Scott Walker
Boy Child: 67-70 |
Label :
Fontana |
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Une bonne introduction à l'univers du plus anglais des crooners yankee que cette compilation. Celle-ci parcourt la période 1967-1970, durant laquelle, toujours à Londres suite à la période Walker Brothers, Scott Walker produira ses cinq premiers albums solos.
Artiste mystérieux, inquiétant pour les uns, fascinant pour les autres, reclus, avare d'interviews et d'apparitions radio ou télé, Scott Walker cultive une personnalité à l'image de se musique : énigmatique, ténébreuse et difficilement définissable. Sa musique a subit plusieurs évolutions notables au cours de sa carrières solo. La période représentée ici en compte deux.
Tout d'abord celle des trois premiers albums où son inspiration provient principalement de deux figures marquantes de la chanson: Burt Bacharach et Jacques Brel. Il mariera les arrangements du premier au lyrisme et à la teneur dramatique du chant du second. En découle un style froid, lugubre, grave et particulièrement pessimiste. Des paroles sombres dont l'impact est accentué par des cordes omniprésentes et des cuivres menaçants. Tel "The Plague", rien que le thème déjà, où on est abattu par des chœurs désabusés et terrifiants, des cuivres apocalyptiques et, pour achever le tout, un Scott Walker qui termine en solo, à peine appuyé par une batterie martiale, comme s'il était le seul survivant de ce fléau.
Apparait subrepticement durant cette période la forme cinématographique que prendront les albums suivants. Celle-ci se dégage particulièrement de "Plastic Palace People" (tiré de Scott 2). Morceau à l'ambiance rendue fantastique par des tourbillons de violons et des notes de harpe et de piano qui tombent telles des gouttes de pluies. Ajoutons à cela, les passages où la voix, gorgée de reverb, rend le tout encore plus irréel, achevant l'immersion dans cette fable.
La seconde partie de "Boy Child" prend donc un tournant plus cinématographique en parcourant les albums Scott 4 et Til The Band Comes In. En effet, le chanteur trouva une nouvelle voie après sa participation à une émission de la BBC lui donnant l'occasion de mettre en scène ses morceaux ou des reprises de son choix. Du coup, l'aspect glauque disparait en grande partie, le chant est moins poussé et les morceaux structurés de manières plus originales. On trouve en autres ballades classiques, des titres plus épiques voire des essais mariachis plutôt réussis.
Le seul reproche à faire à Boy Child est le choix des morceaux pas forcément heureux. Mais l'entreprise d'une compilation idéale est impossible face à cette poignée d'albums quasi parfaits. Une ou deux reprises de Brel auraient tout de même été bienvenues.
Artiste mystérieux, inquiétant pour les uns, fascinant pour les autres, reclus, avare d'interviews et d'apparitions radio ou télé, Scott Walker cultive une personnalité à l'image de se musique : énigmatique, ténébreuse et difficilement définissable. Sa musique a subit plusieurs évolutions notables au cours de sa carrières solo. La période représentée ici en compte deux.
Tout d'abord celle des trois premiers albums où son inspiration provient principalement de deux figures marquantes de la chanson: Burt Bacharach et Jacques Brel. Il mariera les arrangements du premier au lyrisme et à la teneur dramatique du chant du second. En découle un style froid, lugubre, grave et particulièrement pessimiste. Des paroles sombres dont l'impact est accentué par des cordes omniprésentes et des cuivres menaçants. Tel "The Plague", rien que le thème déjà, où on est abattu par des chœurs désabusés et terrifiants, des cuivres apocalyptiques et, pour achever le tout, un Scott Walker qui termine en solo, à peine appuyé par une batterie martiale, comme s'il était le seul survivant de ce fléau.
Apparait subrepticement durant cette période la forme cinématographique que prendront les albums suivants. Celle-ci se dégage particulièrement de "Plastic Palace People" (tiré de Scott 2). Morceau à l'ambiance rendue fantastique par des tourbillons de violons et des notes de harpe et de piano qui tombent telles des gouttes de pluies. Ajoutons à cela, les passages où la voix, gorgée de reverb, rend le tout encore plus irréel, achevant l'immersion dans cette fable.
La seconde partie de "Boy Child" prend donc un tournant plus cinématographique en parcourant les albums Scott 4 et Til The Band Comes In. En effet, le chanteur trouva une nouvelle voie après sa participation à une émission de la BBC lui donnant l'occasion de mettre en scène ses morceaux ou des reprises de son choix. Du coup, l'aspect glauque disparait en grande partie, le chant est moins poussé et les morceaux structurés de manières plus originales. On trouve en autres ballades classiques, des titres plus épiques voire des essais mariachis plutôt réussis.
Le seul reproche à faire à Boy Child est le choix des morceaux pas forcément heureux. Mais l'entreprise d'une compilation idéale est impossible face à cette poignée d'albums quasi parfaits. Une ou deux reprises de Brel auraient tout de même été bienvenues.
Excellent ! 18/20 | par Abe-sapien |
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