Talk Talk
Laughing Stock |
Label :
Verve |
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Ceux qui connaissent Talk Talk par l'entremise de "It's My Life" ou "Such A Shame" vous diront que c'est de la bouse. Infâme. Ils n'ont pas tort.
Ceux qui les connaissent par "Spirit Of Eden" et "Laughing Stock" vous diront que c'est peut-être l'un des plus grands groupes qui fût en activité au début des années 90. Sublime. Ils ont tout à fait raison.
Comme tous les grands albums, celui-ci ne comporte que 6 titres, fait à peine plus de 40 minutes et se trouve être une véritable pierre angulaire du rock des années 90. Sans "Laughing Stock", pas de Labradford, ni de Bark Psychosis et encore moins de Sigur Ros ou de Mogwaï.
Il s'agit d'un album de six titres, ou plutôt six pièces. Toutes en état d'apesenteur, tantôt mélancoliques, tantôt flippantes voir rageuses.
Etat des lieux donc:
"Myrrhman", 15 secondes de silence, apparition inopinée d'un bruit de batterie et démarrage de la chanson, l'impression d'entrer dans le disque par accident. Fin du morceau comme le début, 15 silencieuses secondes.
"Ascencion Day", l'ascencion la rage aux dents, toutes guitares dehors, bordel construit par couches successives jusqu'au cut final. N'aurait pas dépareillé sur Spiderland.
"After The Flood", ou l'état de grâce permanent pendant 10 minutes, piano d'une délicatesse infinie, batterie sortie tout droit de Can, bande passée à l'envers, bruits étranges, guitare bloquée sur une seule note lors du solo. Au concours de la chanson la plus délicatement barrée, on pourrait la trouver en bonne position.
"Tapehead", ou le négatif de "Ascension Day". La descente sans rappel ni torche au fin fond de la faille de San Andrea. Le flip absolu durant 7 minutes, la claustrophobie mise en musique.
"New Grass", ou le concept de la bulle de savon. La légèreté, l'apesanteur doublée d'une mélancolie tenace soulignée par un côté jazz.
"Runeii" signe la fin de l'album et par là même la fin du groupe. Il s'agit aussi du morceau le plus dépouillé de cet album, une voix une guitare et le silence, envahissant, omniprésent. Mark Hollis termine en murmurant et la guitare fait de même. La grâce absolue et la plus belle fin pour un album devenu une référence incontournable dans l'histoire du rock.
Il faut signaler que leur précédent album est lui aussi du même niveau que "Laughing Stock". Indispensable donc.
Ceux qui les connaissent par "Spirit Of Eden" et "Laughing Stock" vous diront que c'est peut-être l'un des plus grands groupes qui fût en activité au début des années 90. Sublime. Ils ont tout à fait raison.
Comme tous les grands albums, celui-ci ne comporte que 6 titres, fait à peine plus de 40 minutes et se trouve être une véritable pierre angulaire du rock des années 90. Sans "Laughing Stock", pas de Labradford, ni de Bark Psychosis et encore moins de Sigur Ros ou de Mogwaï.
Il s'agit d'un album de six titres, ou plutôt six pièces. Toutes en état d'apesenteur, tantôt mélancoliques, tantôt flippantes voir rageuses.
Etat des lieux donc:
"Myrrhman", 15 secondes de silence, apparition inopinée d'un bruit de batterie et démarrage de la chanson, l'impression d'entrer dans le disque par accident. Fin du morceau comme le début, 15 silencieuses secondes.
"Ascencion Day", l'ascencion la rage aux dents, toutes guitares dehors, bordel construit par couches successives jusqu'au cut final. N'aurait pas dépareillé sur Spiderland.
"After The Flood", ou l'état de grâce permanent pendant 10 minutes, piano d'une délicatesse infinie, batterie sortie tout droit de Can, bande passée à l'envers, bruits étranges, guitare bloquée sur une seule note lors du solo. Au concours de la chanson la plus délicatement barrée, on pourrait la trouver en bonne position.
"Tapehead", ou le négatif de "Ascension Day". La descente sans rappel ni torche au fin fond de la faille de San Andrea. Le flip absolu durant 7 minutes, la claustrophobie mise en musique.
"New Grass", ou le concept de la bulle de savon. La légèreté, l'apesanteur doublée d'une mélancolie tenace soulignée par un côté jazz.
"Runeii" signe la fin de l'album et par là même la fin du groupe. Il s'agit aussi du morceau le plus dépouillé de cet album, une voix une guitare et le silence, envahissant, omniprésent. Mark Hollis termine en murmurant et la guitare fait de même. La grâce absolue et la plus belle fin pour un album devenu une référence incontournable dans l'histoire du rock.
Il faut signaler que leur précédent album est lui aussi du même niveau que "Laughing Stock". Indispensable donc.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Kroko |
Posté le 01 mars 2005 à 23 h 07 |
Ne pas connaître Talk Talk et aimer le rock, ça fait mal. Très mal.
Surtout quand on répare cet oubli, et qu'en plus on commence avec "Laughing Stock".
Je pensais m'y connaître un peu, avoir quelques références à citer lorsqu'il s'agit de rock.
Et puis, j'ai posé "Laughing Stock" sur le chariot, j'ai appuyé sur Play, et je me suis pris une claque monumentale. Musicalement, mais pas uniquement. C'est presque tous mes repères qui venaient de tomber.
Talk Talk ? Oui, Talk Talk. Ce groupe qu'on approche avec dédain au départ, parce tel l'iceberg, on en devine que la face émergente. Celle qui a été exposée. Et pourtant, la face immergée, celle qui gît dans les profondeurs, dans la nuit, est immense, gigantesque.
"Laughing Stock", c'est encore plus que "Grace" de Buckley. Plus aussi que "Who's Next", plus que "Lift Your Skinny Fists..." de GY!BE, plus que tout ce qui m'a été donné d'écouter. Seul J-S Bach a réussi à me procurer plus d'émotions que ce disque.
Pourtant, il m'est tout simplement impossible de décortiquer cet album. Il ne s'agit pas de virtuosité, ni de pureté vocale, ni d'énergie... Je ne saurais même pas dire ce qui se passe en moi lorsque j'écoute "Laughing Stock".
Des instants de grâce. Bonheur, malheur, bien ou mal, aucune idée. J'ai autant envie de pleurer que d'aimer, le spleen discute avec l'envie de vivre.
Il ne reste plus rien à part la musique.
Surtout quand on répare cet oubli, et qu'en plus on commence avec "Laughing Stock".
Je pensais m'y connaître un peu, avoir quelques références à citer lorsqu'il s'agit de rock.
Et puis, j'ai posé "Laughing Stock" sur le chariot, j'ai appuyé sur Play, et je me suis pris une claque monumentale. Musicalement, mais pas uniquement. C'est presque tous mes repères qui venaient de tomber.
Talk Talk ? Oui, Talk Talk. Ce groupe qu'on approche avec dédain au départ, parce tel l'iceberg, on en devine que la face émergente. Celle qui a été exposée. Et pourtant, la face immergée, celle qui gît dans les profondeurs, dans la nuit, est immense, gigantesque.
"Laughing Stock", c'est encore plus que "Grace" de Buckley. Plus aussi que "Who's Next", plus que "Lift Your Skinny Fists..." de GY!BE, plus que tout ce qui m'a été donné d'écouter. Seul J-S Bach a réussi à me procurer plus d'émotions que ce disque.
Pourtant, il m'est tout simplement impossible de décortiquer cet album. Il ne s'agit pas de virtuosité, ni de pureté vocale, ni d'énergie... Je ne saurais même pas dire ce qui se passe en moi lorsque j'écoute "Laughing Stock".
