Vuneny
Whatever Singularity |
Label :
Jarring Effects |
||||
Sans vouloir faire le fan de base, force est de constater que Jarring Effects commence à avoir un catalogue assez original. Des anciennes têtes et meneurs du label comme Ez3kiel ou High Tone s'ajoute depuis peu une véritable pléiade d'artistes venant du monde entier. De fait, les musiques se diversifient. On perd nos repères. Nous ne sommes plus familier avec ces sons de l'étrange. Nous nous sommes reposés sur nos lauriers. Le duo de Vuneny fait parti de ces nouvelles signatures, venant tout droit des Balkans. Ils nous réveillent.
Lorgnant à la fois du côté du rock industriel, de l'électronique, du dub et de la musique noise, Vuneny peut se targuer de faire les choses avec application et précision. Grandement influencé par le médium de l'image (ils ont d'ailleurs travaillé pour plusieurs projets multimédias), Vuneny arrive parfaitement à se sentir à l'aise avec le côté cinématographique que peut proposer, parfois avec trop de velléité ou, au contraire, avec une confiance inébranlable, la musique. Terrain vague, difficile, qu'est la "musique cinématographique", parfois ratée, souvent sans surprise (The Cinematic Orchestra, malgré le grand respect que je porte à la formation !). Domaine à la mode aussi, depuis l'avènement au royaume des grands labels de Ninja Tune, démocratisant à foison la musique électronique anglaise (Dj Food et ses Jazz Brakes) depuis le début des années 90. Ce n'est donc pas chose aisée de se faire une place de choix.
Paradoxalement, Whatever Singularity est à l'écart de tout cela. L'album tient en effet plus de la performance que du manifeste. Il ne démontre pas, il expose. Il ne revendique rien, il fait son trou, doucement, au fil des écoutes. L'attention de l'auditeur est tour à tour captée par l'étrangeté des sons, par le mix incessant des bruits, de l'acoustique et de l'électronique, où les violons et les accordéons croisent sous un arbre les guitares électriques et les machines, ces dernières oscillant sans cesse, nues il me semble, au fil des nombreuses ritournelles. Les rythmiques, souvent déstructurées, alourdissent des climats déjà tendus, des ambiances contradictoires, du chaud et du froid, du neuf et du vieux. La contemporanéité du son contraste avec un propos presque nostalgique. Évidemment, cela n'empêche pas la relative homogénéité de l'ensemble.
Dans ce sens, le label Jarring Effects a toujours existé avec cette unité-identité, transmettant sans hésiter un nouvel héritage. Il y a un son particulier, une signature, des échanges. Ez3kiel est, par exemple, une des influences "post-apocalyptique" du duo ; quand ce dernier veut créer des climats lancinant ou angoissant, "Battlefield" est, depuis peu, une référence absolument incontournable. Et quand il s'agit de "peindre" des fresques sonores, les grands High Tone ne sont jamais loin.
Lorgnant à la fois du côté du rock industriel, de l'électronique, du dub et de la musique noise, Vuneny peut se targuer de faire les choses avec application et précision. Grandement influencé par le médium de l'image (ils ont d'ailleurs travaillé pour plusieurs projets multimédias), Vuneny arrive parfaitement à se sentir à l'aise avec le côté cinématographique que peut proposer, parfois avec trop de velléité ou, au contraire, avec une confiance inébranlable, la musique. Terrain vague, difficile, qu'est la "musique cinématographique", parfois ratée, souvent sans surprise (The Cinematic Orchestra, malgré le grand respect que je porte à la formation !). Domaine à la mode aussi, depuis l'avènement au royaume des grands labels de Ninja Tune, démocratisant à foison la musique électronique anglaise (Dj Food et ses Jazz Brakes) depuis le début des années 90. Ce n'est donc pas chose aisée de se faire une place de choix.
Paradoxalement, Whatever Singularity est à l'écart de tout cela. L'album tient en effet plus de la performance que du manifeste. Il ne démontre pas, il expose. Il ne revendique rien, il fait son trou, doucement, au fil des écoutes. L'attention de l'auditeur est tour à tour captée par l'étrangeté des sons, par le mix incessant des bruits, de l'acoustique et de l'électronique, où les violons et les accordéons croisent sous un arbre les guitares électriques et les machines, ces dernières oscillant sans cesse, nues il me semble, au fil des nombreuses ritournelles. Les rythmiques, souvent déstructurées, alourdissent des climats déjà tendus, des ambiances contradictoires, du chaud et du froid, du neuf et du vieux. La contemporanéité du son contraste avec un propos presque nostalgique. Évidemment, cela n'empêche pas la relative homogénéité de l'ensemble.
Dans ce sens, le label Jarring Effects a toujours existé avec cette unité-identité, transmettant sans hésiter un nouvel héritage. Il y a un son particulier, une signature, des échanges. Ez3kiel est, par exemple, une des influences "post-apocalyptique" du duo ; quand ce dernier veut créer des climats lancinant ou angoissant, "Battlefield" est, depuis peu, une référence absolument incontournable. Et quand il s'agit de "peindre" des fresques sonores, les grands High Tone ne sont jamais loin.
Parfait 17/20 | par Reznor |
En ligne
254 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages