Fad Gadget
Fireside Favorites |
Label :
Mute |
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Faire du rock sans guitare, c'est possible ? Oui ! Certes, Bowie à l'époque de la trilogie berlinoise, Krawtferk, ou encore Iggy Pop sur des morceaux comme "Nightclubbing", l'avaient déjà montré, et de manière brillante, utilisant les sons électroniques en lieu et place des guitares. Mais, à la fin des années 70, toute une vague de nouveaux groupes insuffle un souffle nouveau au rock, conjuguant cet héritage et l'énergie du punk. Parmi ces formations basées sur les synthés, Fad Gadget était l'une des meilleures. De 1980 à 1984, ils sortent quatre albums de new wave séminale.
Le premier, Fireside Favourites, montre déjà l'étendue des talents de Frank Tovey et sa bande. Celui-ci est une sorte d'Iggy Pop cockney. Les synthés ne sont en aucun cas dégoulinants ou putassiers, comme ce sera le cas pour beaucoup de groupes de suiveurs de la new wave, surtout dans la seconde moitié des 80's, qui contribueront à forger le mythe, tenace et fruit de l'ignorance, de l'indigence musicale de la new wave et des 80's. Ici, les claviers, analogiques, suintent, grincent, soufflent, sans non plus agresser. Leurs sonorités sont finalement plus organiques qu'électroniques ou synthétiques. Ils n'essaient pas d'imiter, de manière kitsch et cheap, les cordes ou les cuivres, mais plutôt de créer des sonorités et textures inédites. Ils sont appuyés par une vraie batterie (particulièrement efficace) sur tous les morceaux, sans boîte à rythmes (sauf sur quelques titres), et parfois une basse ("State Of The Nation", "Newsreel") ou une guitare ("Pedestrian"), ce qui renforce le côté organique et rock de cette musique urbaine voire suburbaine qui évoque bien sûr les usines désaffectées en ces temps de crise industrielle. Cette économie de moyens sert les morceaux, qui gagnent en immédiateté et en densité. L'album forme d'ailleurs un tout cohérent et homogène, sans pour autant exclure la diversité. On est ici pas loin de la musique industrielle ou expérimentale, mais sans leurs excès, et pas loin non plus de la synth pop à la Depeche Mode (qui sortira son premier album l'année suivante sous le même label et avec le même producteur), mais sans le côté lisse et un peu enfantin. A ranger aux côtés de Throbbing Gristle ou Cabaret Voltaire.
Deux illustres invités jouent sur l'album : John Fryer, producteur de l'album, dont c'est là le premier travail (il produira ensuite un grand nombre de groupes de new wave, dont Depeche Mode), et Daniel Miller, fondateur du label Mute (rendu célèbre avec Depeche Mode ou Nick Cave And The Bad Seeds).
Contrairement à bien d'autres albums de new wave synthétique (bien souvent sortis plus tard), Fireside Favourites de Fad Gadget n'a pas pris une ride et reste plus que pertinent en ce début de XXIe siècle, pas seulement par son influence sur de nombreux artistes mais aussi parce que cette musique était furieusement novatrice et le reste encore aujourd'hui.
Le premier, Fireside Favourites, montre déjà l'étendue des talents de Frank Tovey et sa bande. Celui-ci est une sorte d'Iggy Pop cockney. Les synthés ne sont en aucun cas dégoulinants ou putassiers, comme ce sera le cas pour beaucoup de groupes de suiveurs de la new wave, surtout dans la seconde moitié des 80's, qui contribueront à forger le mythe, tenace et fruit de l'ignorance, de l'indigence musicale de la new wave et des 80's. Ici, les claviers, analogiques, suintent, grincent, soufflent, sans non plus agresser. Leurs sonorités sont finalement plus organiques qu'électroniques ou synthétiques. Ils n'essaient pas d'imiter, de manière kitsch et cheap, les cordes ou les cuivres, mais plutôt de créer des sonorités et textures inédites. Ils sont appuyés par une vraie batterie (particulièrement efficace) sur tous les morceaux, sans boîte à rythmes (sauf sur quelques titres), et parfois une basse ("State Of The Nation", "Newsreel") ou une guitare ("Pedestrian"), ce qui renforce le côté organique et rock de cette musique urbaine voire suburbaine qui évoque bien sûr les usines désaffectées en ces temps de crise industrielle. Cette économie de moyens sert les morceaux, qui gagnent en immédiateté et en densité. L'album forme d'ailleurs un tout cohérent et homogène, sans pour autant exclure la diversité. On est ici pas loin de la musique industrielle ou expérimentale, mais sans leurs excès, et pas loin non plus de la synth pop à la Depeche Mode (qui sortira son premier album l'année suivante sous le même label et avec le même producteur), mais sans le côté lisse et un peu enfantin. A ranger aux côtés de Throbbing Gristle ou Cabaret Voltaire.
Deux illustres invités jouent sur l'album : John Fryer, producteur de l'album, dont c'est là le premier travail (il produira ensuite un grand nombre de groupes de new wave, dont Depeche Mode), et Daniel Miller, fondateur du label Mute (rendu célèbre avec Depeche Mode ou Nick Cave And The Bad Seeds).
Contrairement à bien d'autres albums de new wave synthétique (bien souvent sortis plus tard), Fireside Favourites de Fad Gadget n'a pas pris une ride et reste plus que pertinent en ce début de XXIe siècle, pas seulement par son influence sur de nombreux artistes mais aussi parce que cette musique était furieusement novatrice et le reste encore aujourd'hui.
Très bon 16/20 | par Gaylord |
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