Des instants de grâce. Bonheur, malheur, bien ou mal, aucune idée. J'ai autant envie de pleurer que d'aimer, le spleen discute avec l'envie de vivre.
Il ne reste plus rien à part la musique.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 01 décembre 2005 à 19 h 20 |
Laughing Stock... Cela signifie risée en anglais (mais les deux mots sont alors attachés, le sens du titre peut donc être également compris de façon littérale, "réserve de rires"). Deux définitions pour ce mot dans mon Larousse : 1. Moquerie collective, 2. Petite brise subite et passagère. Continuons.
La pochette : une quarantaine d'oiseaux dans un arbre dont le feuillage prend la forme des cinq continents. Je fais fi de l'herméneutique (rassurez-vous ce n'est que pour le plaisir d'employer ce mot) et je me risque à une interprétation primaire : ces oiseaux "dominent" le monde. C'est à ce moment que je me souviens que Mark Hollis est un grand connaisseur de la filmographie d'Alfred Hitchcock. Je me remémore le film auquel je pense et je revois la dernière scène (Laughing Stock est le chant du cygne du groupe, c'est donc logique), des oiseaux, un paysage inondé.
Qu'entends-je ? D'abord un faux silence de dix-huit secondes, bruit de la bande ? Peut-être, mais je pense pour ma part qu'il n'est pas là pour rien. Commencer le disque par ces instants de silence afin que l'auditeur ce serait prétentieux, je pense plutôt qu'au contraire Mark Hollis a fait preuve d'humilité en ouvrant son disque sur l'inappréciable beauté du silence, mis précisément en évidence par ce bruit de fond. Dès lors, la musique apparaît- je ne prendrai pas les éléments dans leur ordre d'apparition – il y a la batterie faussement métronomique de Lee Harris, des cordes, des sons divers tantôt bruitistes, tantôt évoquant le "murmure d'une rivière", mais je retiendrai surtout les instruments à vent, bassons, hautbois, cors anglais, généralement dissonants qui m'évoquent – cette impression se renforce à l'écoute de 5:09, Stump et la version courte de After the Flood dans Missing Pieces, morceaux inédits de Laughing Stock – la conversation laconique mais ininterrompue des oiseaux. Enfin, il y a le chant de Mark Hollis, trace d'humanité, certes, mais le propos, ou en tout cas le champ lexical, est résolument religieux, c'est-à-dire mystique voire ésotérique.
Religieux, le disque l'est indubitablement ; l'idée d'amour n'apparaît que dans le premier morceau, Myrrhman. Mark Hollis prétend peut-être aller au-delà, ou peut-être cette notion est-elle effectivement présente mais présentée "autrement". C'est probablement le cas car ce disque a cette propriété rare qui est de sembler être composé pour le sentiment que l'on ressent au moment où on l'écoute, que la joie ou le désespoir soit en nous. Nous sommes en présence d'une musique vide au sens premier du terme, une musique au PH neutre, peut-être la plus pure qu'il puisse être ; ce qui ne signifie qu'elle soit inaccessible, bien au contraire.
Egalement frappant est le fait que ce disque ne s'achève jamais, ou plutôt, il est selon moi celui pour lequel les artifices visant à donner cette impression parviennent le mieux à leurs fins. En effet, le dernier morceau, Runeii, ne cesse de se conclure, chaque partie s'achevant assez brutalement et, quelques instants de silence passés, revient cette mélodie hypnotisante. Un écho d'éternité, peut-être...
Par cette courte analyse, deux thèmes principaux sont donc mis en lumières (mais il peut y en avoir d'autres, je ne fais qu'exposer "mon" Laughing Stock) : religieux/amour et vie/nature. Qu'y voir sinon une manifestation de l'universalité par la musique ?
