Tristeza

Sans arrêt sur les routes, Tristeza marque une pause dans le courant de l'année 2000 pour enregistrer Dream Signals In Full Circles avant de repartir de plus belle. Les américains ont un peu évolué depuis la première fois où on les a découvert. Leur son pour commencer est différent : moins profond, focalisé sur une palette de notes beaucoup plus aiguës que celles auxquelles on était habitués. Le changement frappe mais est suivi par tous comme pour s'élever encore plus haut dans leurs mélodies aériennes. Et la tendance s'installe doucement grâce aux accords de Swesey qui ne se décroche pas de ses soupirs vaporeux au clavier ("Chiarscuro"). "Building Peeks" montre la marche à suivre avec son riff galopant dans un contexte plus lent que les notes de guitare pourtant perçantes nous laissaient entrevoir. Heureusement les californiens essaient autant que possible de casser les trop-pleins de lenteurs par des ponts plus massifs voire des passages wah-wah sur "I Am A Cheetah" très changeant. A côté de cela, "City Of The Future" interpelle, énigmatique, délivrant une danse lancinante entre une basse caverneuse et une guitare qui jette ses harmoniques stridentes. L'ambiance est superbe et ne bouge pas d'un poil, figé dans cette aura quasi orientale. Et puis il y a "Are We People" sur tous les points excellente, intense. Cependant, certaines mélodies désuètes et même mièvres persistent et appauvrissent les airs de leur éther notamment "Shifty Drifty" passable. De plus, Tristeza semble parfois se disperser dans tous les sens ou vouloir aller trop loin par moments. "Opiate Hopes" est une de ses tentatives maladroites infructueuses où il a paru bon d'incruster un violon qui ne pouvait s'accorder du tout avec la ligne de guitare principale. Avec ses intentions peu claires, Dream Signals In Full Circles est un album irrégulier qui risque de diviser les fans de Spine & Sensory. Pas inintéressant du tout mais un peu de tri s'impose quand même.