Bloc Party
Intimacy |
Label :
Wichita |
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Un regard dans le rétroviseur, 10 ans ont réellement passé. Le fantasme de l'alliance parfaite entre la musique electronique (la vraie, celle basée sur le multi sampling et les effets), que nous avions élaboré aux termes d'écoutes séparées de morceaux de Drum&Bass expérimentaux et de chansons rock ou pop devient de plus en plus réalité. Postal Service, Dntel, The Notwist, Lali Puna, TV On The Radio, Radiohead, Nine Inch Nails ; tous ces groupes ont ouvert des perspectives que l'electro pop eighties n'avait pas pu (faute de moyens techniques) faire aboutir.
L'écoute de ce Intimacy est donc à la fois incroyablement passionnante mais aussi vraiment boulversante, comme si une page se tournait, comme si nos rêves soniques survenus à l'écoute de Kid A prenaient réellement forme sous nos yeux. Equilibre parfait entre rage rock'n roll, mélancolie pop et hédonisme electro... Cela n'en fait pas pour autant un album facile d'accès. En effet, si "Halo", "Trojan Horse" ou "One Month Off" malgré des trouvailles sonores de folie possèdent les repères conventionnels (couplet / refrain / break) qui en font des chansons plutot accessibles, les sept autres morceaux sont loin d'être aussi immédiats.
Ainsi, "Ares" et "Mercury" plongent l'auditeur dans la confusion la plus totale par des experimentations sonores incessantes (couches de guitares dissonnantes gorgées d'effets et de filtres, samples de trompette, cut sur la voix). Heureusement, celles-ci laissent toujours place juste avant l'overdose à un clavier, une guitare, un sample qui, nu, viendra accompagner la voix habitée et sensuelle de Kele Olerkele pour atteindre des hauteurs vertigineuses d'émotion brute. Il faudra aussi dépasser l'apparent dépouillement sonore et / ou mélodique de "Iron Square", "Signs" ou "Biko" pour mieux en saisir la substance, l'intention et se retrouver KO debout lorsque déboulera le final rageur de "Better than Heaven".
Il faudra tout compte fait faire abstraction de ce qu'était Bloc Party, à savoir un groupe rock efficace, mélodieux et parfois imprévisible pour apprécier ce que certaines compositions de A Week End In The City avaient présagé : On est maintenant en présence d'un groupe aventureux, capable de se remettre en question, utilisant le sacro-saint format pop pour mieux l'exploser avec une ambition démesurée et un sens du calcul imparable... Vous avez dit Radiohead ?
L'écoute de ce Intimacy est donc à la fois incroyablement passionnante mais aussi vraiment boulversante, comme si une page se tournait, comme si nos rêves soniques survenus à l'écoute de Kid A prenaient réellement forme sous nos yeux. Equilibre parfait entre rage rock'n roll, mélancolie pop et hédonisme electro... Cela n'en fait pas pour autant un album facile d'accès. En effet, si "Halo", "Trojan Horse" ou "One Month Off" malgré des trouvailles sonores de folie possèdent les repères conventionnels (couplet / refrain / break) qui en font des chansons plutot accessibles, les sept autres morceaux sont loin d'être aussi immédiats.
Ainsi, "Ares" et "Mercury" plongent l'auditeur dans la confusion la plus totale par des experimentations sonores incessantes (couches de guitares dissonnantes gorgées d'effets et de filtres, samples de trompette, cut sur la voix). Heureusement, celles-ci laissent toujours place juste avant l'overdose à un clavier, une guitare, un sample qui, nu, viendra accompagner la voix habitée et sensuelle de Kele Olerkele pour atteindre des hauteurs vertigineuses d'émotion brute. Il faudra aussi dépasser l'apparent dépouillement sonore et / ou mélodique de "Iron Square", "Signs" ou "Biko" pour mieux en saisir la substance, l'intention et se retrouver KO debout lorsque déboulera le final rageur de "Better than Heaven".
