Iron & Wine
The Creek Drank The Cradle |
Label :
Sub Pop |
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Samuel Beam n'est pas un homme très extraverti à commencer par sa grosse barbe derrière laquelle il se cache, symbole d'une masculinité devenue caduque face à son timbre caressant les mots autant que le fait sa plume. Mais aussi, lorsqu'il est question d'envoyer une démo à Sub Pop qui a remarqué son lo-fi laconique, le floridien se contente simplement d'envoyer par courrier deux disques fait maison. Iron & Wine est ainsi à l'opposé des images que renvoie ce pseudonyme étrange et guindé. Beam est le genre d'américain qui ne demande rien à personne. Il préfère faire son bonhomme de chemin, une guitare (lap steal parfois) à la main, à l'écart des sentiers battus défigurés par les pancartes qui poussent comme des champignons et condamnent toute échappatoire à ceux qui les empruntent. Avec la lenteur d'un homme rêveur mais aussi en paix, il effleure un folk langoureux, transi aux accents country ("The Rooster Moans") avec autant de légèreté que les feuilles jaunies par l'automne décrivent des spirales aériennes avant de se déposer en douceur sur un parterre douillet. Le songwriter manque un peu d'expressivité, ses phrases d'intonation mais on ne refait pas une timidité qui a laissé à son label le soin de choisir parmi les morceaux envoyés ceux qui constitueront The Creek Drank The Cradle. Et c'est cette même discrétion qui donne à ce disque pastoral tout son charme, sa plénitude et son ressourcement. Un joli recueil de poésie en recul du monde de brutes qui nous est quotidien et que l'on connaît trop bien.
Parfait 17/20 | par TiComo La Fuera |
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