Christian Death

En 1981, Rozz Williams n'a que 17 ans. Deathwish est la première parution de Christian Death (enregistré en 81 mais sorti plus tard), son groupe phare. Et déjà, tout est là. La noirceur et le romantisme désabusés des textes et la souffrance qui pointe dans le chant traînant. Les simples noms du groupe et du disque annoncent la couleur: "mort chrétienne" et "attitude suicidaire" (dixit mon Robert & Collins), tout un programme. Si, à l'écoute, la musique ne paraît pas toujours très sombre, presque enjouée même, avec ces rythmes et ces riffs hard rock ou punk, on sent tout de même cette horreur que couvent les compositions. Lorsque la musique s'accélère, que les vocaux de Williams deviennent plus dérangeants (plus qu'ils ne le sont déjà), on perçoit ce génie sombre et troublé, cette douleur infinie.
Que dire de plus de cet EP ? Composé de six titres, tous parfaits, tous complémentaires et offrant un aperçu de l'univers que Williams n'aura de cesse d'explorer, pour le meilleur et pour le pire, six titres géniaux et vibrants, qu'on écoute en frissonnant, partagé entre peur et plaisir.
Un disque très court et très profond, qui lance une légende comme on cloue Jésus à sa croix.