La pochette : une quarantaine d'oiseaux dans un arbre dont le feuillage prend la forme des cinq continents. Je fais fi de l'herméneutique (rassurez-vous ce n'est que pour le plaisir d'employer ce mot) et je me risque à une interprétation primaire : ces oiseaux "dominent" le monde. C'est à ce moment que je me souviens que Mark Hollis est un grand connaisseur de la filmographie d'Alfred Hitchcock. Je me remémore le film auquel je pense et je revois la dernière scène (Laughing Stock est le chant du cygne du groupe, c'est donc logique), des oiseaux, un paysage inondé.
Qu'entends-je ? D'abord un faux silence de dix-huit secondes, bruit de la bande ? Peut-être, mais je pense pour ma part qu'il n'est pas là pour rien. Commencer le disque par ces instants de silence afin que l'auditeur ce serait prétentieux, je pense plutôt qu'au contraire Mark Hollis a fait preuve d'humilité en ouvrant son disque sur l'inappréciable beauté du silence, mis précisément en évidence par ce bruit de fond. Dès lors, la musique apparaît- je ne prendrai pas les éléments dans leur ordre d'apparition – il y a la batterie faussement métronomique de Lee Harris, des cordes, des sons divers tantôt bruitistes, tantôt évoquant le "murmure d'une rivière", mais je retiendrai surtout les instruments à vent, bassons, hautbois, cors anglais, généralement dissonants qui m'évoquent – cette impression se renforce à l'écoute de 5:09, Stump et la version courte de After the Flood dans Missing Pieces, morceaux inédits de Laughing Stock – la conversation laconique mais ininterrompue des oiseaux. Enfin, il y a le chant de Mark Hollis, trace d'humanité, certes, mais le propos, ou en tout cas le champ lexical, est résolument religieux, c'est-à-dire mystique voire ésotérique.
Religieux, le disque l'est indubitablement ; l'idée d'amour n'apparaît que dans le premier morceau, Myrrhman. Mark Hollis prétend peut-être aller au-delà, ou peut-être cette notion est-elle effectivement présente mais présentée "autrement". C'est probablement le cas car ce disque a cette propriété rare qui est de sembler être composé pour le sentiment que l'on ressent au moment où on l'écoute, que la joie ou le désespoir soit en nous. Nous sommes en présence d'une musique vide au sens premier du terme, une musique au PH neutre, peut-être la plus pure qu'il puisse être ; ce qui ne signifie qu'elle soit inaccessible, bien au contraire.
Egalement frappant est le fait que ce disque ne s'achève jamais, ou plutôt, il est selon moi celui pour lequel les artifices visant à donner cette impression parviennent le mieux à leurs fins. En effet, le dernier morceau, Runeii, ne cesse de se conclure, chaque partie s'achevant assez brutalement et, quelques instants de silence passés, revient cette mélodie hypnotisante. Un écho d'éternité, peut-être...
Par cette courte analyse, deux thèmes principaux sont donc mis en lumières (mais il peut y en avoir d'autres, je ne fais qu'exposer "mon" Laughing Stock) : religieux/amour et vie/nature. Qu'y voir sinon une manifestation de l'universalité par la musique ?
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 28 avril 2006 à 14 h 39 |
Hier soir, j'écrivais un poème et je me sentais vide, vide, vide... Autour de moi, le silence, oppressant, sa violence seule pouvait mettre en son ce que je ressentais. Le problème, c'est quand le silence devient la seule musique pour exprimer ce malaise tant les non-dits pèsent sur les êtres lorsqu'il faut regarder la vérité dans les yeux. La loi du silence, qu'on appelle ça. Talk Talk, au cours de sa carrière, a bien connu ce genre de malaise (cf. une interview parue après la sortie du disque dans les Inrocks sous le titre de 'Dernière étape avant le silence'). Rarement un disque a autant incarné la violence du silence et tout ce qu'il y a de plus humain pour déjouer cette loi et avancer vers un monde plus doux...
