappelant les grandes heures des Chemical Brothers avec une dose de débilité assumée, un thème cramé venant à trois reprises nous clouer sur place, ou au contraire, dans de bonnes circonstances, nous faire trépigner de joie niaise.
En 2000, le courant big beat ne voulant plus dire grand chose, il a bien fallu que des zigotos mexicains en fassent une relecture complètement décalée. Un disque pas aussi simple qu'il n'en a l'air au premier abord, faisant de l'oeil aux petits Fatboy Slim et Beastie Boys éminemment reconnus.
Pour couronner le tout, la partie CD-rom interactive est impayable. Je n'en dis pas plus...
Ou je conseille cet album. Puisque c'est Elevator que j'ai décidé de chroniquer, je ne vais pas passer les titres de la compilation en revue, mais bien essayer parler du premier album de Titan. Je précise que l'album connut un petit succès en France à l'époque de sa sortie, accompagné de quelques dates dans les festivals d'été où ils ne sont pas passés inaperçus... Puis, plus rien! On commence à avoir l'habitude. La faute dûe à une mauvaise promotion probablement, plutôt qu'à la qualité de l'album, qui elle est bien au rendez-vous.
"1...2...3...4" (à dire bien sûr en espagnol), ouvre l'album de la plus belle manière qui soit, laissant imaginer ce que pourrait être la BO d'un Tarantino bien déluré lancé dans la production d'un nanar SF fauché. Je préviens tout de suite, le thème principal est irrésistible, complètement évident avec sa guitare hispanique accompagné d'un petit clavier tout droit sorti des 70's et de samples vocaux pour le moins incongrus (un mec qui chantonne sans trop y croire et se racle la gorge, un "Bye Bye Fly Guy" dont on se demande bien ce qu'il fout là...) Le duo nous fait savoir d'entrée qu'il ne se prend absolument pas au sérieux, ce qui sera confirmé ensuite par un "Corazon" toujours aussi jouissif. Plus les titres défilent, et plus on peut commencer à saisir une réelle intention sous la déconnade, celle de rendre un hommage à la sous-culture environnante, à ce Mexique tiraillé entre ses racines et la grande vague de culture bis et clinquante venue du grand voisin les USA.
Il est certain que certains pays moins développés que le notre s'emparent du pire de la musique occidentale standardisée FM pour en faire une mixture étrange avec leur identité culturelle (identité qui ainsi menace sans cesse de flancher sous le poids de la mondialisation). De leur côté, les Titan recyclent avec un art du dosage proprement ahurissant, pour tenter de transformer les ordures en or. Le groove imperturbablement couillon de "The Future" nous laisse penser que le monde ne va pas aller en s'arrangeant, mais au moment de l'écoute il est impossible de prendre cet état de fait au tragique, tant leur désinvolture est contagieuse... "C'mon Feel The Noise" reprend le thème de Strasky et Hutch de manière funky bricolo, suivi par l'ovni terrassant "La Frecuencia Del Amor" rappelant les grandes heures des Chemical Brothers avec une dose de débilité assumée, un thème cramé venant à trois reprises nous clouer sur place, ou au contraire, dans de bonnes circonstances, nous faire trépigner de joie niaise.
En 2000, le courant big beat ne voulant plus dire grand chose, il a bien fallu que des zigotos mexicains en fassent une relecture complètement décalée. Un disque pas aussi simple qu'il n'en a l'air au premier abord, faisant de l'oeil aux petits Fatboy Slim et Beastie Boys éminemment reconnus.
Pour couronner le tout, la partie CD-rom interactive est impayable. Je n'en dis pas plus...
Excellent ! 18/20 | par Sam lowry |
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