Il faudra tout compte fait faire abstraction de ce qu'était Bloc Party, à savoir un groupe rock efficace, mélodieux et parfois imprévisible pour apprécier ce que certaines compositions de A Week End In The City avaient présagé : On est maintenant en présence d'un groupe aventureux, capable de se remettre en question, utilisant le sacro-saint format pop pour mieux l'exploser avec une ambition démesurée et un sens du calcul imparable... Vous avez dit Radiohead ?
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Winstonsyndrome |
Posté le 07 décembre 2008 à 13 h 23 |
Mutation réussie. Certains les pensaient destinés, comme tant d'autres, à un premier album réussi, unique coup d'éclat d'une carrière pour le moins éphémère. Et si A Week End In The City montrait une volonté d'évoluer et une indéniable ambition artistique, il n'en restait pas moins un échec: bonnes idées avortées et maniérisme.
Cette fois, le pas a été franchement franchi. L'intro d'"Ares", guitares en forme de sirènes d'alarme, laisse entrevoir un groupe nouveau, plus proche de Big Beat des années 90 (Prodigy, Chemical Brothers donc) que du simili revival post-punk qu'ils affectionnaient tant. Le Bloc Party nouveau est festif, à bloc. L'entêtant single "Mercury" allie avec une audace jamais démentie rythmique électro groovy et cuivres cinématographiques. Kele et ses comparses en foutent plein la vue, loin de l'introspection du précédent opus. Faut-il prendre le nom de l'album comme une marque d'ironie ? A voir, tant sur "Biko" l'équilibre entre mélancolie et syncope électronique fait merveille.
On retrouve bien évidemment certaines constantes du groupe. Ce chant que beaucoup rapprocheront sans l'ombre d'un doute de celui de Robert Smith est toujours aussi présent, généralement pour le meilleur ("Zepherus" et son émotion presque palpable, "Better Than Heaven") mais parfois non ("Ion Square"). Et les incursions guitaristiques de Russel Lissack se font toujours aussi folles et incisives, qu'elles soient incorporées à un projet résolument plus moderniste ("Trojan Horse" ou "One Mouth Off") ou non ("Halo").
Gageons qu'avec un chant lorgnant un peu moins du côté du romantisme exacerbé (et non pas de la mièvrerie), une pochette un peu moins hideuse (serait-ce un attrape-nigaud pour fan d'Indochine perdu ?) et l'abandon des traditionnelles et piètres ballades composées par le groupe (ici "Signs" et ses sirupeux xylophones), nous disposerions d'un objet idéal.
Cette fois, le pas a été franchement franchi. L'intro d'"Ares", guitares en forme de sirènes d'alarme, laisse entrevoir un groupe nouveau, plus proche de Big Beat des années 90 (Prodigy, Chemical Brothers donc) que du simili revival post-punk qu'ils affectionnaient tant. Le Bloc Party nouveau est festif, à bloc. L'entêtant single "Mercury" allie avec une audace jamais démentie rythmique électro groovy et cuivres cinématographiques. Kele et ses comparses en foutent plein la vue, loin de l'introspection du précédent opus. Faut-il prendre le nom de l'album comme une marque d'ironie ? A voir, tant sur "Biko" l'équilibre entre mélancolie et syncope électronique fait merveille.
On retrouve bien évidemment certaines constantes du groupe. Ce chant que beaucoup rapprocheront sans l'ombre d'un doute de celui de Robert Smith est toujours aussi présent, généralement pour le meilleur ("Zepherus" et son émotion presque palpable, "Better Than Heaven") mais parfois non ("Ion Square"). Et les incursions guitaristiques de Russel Lissack se font toujours aussi folles et incisives, qu'elles soient incorporées à un projet résolument plus moderniste ("Trojan Horse" ou "One Mouth Off") ou non ("Halo").
Gageons qu'avec un chant lorgnant un peu moins du côté du romantisme exacerbé (et non pas de la mièvrerie), une pochette un peu moins hideuse (serait-ce un attrape-nigaud pour fan d'Indochine perdu ?) et l'abandon des traditionnelles et piètres ballades composées par le groupe (ici "Signs" et ses sirupeux xylophones), nous disposerions d'un objet idéal.
Bon 15/20
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