C'est ce que je ressens à l'écoute des six morceaux du disque, dont certains moments figurent parmi les choses qui m'ont le plus bouleversé au cours de ces 21 années. Les 15 secondes d'un silence qui n'en est pas tout à fait un au début du disque, "Ascension Day" coupée en plein vol, la véritable noyade qu'est "After The Flood", la profonde tristesse exprimée dans "Taphead" que la section rythmique (qui entre en scène au milieu du morceau) tente de couvrir, la légèreté de "New Grass" et l'extinction des feux dans le silence de "Runeii". Et tout le reste que je n'arriverais pas à résumer en quelques mots. Et sur trois quarts d'heure de disque. Et quand on sait comment cela a été enregistré (les musiciens enregistraient de longs moments de musique dont le groupe extrayait quelques plans qui définissaient la couleur du disque avant d'y plaquer les compositions), on se dit que Talk Talk a réussi à capter et mettre en musique quelque chose que je n'ai jamais réussi à exprimer, comme si chaque écoute de Laughing Stock était un voyage intérieur et que je me découvrais chaque fois un peu plus dès que je fais l'effort de me replonger dedans... Un disque que je n'écoute que très peu et qui m'est essentiel.
C'est ce que je ressens à l'écoute des six morceaux du disque, dont certains moments figurent parmi les choses qui m'ont le plus bouleversé au cours de ces 21 années. Les 15 secondes d'un silence qui n'en est pas tout à fait un au début du disque, "Ascension Day" coupée en plein vol, la véritable noyade qu'est "After The Flood", la profonde tristesse exprimée dans "Taphead" que la section rythmique (qui entre en scène au milieu du morceau) tente de couvrir, la légèreté de "New Grass" et l'extinction des feux dans le silence de "Runeii". Et tout le reste que je n'arriverais pas à résumer en quelques mots. Et sur trois quarts d'heure de disque. Et quand on sait comment cela a été enregistré (les musiciens enregistraient de longs moments de musique dont le groupe extrayait quelques plans qui définissaient la couleur du disque avant d'y plaquer les compositions), on se dit que Talk Talk a réussi à capter et mettre en musique quelque chose que je n'ai jamais réussi à exprimer, comme si chaque écoute de Laughing Stock était un voyage intérieur et que je me découvrais chaque fois un peu plus dès que je fais l'effort de me replonger dedans... Un disque que je n'écoute que très peu et qui m'est essentiel.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 29 janvier 2007 à 17 h 27 |
Dernier album en date de Talk Talk. Cet opus ouvrait les années 90 et quinze ans plus tard, il reste toujours aussi envoûtant.
Ces morceaux ont tout pour attirer l'oreille, on a ici affaire à un mélange subtil de pop et de musique contemporaine.
Pour ainsi dire, c'est peut être son seul défaut à Laughing Stock, son côté précieux, érudit, difficile d'accès ou encore intello.
Mais c'est également sa force, car la qualité de Talk Talk, c'est aussi d'être touchant simplement, avec cette voix suave et tranquille et ces orchestrations oniriques.
Cette musique là n'est pas plaintive mais elle doit se déguster doucement, telle une bouteille de Saint-Estèphe face à un amateur de bière Kronenbourg si je puis dire.
Voici un grand album qui se délivre peu à peu, au fil des écoutes et au fil de l'âge.
Ces morceaux ont tout pour attirer l'oreille, on a ici affaire à un mélange subtil de pop et de musique contemporaine.
Pour ainsi dire, c'est peut être son seul défaut à Laughing Stock, son côté précieux, érudit, difficile d'accès ou encore intello.
Mais c'est également sa force, car la qualité de Talk Talk, c'est aussi d'être touchant simplement, avec cette voix suave et tranquille et ces orchestrations oniriques.
Cette musique là n'est pas plaintive mais elle doit se déguster doucement, telle une bouteille de Saint-Estèphe face à un amateur de bière Kronenbourg si je puis dire.
Voici un grand album qui se délivre peu à peu, au fil des écoutes et au fil de l'âge.
Très bon 16/20
Posté le 05 octobre 2007 à 11 h 20 |
ACTE 02
"Before you play two notes, learn how to play one note - and don't play one note unless you've got a reason to play it." - Mark Hollis
Tout est là.
Où Mark Hollis radicalise son propos, pousse encore un peu plus loin sa démarche.
Le disque est encore plus monolithique que son précédent.
Le duo Hollis/Freese-Greene va pousser à l'extrême l'expérience tentée trois ans plus tôt. Les longues sessions d'enregistrement réunissent plus d'une dizaine de musiciens différents (principalement des cordes et des cuivres) qui n'ont aucune idée précise de la direction que prendront leurs contributions.
La sélection finale effectuée par Hollis et Friese-Greene est impitoyable, compte tenu en particulier du perfectionnisme de plus en plus maladif de Hollis.
Le résultat est .....
"Before you play two notes, learn how to play one note - and don't play one note unless you've got a reason to play it." - Mark Hollis
Tout est là.
Où Mark Hollis radicalise son propos, pousse encore un peu plus loin sa démarche.
Le disque est encore plus monolithique que son précédent.
Le duo Hollis/Freese-Greene va pousser à l'extrême l'expérience tentée trois ans plus tôt. Les longues sessions d'enregistrement réunissent plus d'une dizaine de musiciens différents (principalement des cordes et des cuivres) qui n'ont aucune idée précise de la direction que prendront leurs contributions.
La sélection finale effectuée par Hollis et Friese-Greene est impitoyable, compte tenu en particulier du perfectionnisme de plus en plus maladif de Hollis.
Le résultat est .....
Excellent ! 18/20
Posté le 08 janvier 2010 à 21 h 13 |
Talk Talk est un groupe anglais mené par Mark Hollis son leader/chanteur qui compose la majorité des titres du groupe. Groupe qui dans les années 80 a connu son heure de gloire grâce à des titres comme "Such A Shame", "It's My Life", "Living In Another World". Toutes des compositions pop de qualité, mais marquées par ce son si typique de la décennie. Son duquel le groupe a voulu se détacher en s'aventurant vers d'autres styles musicaux. Déjà dans The Colour Of Spring (1986) Mark Hollis nous avait surpris avec quelques titres au ambiances particulières qui emmenaient l'auditeur vers des paysages sonores qui n'appartenaient qu'a Talk Talk. Cette économie de moyen et ces ruptures dans les arrangements qui nous conduisaient au bord du silence. Le silence qui tiendra une place importante dans la façon dont le groupe envisagera la musique pour la suite.
Et la suite, c'est Spirit Of Eden. Oeuvre incroyable d'audace, inclassable et brouillant tout les repères des fans les plus aguerris. On attend du jazz, du rock, du Debussy, du Satie ?... Il me semble bien que Talk Talk puisse être l'inventeur du post rock. Ce très bel opus sera suivi de Laughing Stock qui mènera cette démarche à son paroxisme et donnera un album d'une beauté noire, abyssale. Malheureusement, à l'époque et malgré un bon accueil critique, le public ne suis pas et ces deux albums ne seront appréciés que par certains, mais auront influencé beaucoup de musiciens et pas seulement de l'époque. En effet certains en pleine production de nos jours, se revendiquent de l'influence de Talk Talk. Laughing Stock deviendra une pierre angulaire du rock des années 90 et on ne compte plus les musiciens et amateurs de musiques qui n'ont pas peur de s'aventurer dans des paysages inhabituels où les clichés n'existent plus, où les repères tombes et où une liberté artistique totale nous fait découvrir une texture sonore que beaucoup auront essayé de reproduire sans jamais y parvenir.
Ainsi Dominique A, en parlant de L'Iimprudence de Bashung dira que c'est le Laughing Stock français. Dominique A, toujours, avouera que le morceau "Le Détour" sur son album Remué est un "plagiat" du travail de Mark Holis. De Labradford, Bark Psychosis, le groupe français Bed, Immune, Sigur Ros, Anja garbarek (qui enregistre Smiling & Waving, son meilleur album à ce jour, sous l'influence et avec la collaboration de Mark Hollis), Beth Gibbons (qui travaillera avec Paul Webb, alias Rustin Man, ex-membre de Talk Talk) sortira en 2002 un superbe album Out Of Season où l'on retrouve une nette influence du travail du groupe. De Hood à Antony and the Johnsons, de Arman Mélies à Ben Christophers, on ne compte plus les artistes faisant référence au travaux de Talk Talk et son leader Mark Hollis qui sortira un album solo Mark Hollis 1998 et pour lequel il renoncera à l'électricité pour un enregistrement au dépouillement total à la limite de l'épure où le silence est autant de notes que nos pensées qui s'évadent ... A part Mark Hollis, un seul artiste ma paraît être à la hauteur de cette démarche artistique intègre et sans concession... Il s'agit de David Sylvian.
Et la suite, c'est Spirit Of Eden. Oeuvre incroyable d'audace, inclassable et brouillant tout les repères des fans les plus aguerris. On attend du jazz, du rock, du Debussy, du Satie ?... Il me semble bien que Talk Talk puisse être l'inventeur du post rock. Ce très bel opus sera suivi de Laughing Stock qui mènera cette démarche à son paroxisme et donnera un album d'une beauté noire, abyssale. Malheureusement, à l'époque et malgré un bon accueil critique, le public ne suis pas et ces deux albums ne seront appréciés que par certains, mais auront influencé beaucoup de musiciens et pas seulement de l'époque. En effet certains en pleine production de nos jours, se revendiquent de l'influence de Talk Talk. Laughing Stock deviendra une pierre angulaire du rock des années 90 et on ne compte plus les musiciens et amateurs de musiques qui n'ont pas peur de s'aventurer dans des paysages inhabituels où les clichés n'existent plus, où les repères tombes et où une liberté artistique totale nous fait découvrir une texture sonore que beaucoup auront essayé de reproduire sans jamais y parvenir.
Ainsi Dominique A, en parlant de L'Iimprudence de Bashung dira que c'est le Laughing Stock français. Dominique A, toujours, avouera que le morceau "Le Détour" sur son album Remué est un "plagiat" du travail de Mark Holis. De Labradford, Bark Psychosis, le groupe français Bed, Immune, Sigur Ros, Anja garbarek (qui enregistre Smiling & Waving, son meilleur album à ce jour, sous l'influence et avec la collaboration de Mark Hollis), Beth Gibbons (qui travaillera avec Paul Webb, alias Rustin Man, ex-membre de Talk Talk) sortira en 2002 un superbe album Out Of Season où l'on retrouve une nette influence du travail du groupe. De Hood à Antony and the Johnsons, de Arman Mélies à Ben Christophers, on ne compte plus les artistes faisant référence au travaux de Talk Talk et son leader Mark Hollis qui sortira un album solo Mark Hollis 1998 et pour lequel il renoncera à l'électricité pour un enregistrement au dépouillement total à la limite de l'épure où le silence est autant de notes que nos pensées qui s'évadent ... A part Mark Hollis, un seul artiste ma paraît être à la hauteur de cette démarche artistique intègre et sans concession... Il s'agit de David Sylvian.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 15 août 2010 à 17 h 18 |
Avec leur dernier album, sorti en 1991, Talk Talk n'a absolument pas chercher à revenir à une musique plus consensuelle, bien au contraire. Laughing Stock enfonce une second clou, à la façon de Spirit Of Eden. Encore un arbre en couverture. Cette fois-ci, il semble enraciné sur Terre. L'arbre au branchage rectangulaire du précédent a laissé place à un arbre absolument rond. Comme la Terre qui l'a vu pousser. Par contre, pas une seule feuille ne vient habillé cet arbre bien triste. Mais la vie l'habite, et l'habille de mille couleurs : celles de tous ces oiseaux multicolores.
Regardez bien : les oiseaux "posés" sur les branches de l'arbre forme en fait... les continents ! Cet arbre "est" la Terre, de la même façon qu'il est "sur" Terre.
L'art musical et l'art visuel s'entrelacent. La musique pessimiste et morose de Talk Talk n'est peut-être pas ce qu'on croit. Aucune dépression ne découlera de l'écoute de Laughing Stock. Chanter la tristesse, ou pleurer la joie, voilà ce que fait Talk Talk depuis leurs débuts. Leur musique n'est ni toute blanche, ni toute noire. Elle est les deux. Plus les couleurs de l'arc-en-ciel. Arc-en-ciel qui vient juste après la pluie. Soyez donc patients si vous vous sentez l'envie de pleuvoir pendant Laughing Stock.
Cet album, c'est un peu comme une larme de joie.
Regardez bien : les oiseaux "posés" sur les branches de l'arbre forme en fait... les continents ! Cet arbre "est" la Terre, de la même façon qu'il est "sur" Terre.
L'art musical et l'art visuel s'entrelacent. La musique pessimiste et morose de Talk Talk n'est peut-être pas ce qu'on croit. Aucune dépression ne découlera de l'écoute de Laughing Stock. Chanter la tristesse, ou pleurer la joie, voilà ce que fait Talk Talk depuis leurs débuts. Leur musique n'est ni toute blanche, ni toute noire. Elle est les deux. Plus les couleurs de l'arc-en-ciel. Arc-en-ciel qui vient juste après la pluie. Soyez donc patients si vous vous sentez l'envie de pleuvoir pendant Laughing Stock.
Cet album, c'est un peu comme une larme de joie.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 14 février 2013 à 15 h 52 |
Après Spirit Of Eden, Laughing Stock. Parce qu'on aime toujours le premier, il paraît inévitable d'aimer tout autant le second. Et bien, non! Pourquoi? Quel est le problème? Laughing Stock est plus lugubre, plus crépusculaire que son illustre prédécesseur, déjà, mais ce n'est pas la cause principale. Toutefois, il faut admettre que ce disque est aussi fastidieux que de contempler de force un tableau dans un musée pour faire plaisir à un professeur assommant, qui donnera une mauvaise note à des élèves par la suite, sur un sujet dont ces derniers n'en n'ont que faire. Il est aussi mortel que d'écouter une forêt sans aucun chant ou cri d'oiseau par une belle saison. Le vrai problème vient sûrement qu'on ne trouve pas l'endroit adéquat ou le moment opportun d'apprécier l'ultime disque de Talk Talk, où le moindre bourdonnement de mouche polluerait l'ambiance précieuse de l'écoute. J'ai beau me le repasser, l'attention se relâche. Je n'aime peut-être pas ces crépuscules moroses bien accentués par "Myrrhman", "Taphead" et "Runeii". Pourtant, des montées arriveront à apporter un intérêt comme à la fin de "Tapehead", où l'harmonica et la trompette rigidifient l'ambiance. Mais c'est peu au milieu de ces beautés mornes! "Ascension Day"? C'est plus fouillis que fouillé! "New Grass"? C'est aussi soporifique qu'un titre de TNT de Tortoise.
Talk Talk s'évapore. Talk Talk se désincarne. Talk Talk disparaît. Faute de déclic véritable, je préfère honnêtement retourner sur Spirit Of Eden, plus beau à contempler, quelquefois plus revêche et surtout moins éteint. Pour être plus clair, c'est tout le contraire même d'être éteint.
Talk Talk s'évapore. Talk Talk se désincarne. Talk Talk disparaît. Faute de déclic véritable, je préfère honnêtement retourner sur Spirit Of Eden, plus beau à contempler, quelquefois plus revêche et surtout moins éteint. Pour être plus clair, c'est tout le contraire même d'être éteint.
Passable 11/20
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